L'annonce faite à Marie

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Marie, notre Mère

L’annonce faite à Marie
(Lc. 1, 26-37)

Chers amis et frères en Jésus-Christ ;

Je ne saurais parler de la naissance de Jésus si je ne vous parle pas de l’annonce faite à Marie, annonce qui est le « fil rouge » de toute la trame christique, c’est-à-dire, de l’histoire de notre salut.

En effet, le Christ n’est pas né d’un « coup de baguette magique », même si sa naissance est entourée de tant de signes divins et de miracles inexplicables.

Voici donc le texte de l’Évangile de Luc, où il explique comment Dieu a voulu se servir d’une humble créature afin que s’accomplisse notre salut :

« Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L'ange entra chez elle, et dit : Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi. Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation. L'ange lui dit : Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin. Marie dit à l'ange : Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ? L'ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu ». (Lc. 1, 26-37)

Nous voilà donc renseignés quant au temps et à l’endroit : Ce fut le « sixième mois », « dans une ville de Galilée, appelée Nazareth ».

Que se passe-t-il alors ?

« L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu ».

Et à qui fut-il envoyé, ce grand messager céleste ?

« Auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ». Elle s’appelait Marie.

Quand on consulte les Pères de l’Église, on s’aperçoit très vite que tous, ou presque, ont commenté l’Évangile de Luc ; et il est fort intéressant de voir la manière — propre à chacun — dont ils abordent ces premières lignes.

Saint Basile, dans son “Commentaire sur Isaïe”, nous fait remarquer que les anges ne sont pas envoyés pour de « petites besognes », mais pour des missions bien importantes, car « les esprits célestes — selon lui — ne viennent pas à nous de leur propre mouvement, c’est Dieu qui les envoie lorsque notre utilité l’exige ; car leur occupation est de contempler l’éclat de la divine sagesse ».

Saint Grégoire le Grand, pour sa part, explique que l’ange envoyé vers Marie, n’est pas n’importe qui : « Ce n'est point un ange quelconque, mais l'archange Gabriel qui est envoyé à la Vierge Marie. Il n'appartenait, en effet, qu'au plus grand des anges de venir annoncer le plus grand des événements. L'Écriture lui donne un nom spécial et significatif, il se nomme Gabriel, qui veut dire force de Dieu. C'était donc à la force de Dieu qu'il était réservé d'annoncer la naissance du Dieu des armées, du fort dans les combats qui venait triompher des puissances de l'air ».

Et s’il vous venait l’idée de vous poser la question : pourquoi un si important messager fut-il envoyé à une si humble vierge, voici ce que pourrait vous répondre saint Jérôme dans son “Sermon sur la Dormition” :

« C'est avec raison qu'un ange est envoyé à une vierge ; car la virginité a toujours été unie par des liens étroits avec les anges. En effet, vivre dans la chair, sans obéir aux inspirations de la chair, ce n'est pas la vie de la terre, c'est la vie du ciel ».

Mais il n’est pas le seul à pouvoir vous répondre, à pouvoir vous expliquer le pourquoi d’un si grand honneur échu à Marie. Écoutez saint Augustin, le grand évêque d’Hippone :

« La virginité seule était digne d'enfanter celui qui, dans sa naissance, n'a pu avoir d'égal. Notre chef, par un miracle éclatant, devait naître d'une vierge selon la chair, et figurer ainsi que l'Église vierge donnerait à ses membres une naissance toute spirituelle » (De la sainte Vierge, chap. 15).

Je comprends qui vous puissiez sourire de la notion de virginité qui ressort de ces textes, surtout quand il est dit que la vierge en question « était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ».

En effet, à notre époque, nul n’y attache, malheureusement, aucune importance ; je dirais même que la virginité est tournée en ridicule par la plupart des hommes et des femmes de notre temps… Qui croirait, de nos jours, que deux fiancés puissent rester chastes dans leur amour, vierges dans leur vie au jour le jour ? Et pourtant, vous pouvez me croire, que nul cadeau est plus beau pour deux fiancés qui se marient, que de s’offrir l’un à l’autre, le jour de leurs noces, leur virginité mutuelle !…

Il est loin, mes amis, le temps où l’on pensait que « ce noble idéal de la virginité, précieux à tous ceux qui situent le beau dans la pureté, échoit à ceux-là seuls que la grâce bienveillante de Dieu assiste dans le combat pour réaliser leur bon désir » (Grégoire de Nysse : De la virginité ; chap. 1). En effet, notre temps est « infesté » par les « fumées de Satan » et, tout porte à croire que cela ira de mal en pire, car je pense que nous sommes arrivés à cette période néfaste que le Christ a vue et pour laquelle il s’est interrogé : « À mon retour, trouverai-je la foi sur la terre ? »

Mais, revenons à Gabriel et à sa « salutation à Marie ». Que lui dit-il, ce grand messager ?

Il commence par une politesse toute divine, toute respectueuse :

« Je te salue, toi à qui une grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi ». D’autres traductions disent : « Je te salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec toi ».

Quoi qu’il en soit, toutes deux nous rappellent cette belle prière que nous récitons chaque jour, plusieurs fois — je suis persuadé que vous récitez le chapelet — dans la journée, rendant ainsi un hommage filial à Celle qui, en plus d’être la Mère de Jésus, est aussi notre Mère.

Il ne serait pas étonnant qu’en disant cela, l’ange Gabriel se fût incliné devant cette jeune fille que le péché originel, par une grâce d’exception, n’avait pas souillée.

Cette annonce trouble Marie, car même si elle savait — elle fut élevée au Temple et connaissait donc les Écritures Saintes — que le Messie devait naître, elle ne pensa certes pas un seul instant que l’honneur de cette maternité lui échouerait.

Mais l’ange la rassure : « Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ».

Il aurait encore pu lui dire, comme nous l’explique saint Augustin : « Il est avec toi plus qu’il n’est avec moi ; car il est lui-même dans ton cœur, il s’incarne dans tes entrailles, il remplit ton âme, il remplit ton sein ». Mais, Marie n’aurait peut-être pas compris…

Il faut avouer qu’elle avait le droit de s’étonner d’une telle annonce ; elle qui était vierge et comptait probablement le rester.

Sa réaction sera toute naturelle et en conformité avec son éducation ; elle questionne étonnée : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ? ». Autrement dit : Comment cela sera-t-il possible car je suis vierge et entends le rester ?

Aussitôt l’Ange Gabriel la rassure, lui explique comment cela va se passer :

« Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. »

Donc le fait que l’Esprit Saint vienne sur Elle et que la puissance de Dieu la couvre de son ombre fait engendrer dans le sein de la Vierge l’Être qui est au-dessus de tout Être. « C’est pourquoi, poursuit l’Ange, le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu ».

Cette puissance divine n’annihile nullement l’état “physique” de Marie, bien au contraire, l’élève au niveau céleste, la rend plus grande que les Anges eux-mêmes.

Il est bon ici de se souvenir que la « la vierge était fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph » et de rappeler un autre fait qui me semble important et que saint Ambroise de Milan, dans son commentaire à l’Évangile de Luc, sous-entend : les paroles de l’ange et les réponses de Marie, au sujet de la virginité :

« La virginité de Marie ― explique le saint Évêque de Milan ― devait tromper le prince du monde, qui, la voyant unie à un époux, n'a pu se méfier de son enfantement. »

Pour que le prince du monde ait été trompé, il fallait que les paroles, aussi bien celles de l’Ange Gabriel que celles de Marie, restassent dans le domaine de la locution intérieure ― sorte de transmission de pensée, en extrapolant un peu , car le diable n’est pas autorisé par Dieu à lire dans la pensée humaine. Il peut faire des suggestions, et il ne s’en prive pas, mais il ne peut, en aucun cas, lire la pensée de l’homme. Car s’il avait pu entendre la salutation de l’Ange Gabriel à Marie, il n’aurait pas eu de doutes sur les origines de Jésus ; il n’aurait pas dit plus tard, lors de la tentation au désert : “Si tu es le Fils, jette-toi en bas” (Mt. 4, 6). Le “si” employé ici porte à croire ou même atteste que Satan ne savait pas encore, à ce moment-là ― en tout cas au début de la tentation ― que Jésus était le Messie, le Fils de Dieu.

Cette interprétation semble corroborer celle du saint Docteur de l’Église, car il écrit peu après : « Cette locution ne doit pas nous donner à croire que la parole soit servie plutôt qu'entendue. Il ne s'agit pas d'une parole articulée », donc, il s’agit probablement d’une locution intérieure, comme je l’ai dit plus haut, qui ôtait à Satan toute possibilité d’intervention et de persécution envers Marie et l’Enfant qu’elle allait désormais porter en son sein.

Mais, revenons au texte de saint Luc. L’Ange dit encore à Marie : « Voici, qu’Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu ».

L’Ange qui lui annonce que « sa parente Élisabeth a conçu un fils en sa vieillesse » termine son message par une phrase évidente, mais que l’on oublie bien souvent : « Car rien n'est impossible à Dieu ».

Je vous invite, mes amis, à méditer ces paroles qui à elles seules expliquent tant de choses dont nous sommes témoins mais que notre esprit cartésien et obtus refuse bien souvent de croire.

Que la paix et l’amour de Jésus-Christ habitent vos âmes et vos cœurs. Amen.

Alphonse Rocha

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