SOYEZ LES BIENVENUS SUR LE SITE DES AMIS D'ALEXANDRINA - SEDE BEM-VINDOS AO SITE DOS AMIGOS DA BEATA ALEXANDRINA

     

Baptême du Seigneur
— B —

 

Lecture du livre d'Isaïe (LV, 1-11)

Vous tous qui avez soif, venez, voici de l'eau ! Même si vous n'avez pas d'argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent et sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Ecoutez-moi donc : mangez de bonnes choses, régalez-vous de viandes savoureuses ! Prêtez l'oreille ! Venez à moi ! Ecoutez, et vous vivrez. Je ferai avec vous une alliance éternelle, qui confirmera ma bienveillance envers David. Lui, j'en ai fait un témoin pour les nations, un guide et un chef pour les peuples. Et toi, tu appelleras une nation que tu ne connais pas, et une nation qui t'ignore accourra vers toi, à cause du Seigneur ton Dieu, à cause de Dieu, le Saint d'Israël, qui fait ta splendeur.

Cherchez le Seigneur tant qu'il se laisse trouver. Invoquez-le tant qu'il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l'homme pervers, ses pensées ! Qu'il revienne vers le Seigneur, qui aura pitié de lui, vers notre Dieu, qui est riche en pardon.

Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins - déclare le Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, mes pensées, au-dessus de vos pensées.

La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission.

 

Cantique Isaïe XII

Rendez au Seigneur, vous les dieux,
rendez au Seigneur gloire et puissance.
Rendez au Seigneur la gloire de son nom,
adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté.

La voix du Seigneur domine les eaux,
le Seigneur domine la masse des eaux.
Voix du Seigneur dans sa force,
voix du Seigneur qui éblouit.

Le Dieu de la gloire déchaîne le tonnerre.
Et tous dans son temple s'écrient : “ Gloire ! ”
Au déluge le Seigneur a siégé ;
il siège, le Seigneur, il est roi pour toujours !

 

Lecture de la première lettre de saint Jean (V, 1-9).

Tout homme qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est vraiment né de Dieu ; tout homme qui aime le Père aime aussi celui qui est né de lui. Nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements. Car l'amour de Dieu, c'est cela : garder ses commandements. Ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Et ce qui nous a fait vaincre le monde, c'est notre foi. Qui donc est vainqueur du monde ? N'est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C'est lui, Jésus-Christ, qui est venu par l'eau et par le sang : pas seulement l'eau, mais l'eau et le sang. Et celui qui rend témoignage, c'est l'Esprit, car l'Esprit est la vérité. Ils sont trois qui rendent témoignage, l'Esprit, l'eau et le sang, et tous les trois se rejoignent en un seul témoignage. Nous acceptons bien le témoignage des hommes ; or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, et le témoignage de Dieu, c'est celui qu'il rend à son Fils.

 

Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ
selon Saint Marc (I 7-11).

Jean-Baptiste proclamait dans le désert : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l'eau ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint. »

Or, à cette époque, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. Au moment où il sortait de l'eau, Jésus vit le ciel se déchirer et l'Esprit descendre sur lui comme une colombe. Du ciel, une voix se fit entendre : « C'est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis tout mon amour. »

 

Jean était “habité” par l’Esprit de Dieu

Pour mieux comprendre la scène qui nous est proposée aujourd’hui du baptême de Jésus par Jean le Baptiste, il est bon de lire tout le chapitre 3 de l’Évangile de saint Matthieu, qui nous le raconte.

En effet, l’évangéliste commence par nous présenter le Précurseur et son action évangélisatrice sur les bords du Jourdain.

« En ces jours-là parut Jean le Baptiste », dit Matthieu. Le fils d’Élisabeth et de Zacharie devait avoir alors une trentaine d’années ; il portait « un vêtement de poil de chameau, et autour de ses reins une ceinture de cuir, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage » et il prêchait alors « dans le désert de Judée », non loin des berges du Jourdain.

Que prêchait-il ? Que disait-il à ces gens qui venaient à sa rencontre ?

« Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ». Et c’est parce que le “royaume des cieux était proche” que tous ces gens venaient en grand nombre, « confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui ».

Le royaume n’était pas seulement proche, il était là, tout de suite en chacun d’eux ; tellement proche qu’ils allaient pouvoir le “toucher”, le saisir à pleines mains. Et Jean insistait : « Moi, je vous baptise dans l'eau pour le repentir; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales ; lui, il vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu ».

Mais tous n’étaient pas dignes, tous n’étaient pas sincères dans leur démarche, c’est pourquoi Jean les interpelait durement et sans ambigüité : « Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Faites donc de dignes fruits de repentir. Et ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que de ces pierres mêmes Dieu peut faire naître des enfants à Abraham ».

Ces “saintes” colères de Jean se terminaient par cet avertissement redoutable : « Tout arbre donc qui ne porte pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu » et encore : « Il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point ».

Ce langage déplaisait fort aux pharisiens qui se croyaient hors d’atteinte, des parfaits. Cette verve acerbe finira même par causer la disgrâce et le martyr du Saint précurseur.

Ce fut au cours de l’une de ces séances de baptême que « parut Jésus, venant de Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui ».

Jean était “habité” par l’Esprit de Dieu et, immédiatement il reconnut dans ce nouvel arrivant “l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde”, celui dont il n’était “pas digne de porter les sandales”, le Messie. Alors, son humilité le poussa tout d’abord à refuser d’accomplir l’acte de baptême : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi ! ».

Mais, cet acte il fallait l’accomplir, pour que s’accomplisse également l’Écriture Sainte. Alors Jésus insiste : « Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice ».

Alors, le dernier des prophètes s’exécuta sans rechigner de nouveau : il plongea Jésus dans les eaux du Jourdain et l’aida ensuite à se relever.

« Jésus ayant été baptisé sortit aussitôt de l'eau ― poursuit l’évangéliste Matthieu ―, et voilà que les cieux s'ouvrirent pour lui, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui ».

Il est bien dit ici que Jean “vit”, et non qu’il crut voir ou qu’il eût la sensation de voir : il “vit l’Esprit de Dieu” descendre sur le nouveau baptisé et entendit ensuite la voix de Dieu qui, du Ciel, clamait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances ».

N’est-il pas extraordinaire de “voir” l’Esprit de Dieu, ce Dieu invisible que nul n’a jamais vu à part le Fils ?

Cette forme de “voir” reste pour nous quelque chose d’incompréhensible, d’extraordinaire, d’inexplicable, que seule la foi nous permets de croire, sachant « qu’à Dieu rien est impossible » (Lc. 1, 37), comme rendre féconde une vieille femme qui n’avais jamais engendré : Élisabeth, la mère de Jean.

Nous avons ici la représentation de la Trinité divine dans toute sa splendeur et dans tout son mystère : le Fils qui se fait baptiser par Jean, l’Esprit qui descend sur Jésus sous la forme d’une colombe et le Père qui, du haut des Cieux annonce “son Fils en qui il a mis toutes ses complaisances”.

Que se passa-t-il ensuite ?

« Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable » (Mt.4, 1).

Quant à Jean, il continua de prêcher jusqu’au jour où il fut mis à mort par Hérode, devenant ainsi l’un des premiers martyrs de l’Église dont il avait avait plongé la Tête dans les eaux du Jourdain.

Alphonse Rocha

Pour toute demande de renseignements, pour tout témoignage ou toute suggestion,
veuillez adresser vos courriers à
 :

alexandrina.balasar@free.fr