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CHAPITRE IX

LA MISSION DE SŒUR LUCIE

 

Son témoignage

Le Père Umberto voulut éclaircir l'erreur de beaucoup d'écrivains et prédicateurs sur ce qui avait motivé la décision de Pie XII au sujet de la Consécration du monde au Cœur de Marie.

Le 15 août 1978, au Carmel de Coimbra, il eut un long entretien avec la voyante de Fatima.

« Ma sœur — lui ai-je dit entre autres choses — j'aimerais vous poser une question qui est pour moi très importante. Si vous ne pouvez y répondre, patience. Par contre, si vous le pouvez, j'en serais très content et reconnaissant, afin de pouvoir éclaircir un fait pas assez claire pour un certain nombre.

Sœur Lucie me fixa, sereine comme toujours. Je lui demandai alors :

      — La Sainte Vierge vous a-t-Elle parlé de la Consécration du monde à son Cœur Immaculée ?

— Non, Père Umberto, non, jamais ! En 1917, à la Cova da Iria, Elle nous avait promis : “Je reviendrai demander la consécration de la Russie”, avec tous les détails déjà connus : afin d'éviter la diffusion de ses erreurs dans le monde entier, les guerres entre plusieurs nations, les persécutions de l'Église... En 1929, à Tuy, comme promis, Notre-Dame est revenue pour me dire que c'était l'heure de demander au Saint-Père la consécration de cette nation, faite en union avec tous les évêques du monde. »

Que la mission de sœur Lucie ne concerne que la Russie, l'on peut le déduire d'après de nombreux documents. Un extrait d'une lettre, envoyée à sa mère, le 11 juin 1930 le prouve. Elle lui écrivit lors d'une douloureuse épreuve pour sa famille :

« Ma chère maman... Je m'associe à vous et vous accompagne dans toutes vos souffrances, qu'elles soient physiques ou morales. Le sacrifice de ne pas pouvoir embrasser tous vos enfants vous fait souffrir davantage que tous les maux physiques. Mais, ce sacrifice nous est demandé par Celui qui est en droit de le demander ; Celui qui, avant nous, s'est séparé de sa Très Sainte Mère, et d'une façon bien plus douloureuse : sa mort sur la Croix. Imitons ce Modèle et embrassons avec amour, la croix, et cherchons à l'aider à sauver le monde. Et, à présent, d'une manière spéciale, offrons nos souffrances pour la conversion de la pauvre Russie... »

En voici les faits. À la lumière de ceux-ci, on peut construire l'histoire.

Se documenter

Le vieux dicton qui dit : “Les paroles s'envolent, mais les écrits restent”, est toujours d'actualité.

Deux ans après l'entretien avec sœur Lucie, le Père Umberto eut l'inspiration de lui demander par écrit tout ce qu'elle lui avait de vive voix. La réponse ne tarda pas. Nous reproduisons ci-après la photocopie, ainsi que la traduction française :

“Révérend Père Umberto ;

En réponse à votre demande, je vous déclare :

Notre-Dame, à Fatima, dans sa demande, ne fait référence qu'à la Consécration de la Russie.

Dans la lettre que j'ai écrite au Saint-Père Pie XII sous le conseil de mon directeur spirituel j'ai demandé la consécration du monde, avec mention explicite de la Russie.

        Reconnaissante et, en union de prières.

Coimbra, 13 avril 1980
Sœur Lucie.”

 

Copie de la lettre envoyée par Sœur Lucie de Fatima au Père Umberto Pasquale

Dans une lettre au Père Gonçalves, jésuite, au sujet de la Consécration du 31 octobre 1942, la voyante déclara :

« ... l'acte du Saint-Père fut incomplet” (4 mai 1943). [1] Et, dans une autre lettre, celle-ci adressée au Père José Aparício, elle explique encore : “La Consécration de cette Nation [la Russie] n'a pas été faite selon la demande de Notre-Dame” (2 mars 1943). [2]

Il y manquait la participation de tous les évêques du monde. Pie XII, par son acte, avait répondu à la demande d'Alexandrina, de laquelle il avait eu connaissance depuis 1936, alors qu'il était Secrétaire d’État.

Avec une intuition illuminée, Giorgio La Pira, syndic à Firenze et organisateur des premiers congrès pour la paix et la civilisation, dans l'une des Lettres aux Reclus, en 1960, [3] les informe avoir porté le fameux message de Fatima à Moscou : au patriarche Nicolaï et ensuite, pour ainsi dire, au plus dramatique de ses destinataires, le Soviet Suprême.

Il conclut sa Lettre en leur conseillant de lire l'exceptionnelle douloureuse expérience mystique d'Alexandrina Maria da Costa, qui a eut une incidence profonde sur tout le mystère de Fatima et spécialement sur la Consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie. [4]

De tout ce qui vient d'être dit, il apparaît clairement qu'une relation existe entre la mission prophétique de Balasar et celle de Fatima.

Sœur Lucie et Alexandrina ne se connaissaient pas personnellement. Toutefois, quand cette dernière fut privée de son premier directeur spirituel, une demoiselle de Póvoa de Varzim, Irène Gomes, se rendit à Tuy et lui raconta la douloureuse épreuve d’Alexandrina. Sœur Lucie écrivit sur une image pieuse un mot de réconfort, l'assurant de ses prières en vue de l'obtention d'un guide spirituel. Après la mort d'Alexandrina, au deuxième directeur spirituel, successeur du Père Pinho, la voyante de Fatima écrira : « Veuille le Seigneur que la cause de béatification d'Alexandrina avance le plus vite possible, pour la gloire de Dieu. Il est nécessaire qu'un monde aussi matérialiste constate qu'il existe encore des âmes capables de s'élever dans les sphères du surnaturel. » [5]

Certaines manifestations externes de cette intervention surnaturelle seront étudiées et reconnues par la science. [6]

Du 27 mars 1942 jusqu'à sa mort, survenue le 13 octobre 1955 — jour anniversaire de la dernière apparition de Notre-Dame à Fatima — Alexandrina vécut dans un jeune total et une totale anurie. Son seul aliment fut, pendant treize années, la Sainte Eucharistie. Jésus lui expliqua :

Je t'ai privée d'alimentation. Je t'ai fait vivre, et continue de te faire vivre uniquement de Moi afin de prouver clairement aux hommes mon existence et mon pouvoir. [7]

* * *

[1] Documents de Fatima”. p. 447.

[2] Documents de Fatima”. p. 497.

[3] Édit. Vita e Pensiero. p. 220-225.

[4] Pendant que le père Umberto recueillait des centaines de signatures dans toute l'Italie et les envoyaient à l'archevêque de Braga, en demandant l'ouverture du procès sur les vertus de sa fille spirituelle, Giorgio La Pira tenait, à Firenze un congrès sur la spiritualité. Après avoir parlé de l'expérience mystique de Balasar, il fit passer parmi les 500 congressistes un imprimé en demandant la signature de chacun “Pour la béatification d'Alexandrina Maria da Costa”, et l'envoya ensuite au prélat de Braga. Les Sœurs de “Maria Bambina, de la Maison Santa Vincenza Gerosa, envoyèrent au Portugal 200 signatures”. C'est en effet d'Italie que partit l'étincelle qui provoqua le commencement du procès diocésain sur les vertus de la Servante de Dieu.

[5] Juin 1977.

[6] Cf. chap. 13.

[7] Journal du 13 octobre 1953.

 

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