Bernard de Tiron Abbé

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Bernard de Tiron
Abbé, Saint
1046-1117

Bernard naquit dans le Ponthieu, vers l'an 1046, et étudia avec succès la grammaire et la dialectique. Le désir de mener une vie plus parfaite l'engagea à quitter son pays et sa famille pour se retirer au monastère de Saint-Cyprien dans le Poitou, où il ne tarda pas à se distinguer par toutes les vertus qui font un bon religieux. Gervais, moine de Saint-Cyprien, ayant été fait abbé du monastère de Saint-Savin, ne voulut accepter cette charge qu'à condition qu'on lui donnât Bernard pour prieur : mais ils ne tardèrent pas à se brouiller au .sujet d'une église que Gervais voulût acquérir, à quoi Bernard s'opposa, parce qu'il craignait la simonie. Gervais abandonna son monastère, et entreprit le pèlerinage de Jérusalem, où il fut dévoré par un lion dans la Palestine. Alors les moines de Saint-Savin élurent Bernard pour leur abbé, mais celui-ci prit la fuite et alla trouver un saint ermite nommé Pierre des Étoiles, qui le reçut avec joie et le conduisit dans les forêts du Craon, où Robert d'Arbrisselles, Vital de Mortain, et Raoul de La Fustaye menaient alors la vie solitaire. Pour ne pas être reconnu, Bernard prit le nom de Guillaume, et surpassa bientôt tout le monde par ses austérités. Il priait sans cesse et méditait continuellement la loi de Dieu. Mais, au bout de trois ans, il fut découvert par les moines de Saint-Savin qui l'avaient cherché partout. Bernard résolut de passer la mer, et se cacha dans l'île de Chaussée près de Cou tances; mais Pierre des Étoiles alla l'y trouver, l'assurant que les moines de Saint-Savin avaient élu un autre abbé, et le ramena dans sa première solitude. Rainauld, abbé de Saint-Cyprien, alla le voir, et, usant d'une ruse innocente, le ramena dans son monastère, où les moines le reçurent comme un saint, lui ôtèrent ses haillons et lui coupèrent la barbe. Rainauld, qui pensait à en faire son successeur, pria l'évêque de Poitiers de lui défendre d'abandonner dans la suite son monastère, ce que le prélat fit avec plaisir. A la mort de Rainauld, Bernard fut élu abbé; mais il s'éleva de graves difficultés : les religieux de Glunv, prétendant que le monastère de Saint-Cyprien leur était soumis, obtinrent des lettres du pape Pascal II, par lesquelles Bernard fut, interdit de toutes les fonctions, s'il refusait de se soumettra, à Cluny. Alors Bernard quitta l'abbaye, et alla se joindre à Robert d'Arbrisselles et à Vital de Mortain, qui faisaient des missions apostoliques dans le Maine. Bernard prêcha avec zèle contre l'incontinence des prêtres, et en convertit plusieurs. Les moines de SaintCyprien, munis des lettres de l'évêque de Poitiers, vinrent le conjurer d'aller à Rome plaider leur cause et la sienne, afin de pouvoir gouverner leur monastère. Bernard se rendit à leurs vœux, et fit le voyage de Rome sur un âne, et obtint la permission de retourner à l'abbaye de Saint-Cyprien : mais bientôt ses propres moines, qu'il voulait ramener à la régularité, cabalèrent contre lui ; il retourna à Rome, où le crédit des moines de Cluny avait prévenu le pape contre lui. Bernard eut de la peine à triompher de ces préventions ; mais enfin il y réussit ; le pape voulut même le faire cardinal. De retour à Saint-Cyprien, il éprouva de nouvelles difficultés: alors il quitta pour toujours ce monastère, et se retira dans son île de Chaussée. Rotrou, comte de Perche, lui abandonna une partie de la forêt de Tiron, où Bernard bâtit un monastère qui fut bientôt peuplé de nombreux disciples. Yves, évêque de Chartres, célébra la première messe dans cette maison, le jour de Pâques de l'an 1109. Dans cette nouvelle demeure, le saint abbé mena une vie angélique, et jouit enfin de la paix après une vie si traversée d'orages. Louis le Gros, roi de France, Henri Ier, roi d'Angleterre, et David, roi d’Écosse, firent de grandes libéralités à Tiron, qui eut jusqu'à cent prieurés dépendant de lui. Bernard mourut le 14 avril 1117.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.

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