Saint André
Avelino naquit au royaume de Naples. Après des études brillantes,
pendant lesquelles il eut le
bonheur de conserver son innocence et
sa piété au milieu des dangers sans nombre auxquels est exposée la
jeunesse des écoles, il reçut les Ordres sacrés, et sa science du
droit, en même temps que son talent pour la parole, le poussèrent
dans la carrière d'avocat. Un léger mensonge lui étant un jour
échappé dans l'exercice de ses fonctions, Dieu lui en inspira une si
vive horreur, qu'il brisa soudain sa carrière pour se consacrer au
ministère des âmes.
Quelques temps
après il entra dans l'Ordre des Théatins, où il voulut recevoir le
nom d'André, à cause de son amour pour la Croix. Il fut dès lors un
apôtre, et Dieu récompensa son zèle par des prodiges. Une nuit que,
par une grande tempête, il revenait de confesser un malade, la
violence de la pluie et du vent éteignit le flambeau qui servait à
l'éclairer. Non seulement ni lui, ni ses compagnons, ne reçurent
aucune goutte d'eau, au milieu des torrents de pluie qui tombaient,
mais André, grâce à une vive splendeur qui jaillissait
miraculeusement de son corps, servit de guide, au sein des plus
profondes ténèbres, à ceux qui étaient avec lui. Un jour qu'il
récitait le saint Office, les Anges vinrent chanter avec lui les
louanges de Dieu.
La grâce
l'accompagnait particulièrement dans l'administration du sacrement
de Pénitence et dans la direction des âmes; il y brillait par une
piété et une prudence admirables. Dieu lui révélait souvent les
secrets des cœurs, les choses éloignées et les choses futures. Il
établit plusieurs maisons de son Ordre, travailla à la
sanctification du clergé, fonda des œuvres de zèle: Dieu bénit
toutes ses entreprises.
Il avait
quatre-vingt-huit ans quand il fut frappé d'apoplexie, au moment où
il commençait la Messe et répétait pour la troisième fois ces mots:
Introibo ad altare Dei. Privé de l'usage de la parole, il
manifesta par signes le désir d'être porté devant le maître-autel,
et put recevoir la Sainte Eucharistie. Dieu permit qu'il eut un rude
combat à soutenir avant de mourir. Le démon lui apparut sous une
forme horrible, menaçant de l'entraîner en enfer; mais la Sainte
Vierge, qu'André invoqua de toute son âme, lui donna un prompt
secours, et son Ange gardien chassa le monstre. André redevint calme
et expira en paix en regardant amoureusement l'image de Marie. On
l'invoque avec succès contre la mort subite et imprévue, et pour
obtenir une mort douce et chrétienne.
Abbé L. Jaud,
Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame,
1950. |