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CHAPITRE VIII

DANS L'ORBITE DE FATIMA

 

À Cova da Iria

Le 13 juin 1917, la Très Sainte Vierge, révéla aux trois pastoraux son Cœur Immaculé, et promit qu’elle reviendrait demander la pratique des premiers samedis avec communion réparatrice et récitation du Rosaire médité, pour réparer les nombreuses offenses dont il est victime de la part des hommes. En 1925, à Pontevedra (Espagne), le Cœur Immaculé se manifesta à sœur Lucie lui demandant  cette dévotion.

En cette même année 1925, dans le diocèse de Braga, à Balasar, la servante de Dieu, Alexandrina Maria da Costa, suite à une myélite à la colonne vertébrale, restait clouée à son lit.

Il est intéressant de savoir que la pratique des premiers samedis fut rendue publique, par voie orale, par l'évêque de Fatima vers les mois de septembre ou octobre 1939. [1] Jusqu'à cette date, on n'avait plus jamais parlé du Cœur Immaculé de Marie, révélé aux pastoraux. Il me paraît opportun de le souligner afin que l'on ne puisse pas dire que tout ce qui s'est passé à Balasar est le fruit de suggestions.

Par un dessein de la Providence, la vie d'Alexandrina est donc ainsi intimement liée aux succès de la Cova da Iria. Elle-même, dans une lettre adressée à son premier Directeur spirituel exilé au Brésil, écrivait :

Le Cardinal Cerejeira m'a envoyé des paroles de réconfort, me disant que lors de l'inauguration de la Basilique de Fatima il avait pensé à Balasar, qu'il m'avait placée sur la patène, m'offrant avec Jésus comme victime pour les pécheurs, pour le salut de mon âme et de celles des pécheurs”.

Plus tard, le Cardinal écrivait au Père Umberto, pour le remercier pour l'envoi de la brochure : « Fatima et Balasar, deux terres sœurs » [2]  :

Merci pour la brochure ; je l'ai lue d'un trait et je ne me fatigue pas dans la contemplation de ce mystère qui associe et si mutuellement confirme les deux centres de la divine présence. C'est à vous que revient la meilleure part dans sa diffusion. Le ciel vous aidera” (12- 10-1975).

Le 12 mai 1982, premier jour du pèlerinage à Fatima de Jean-Paul II, le Père Umberto publia sur les colonnes de “L’Osservatore Romano” un article dans lequel il mettait en relief les missions de sœur Lucie et d'Alexandrina. [3] Le Père Joseph de Sainte-Marie, de la Faculté Pontificale de Théologie "Teresianum" de Rome, ayant lu cet article et les écrits d'Alexandrina, écrivit, pour la revue “Marianum” (n° 128), une longue étude : “Réflexions sur un acte de consécration”, et envoya au Père Umberto une copie de celle-ci, accompagnée de cet autographe : “En hommage et gratitude pour nous avoir fait connaître la merveilleuse figure et l'immense mission d'Alexandrina.

Le charisme prophétique d'Alexandrina

Pendant que le Père Pinho écrivait au Cardinal Pacelli afin de demander la consécration du monde, la servante de Dieu dicta ces paroles de Jésus :

Je vais te dire de quelle manière sera faite la consécration du monde à la Mère des hommes et ma Très Sainte Mère, que J'aime tant ! Ce sera le Pape qui, à Rome, consacrera le monde entier, et ensuite, les prêtres en feront de même dans toute l'Église.

Durant une période pendant laquelle Alexandrina semblait davantage moribonde, Jésus lui affirma :

Ton calvaire finira, mais pas avant que toutes Mes prédictions se soient réalisées.

Et Il lui expliqua :

De la même manière que J'ai ordonné que tout soit enfermé dans l'arche de Noé, de cette même manière Je veux que le monde entier soit enfermé dans l'arche très sainte de son Cœur.

Jésus expliquera encore :

Je viens te demander ce qui, en mon Nom, ma Mère bénie est venue demander à Fatima : pénitence, changement de vie... Donne-Moi ta douleur. Ce sont les péchés de luxure, l'iniquité des époux et des âmes pieuses qui me sont consacrées qui l'exigent. Ce sont encore les péchés de vanité et de gaspillage qui les réclament. Ceci clame justice vers le ciel. En effet, ce qui se gaspille en vanité et en gloutonnerie rassasierait tant d'affamés, couvrirait tant d'indigents. [4]

Le 22 novembre 1937, le Seigneur promet à Alexandrina :

Je veux que tout de suite après ta mort ta vie soit connue et, elle le sera ; Je ferai pour qu'elle le soit. Elle arrivera aux confins de la terre, comme la voix du Pape elle aussi arrivera aux confins de la terre, quand il consacrera le monde à ma tendre Mère... [5]

Quelques jours après l'élection du Cardinal Pacelli au trône pontifical, le Seigneur affirma à la servante de Dieu :

C'est celui-ci le Pape qui fera la consécration au Cœur Immaculé ! [6]

      Le 22 mai 1942, six mois avant l'acte de consécration du 31 octobre, [7] Jésus, dans ton radieux lui dit :

      — Gloire, gloire, gloire à Jésus ! Honneur et gloire à Marie ! Le cœur d'or, le cœur du Pape s'est décidé à consacrer le monde au Cœur de Marie ! Quelle extraordinaire richesse et quelle joie pour le monde de pouvoir être consacré et d'appartenir comme jamais à la Mère de Jésus ! Le monde entier appartient au Cœur divin de Jésus ! Le monde entier appartiendra au Cœur Immaculé de Marie !

L'épiscopat portugais lui aussi

Le 5 mai 1938, pendant que le Père Mariano Pinho, à Fatima, se préparait à prêcher les exercices spirituels aux évêques du Portugal, Alexandrina lui écrivit : « Jésus m'a dit : “Je te fais don de tous les trésors de mon divin Cœur. Il déborde d'amour : distribue-le. Alexandrina demanda alors : “Puis-je le donner à mon Père spirituel afin qu'il le distribue à qui il voudra ?” Mon cœur, aujourd'hui, ressemble à une fournaise ! Tout semble mort autour de moi. Patience ! Ce sont les caresses de Jésus. J'offre tout cela pour le bon succès des exercices spirituels des évêques auxquels je pense continuellement. Je ne sais pas bien comment, mais j'essaie de vous aider par mes souffrances du corps et de l'âme, qui sont grandes. »

À la fin de ces mêmes exercices spirituels, les évêques portugais, sous la proposition du Père Pinho, s'adressèrent au Saint-Père lui suppliant :

“Très saint Père ;

Le cardinal Patriarche de Lisbonne et tous les archevêques et évêques du Portugal, réunis au sanctuaire de Fatima aux pieds de la Très Sainte Vierge Marie, pour renouveler la consécration déjà faite il y a quelque temps au Cœur Immaculé de Marie, et lui rendre grâces pour avoir sauvé le Portugal, surtout au cours des deux dernières années, du danger du communisme, [8] exultent d'allégresse pour ce grand bienfait qui a été miraculeusement accordé par notre divine Mère. Humblement prosternés aux pieds de Votre Sainteté, ils la prient instamment de consacrer le monde entier à son Cœur très pur, dès que Votre Sainteté le jugera opportun, afin que le monde se voit enfin délivré, définitivement, des périls qui le menacent de toutes parts, [9] et que règne la paix du Christ, dans son Royaume, par l'intermédiaire de la Mère de Dieu”.

Cette demande fut rédigée en latin par le Père Mariano Pinho lui-même. Une seule retouche y fut apportée par le serviteur de Dieu Monseigneur Manuel Mendes, archevêque d'Évora. [10]

Le Père Pinho, dans la biographie de la servante de Dieu [11] écrivit :

« En tant que directeur national des Congrégations Mariales, je me suis adressé, au nom des mêmes, aux Primats d'Espagne, de Colombie et d'Angleterre, leur sollicitant de faire au Pape la même demande que j'avais déjà suggéré et obtenu de l'épiscopat portugais en 1938 après leurs avoir exposé les faits d'Alexandrina.

En pleine guerre, le 31 juillet 1941, j'écrivis directement à Pie XII pour lui expliquer les événements de Balasar.

Par l'intermédiaire du Vicariat général de la Congrégation de Saint-Joseph de Cluny, j'obtins que de nombreuses Congrégations religieuses portugaises et étrangères fassent la même demande en vue de la consécration du monde lors de l'anniversaire de la consécration épiscopal de Pie XII. Cette date coïncidait avec celle des apparitions de la Cova da Iria. »

L'épiscopat portugais, pour rendre l'événement plus solennel, demanda au Souverain Pontife la consécration du monde dans les mêmes termes qu'ils l'avaient demandée en 1938, suivant en cela la suggestion du Père Pinho. Ils furent en outre stimulés dans leur démarche par la biographie de Jacinta dans laquelle, sur conseil de sœur Lucie, l'auteur, le chanoine Galamba, avait inséré un chapitre sur la dévotion que la petite bergère nourrissait envers le Cœur Immaculé. Jusque là on n'en avait jamais parlé, du fait que ceci faisait partie du secret.

Le 8 novembre 1942, Pie XII dit au Père Roschini ce que je transcris de son Journal personnel :

« ... De divers endroits on me demande d'accomplir l'acte de consécration de l'Église et du genre humain au Cœur Immaculé de Marie... Dernièrement, j'en ai été prié par les évêques portugais... L'occasion m'a été donnée de la faire à l'occasion des festivités de Fatima et, je l'ai fait. Et je crois avoir bien fait !... » [12]

Fatima fut donc “occasion”, mais en aucun cas “origine” de la consécration du monde au Cœur Immaculé.

Dans la forme même de cet acte solennel, le souverain Pontife utilisa les titres déjà révélés à Alexandrina : “Reine du monde, Reine de la paix, Dame de la Victoire, c'est-à-dire, Victorieuse des grandes batailles, Mère de l'univers”.

Quand, la guerre fut finie, Pie XII envoya le cardinal Masella comme son légat au couronnement de Notre-Dame de Fatima, et il lui dit, ainsi qu'à ceux qui l'accompagnaient : “Oh oui, allez et annoncez que vous couronnez la Reine de l'univers !

Le signe du Ciel

Le provincial des Jésuites, dans sa note sur le rapport de son confrère sur Alexandrina, avait écrit que, « qu'il n'y avait aucun signe extérieur » qui puisse prouver l'origine divine des locutions, qu'il était nécessaire d'agir avec la plus grande prudence. Le Seigneur le prit au mot. Au mois de septembre de la même année 1938, Jésus dit à Alexandrina :

Comme signe qu'il s'agit bien de Ma volonté que le monde soit consacré au Cœur de Ma Mère, Je te ferai souffrir ma Passion.

Le phénomène commença le 3 octobre.

Le Père Pinho se hâta de communiquer au cardinal Pacelli l'événement, et l'insistante requête de Jésus.

Le Saint Office chargea alors le chanoine Manuel Pereira Vilar, du séminaire portugais de Rome, d'examiner la malade. Le même chanoine souhaita assister à la passion, et entendit ces paroles de la bouche de la voyante ravie pendant la marche vers le Calvaire :

On voulait des preuves et voila que Je les leur donne en son temps. Tu souffriras ceci jusqu'à ce que le Pape consacre le monde. [13]

Pendant une extase, dans la nuit du 24 au 25 avril 1938, le Seigneur lui avait dit:

Je veux la Consécration du monde à ma Mère Immaculée. Mais Je veux que le monde entier connaisse la raison de cette Consécration : il faut que tous fassent pénitence et prient.

C'est pour cette raison que Je te fais souffrir de la sorte. Et tu devras souffrir beaucoup encore afin que lui [ le Pape] le consacre.

Pendant la même extase, Jésus lui fit voir une scène épouvantable d'une guerre qui allait bientôt éclater au sein de beaucoup de nations. Alexandrina en parla :

      « Je voyais une immense destruction : des maisons qui s'écroulaient et en très peu de temps paraissaient immergées dans une mer de fumée. Le Seigneur m'a dit :

Ce que tu vois là, c'est le châtiment préparé pour le monde.

Et si le monde était consacré à la Maman du Ciel, ô mon Jésus, le punirais-tu ? » — questionna Alexandrina.

Le Seigneur lui répondit :

Ce n'est que par elle qu'il pourra être sauvé et à condition qu'il fasse pénitence et se convertisse. Elle est ma Reine ; Elle est la Reine du Ciel et de la Terre.

Déjà en 1937, Jésus lui avait confié :

Je ne viendrai pas te chercher avant que la Consécration du monde à ma Très Sainte Mère ne soit faite. C'est par ton intermédiaire qu'elle sera glorifiée ; alors, ta gloire sera encore plus grande. Ta couronne sera bien plus glorieuse, davantage brillante, bien plus splendide. Tu seras couronnée par Elle.

À ces paroles, Alexandrina se plaignit :

« O mon Jésus, le Saint Père semble ne pas nous écouter : il tarde tant. »

Et le Seigneur de répondre :

Tranquillise-toi, reste en paix, Ma fille. Il écoute. Le jour de la glorification arrivera.

« Mes désirs se réaliseront »

Alexandrina faisait l'impossible afin que le monde soit consacré à la Sainte Vierge. Mais Rome, après les examens de contrôle, se renferma dans un silence persistant. Le 10 février 1939 le Pape Pie XI décéda.

Le 12 mars 1939, était élu au le siège de saint Pierre, le cardinal Eugenio Pacelli : Pie XII.

Lors d'une extase, le 20 mars, — dix-huit jours après l'élection de Pie XII — Jésus, une fois encore, demanda à Alexandrina d'insister auprès du Saint-Père afin que ses désirs soient accomplis ; puis il lui révéla :

C'est celui-ci, le Pape qui fera Consécration.

La même année, Jésus lui répéta :

Le Cœur de Ma Mère bénie est si blessé par les blasphèmes proférés contre Elle ! Tout ce qui blesse son Cœur, blesse aussi le Mien, parce que nos Cœurs sont unis. C'est pour cela que la consécration du monde Lui rendra beaucoup d'honneur et de gloire.

Entre-temps, l'horizon politique international s’obscurcissait, et la guerre mondiale s'annonça menaçante.

Le chanoine Vilar, par l'intermédiaire de personnes influentes, arriva à faire parvenir au Saint-Père les informations sur Alexandrina et son insistante demande de consécration du monde.

Le 4 février il lui écrivit depuis Rome :

« J'ai tapé à la machine tout ce que vous m'avez envoyé et j'ai confié le tout à qui de droit. De notre part, nous faisons tout ce que nous pouvons afin que les désirs du Seigneur s'accomplissent. »

Le 5 juin il lui communiqua encore :

« Début juin quelqu'un de nos relations est arrivé à parler à Saint-Père de la Consécration du monde à Notre-Dame ; mais l'heure est bien incertaine et difficile et, Dieu seul sait ce qui arrivera. »

Peu de temps après, Monseigneur Vilar tomba malade. Il fallut le rapatrier. Il décédera à la suite d'un cancer. Il avait offert sa souffrance et sa vie pour les prêtres et pour obtenir la grâce de la consécration de toute l'humanité à Marie.

De la façon dont cette consécration fut menée à terme, nous avons une confirmation officielle.

En effet, les Documents de la Sacrée Congrégation pour la canonisation des saints corrigea les erreurs historiques et leva tous les doutes au sujet de l'origine de l'acte de Consécration du monde à Marie. Dans le profil biographique officiel sur la Servante de Dieu, cette Congrégation dit explicitement ceci :

« En 1936, sur un ordre de Jésus, elle (Alexandrina) demanda au Saint-Père, par l'intermédiaire du Père Mariano Pinho, la Consécration du Monde au Cœur Immaculé de Maria. Cette même demande fut renouvelée fin 1941, à la suite de quoi, le Saint-Siège interrogea trois fois l'Archevêque de Braga sur Alexandrina : et à la fin, la Consécration fut faite par Pie XII, à Rome via la Radio et, en langue portugaise le 31 octobre 1942. »

* * *

1 - “Documents de Fátima” ; António Maria Martins ; Fátima, Portugal ; p. 489 et 491.

2 - Éditions “Cavaleiro da Imaculada”, Porto (Portugal).

3 - L'article est reproduit à l'Appendice du présent ouvrage.

4 - Journal du 5 mai 1954.

5 - La biographie d'Alexandrina est déjà traduite en dix langues.

6 - Journal du 20 mars 1939.

7 - Consécration faite par Pie XII en langue portugaise.

8 - Allusion à la guerre civile espagnole.

9 - “Documents de Fátima”, page 523 ; Ed. de Fátima (Portugal).

10 - Ville du sud du Portugal, dans la province de l'Alentejo.

11 - "No Calvário de Balasar" ; page 179. Porto (Portugal).

12 - Nous remercions le Père Giuseppe Bessuti, des Servites de Marie, pour la photocopie de cet extrait du Journal de son confrère.

13 - Journal du 13 janvier 1939.

 

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