Aurélien d'Arles

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Aurélien d’Arles
Évêque, Saint
+ 551

Saint Aurélien, évêque d'Arles, fut élevé sur le siège de cette ville en 546, et Childebert, roi de Bourgogne, qui l'estimait singulièrement, demanda pour lui au pape Vigile le pallium et le litre de vicaire du Saint-Siége. Le pape, avant d'accorder ces faveurs, voulut obtenir l'agrément de l'empereur Justinien. Cette déférence était d'autant plus nécessaire que la ville de Home étant soumise aux Grecs, Vigile aurait craint de paraître trop dévoué au prince français et de donner de l'ombrage à Justinien. Bélisaire, qui commandait en Italie, se chargea d'écrire à Constantinople, et dès que l'empereur eut donné son consentement, le pape déclara Aurélien son vicaire dans cette partie des Gaules, qui obéissait à Childebert ; il lui donna le pouvoir de terminer, assisté d'un certain nombre d'évêques, les causes qui pourraient survenir entre les prélats soumis a sa juridiction, « mais si, ce qu'à Dieu ne plaise, lui écrit-il, il s'élève des disputes sur la foi, ou s'il se présente quelque autre cause majeure, après avoir vérifié les faits et dressé rapport, réservez-en le jugement et la décision au siège apostolique ; car nous trouvons dans les archives de l'église romaine que c'est ainsi qu'en ont usé, à l'égard de nos prédécesseurs, ceux des vôtres qui ont été honorés de la qualité de vicaires du Saint-Siège ». Le pape ajoute que, pour rendre plus respectable la dignité qu'il lui confère, il lui accorde l'usage du pallium ; il l'exhorte aussi à entretenir la paix entre Childebert et l’empereur, et finit par lui recommander de remercier Belisaire qui avait bien voulu se charger de demander l'agrément de Justinien.

Cette lettre est du 23 août 546. Le pape écrivit en même temps aux évêques des États de Childebert, pour leur notifier qu'il avait établi Aurélien son vicaire ; qu'ils eussent à se rendre aux conciles qu'il convoquerait, et à recevoir de lui des Lettres formées, lorsqu'ils entreprendraient de longs voyages. Aurélien écrivit peu après à Théodebert, roi de Metz, une lettre dans laquelle il lui donne de grands éloges, accompagnés d'avis salutaires. Il l'exhorte à penser sans cesse au jour des vengeances du Seigneur, à ce jour où il n'y aura plus de distinction de rang ni do naissance, et où les richesses ne serviront de rien, excepté celles qu'on aura employées en bonnes œuvres. Aidé par les libéralités do Childebert, il fonda, en 518, un monastère à Arles. Il composa, pour les moines qu'il y établit, une règle pleine de sagesse, tirée en grande partie de celle de saint Césaire, un de ses prédécesseurs, et de celle de saint Benoit ; il la termine par celle souscription : Aurélien, pécheur. Il plaça à la tête de ce monastère saint Florentin. Vers le même temps, il en fonda un autre de filles, qu'il mit sous la protection de la sainte Vierge, et donna aux religieuses une règle qui est la même que celle de ses moines, à quelques différences près, qui consistent dans le retranchement de certains points trop austères pour des filles, ou peu convenables à leur âge.

Saint Aurélien assista en 549 au cinquième concile d'Orléans où se trouvèrent cinquante évoques, dont neuf métropolitains : quelques écrivains avancent qu'il y présida, mais il est plus probable que сe fut saint Serdot de Lyon. Quoi qu'il en soit de ce point de fait, l'évêque d'Arles, toujours zélé pour le maintien de la discipline ecclésiastique, eut une grande part à ce qui fut réglé dans le concile pour réformer les mœurs et conserver la pureté de la foi dans les Gaules. Le pape Vigile, pendant son séjour à Constantinople, condamna les trois chapitres, avec cette réserve : Sauf l'autorité du concile de Chalcédoine; mais с (le décision ne contenta personne. Rustique et Sébastien, diacres de l'église romaine, que Vigile honorait de sa confiance, mandèrent dans les provinces que le pape avait abandonné le concile de Chalcédoine; ils écrivirent dans ce sens à Aurélien, qui, en sa qualité de vicaire du Saint-Siège, voulut s'assurer de ce qu'il en était. Il envoya donc au pape Vigile un clerc de son église, avec des lettres que Vigile reçut à Constantinople le 14 juillet 549 ; mais comme il n'était pas alors dans une position à pouvoir exprimer librement sa pensée, à cause de l'espèce de captivité dans laquelle l'empereur le retenait, il ne répondit que l'année suivante ; encore Justinien ne lui permit-il que de s'exprimer en termes généraux. Après avoir marqué à Aurélien qu'il lui sait bon gré de sa sollicitude pour la saine doctrine et pour ce qui peut intéresser la foi, il lui dit : « Soyez assuré que nous n'avons rien fait qui puisse être contraire aux constitutions de nos prédécesseurs, ni à la foi des quatre conciles ; que nous rejetons tous ceux qui n'adhèrent pas à la foi de ces conciles. Que votre fraternité, en qualité de vicaire du Saint-Siège, avertisse tous les évêques qu'ils ne doivent point se laisser surprendre par les écrits supposés qu'on répand, ou par les faux bruits qu'on .débite... Votre envoyé, Anaslase, vous rendra compte de ce qu'il nous a été possible de faire pour défendre le dépôt de la foi qui nous a été transmis par les saints conciles et par nos prédécesseurs, lorsque l'empereur nous aura permis de retourner en Italie, nous vous enverrons quelqu'un pour vous instruire plus en détail de ce qui se sera passé. » Il exhorte ensuite Aurélien à prier instamment Childebert de protéger l’Église dans la triste nécessité où elle se trouvait.

Anaslase, au rapport duquel le pape voulait qu'Aurélien ajoutât foi, ne méritait point cette confiance. Comme il ne pouvait obtenir la permission de sortir de Constantinople, il promit que si on le laissait retourner à Arles, il engagerait les évêques des Gaules à condamner les trois chapitres ; alors on l'accabla de présents, et on lui fit jurer qu'il tiendrait sa parole. A sou retour, il mit tout en œuvre pour rendre le pape odieux et pour séduire les évêques. Aurélien ne fut pas témoin de l'infidélité de son envoyé, étant mort le 10 juin 551, à Lyon, où il s’était rendu pour une raison que sa Vie ne fait pas connaître : peut-être était-ce pour s'acquitter de la commission dont le pape l'avait chargé près du roi Childebert. Il fut enterré dans l'église de Saint-Didier de cette ville, et l'on découvrit son tombeau en 1308.

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