Ce saint
personnage reçut au baptême les noms de Charles-Antoine-Gérard. Il
naquit le 16 Janvier 1651, à Potenza, dans
l'ancienne
Lucanie, qui fait maintenant partie du royaume de Naples. Ses
parents étaient pauvres, mais recommandables par leur probité et
leurs vertus. Bonaventure, dès sa première enfance, se fit remarquer
par sa piété, par une gravité au-dessus de son âge, par sa modestie,
son éloignement pour tout ce qui pouvait l'exposer au danger de
pécher, et par sa grande docilité. Les jeux et les amusements qui
plaisent tant aux autres enfants n'avaient pour lui aucun charme.
Toutes ses pensées semblaient avoir la dévotion pour objet. Ces
qualités précieuses s'accrurent en lui avec les années. Ayant été à
l'âge ordinaire admis à la participation des sacrements, il édifia
tout le monde par la manière dont il s'y prépara et par les fruits
visibles qu'il en retira. L'opinion qu'on avait de sa sainteté était
dès lors telle, que l'historien de sa vie assure que dans la famille
de Bonaventure, et dans sa ville
natale, on le regardait comme un Saint futur. Une vertu si pure
n'était point faite pour le monde ; le pieux jeune homme sentit un
puissant attrait pour la vie religieuse et le désir ardent qu'il
avait de devenir parfait lui fit former la résolution d'embrasser
cet état. Il prit l'habit dans le couvent des Frères-Mineurs de
Nocera. Plein d'humilité, il ne voulait être que frère convers, mais
ses supérieurs, qui connurent bientôt ses
dispositions pour les sciences et ses talents, se déterminèrent à
l'élever aux ordres sacrés, et dans ce but ils lui firent commencer
ses études. Ayant terminé son noviciat, pendant lequel il montra la
plus grande ferveur, Bonaventure
fut admis à faire ses vœux, et prit alors le nom de religion sous
lequel il est connu. Loin de se relâcher après sa profession, il fut
constamment un modèle, par sa tendre piété et par son attention
scrupuleuse à pratiquer l'obéissance. On ne peut guère porter plus
loin qu'il ne l'a fait la perfection de cette vertu. Sa dévotion
envers le Saint-Sacrement était si affectueuse, qu'il semblait
n'avoir point de plus pressant désir que de communier dignement et
fréquemment ; il passait des nuits entières au pied de
l'autel, à se préparer pour la communion du lendemain.
Ses études finies,
Bonaventure reçut la prêtrise et fut
employé successivement dans plusieurs couvents de son ordre ou
occupé à l'exercice du saint ministère. Il s'acquitta avec un succès
merveilleux et une humilité égale de la charge importante de maître
des novices. Envoyé par ses supérieurs en différentes parties de
l’Italie, en qualité de missionnaire, partout où il parut ses
travaux apostoliques produisirent les plus heureux fruits ; mais ce
fut surtout Naples qui devint le principal théâtre de son zèle, et
ce fut là qu'il se fit remarquer davantage. Pendant une maladie
épidémique qui ravagea cette ville, sa charité ne connut point de
bornes ; ses efforts pour procurer les secours spirituels et
temporels à ce peuple affligé excitèrent l'admiration universelle et
ont fait pendant longtemps conserver son souvenir dans la mémoire
des habitants reconnaissants. Bonaventure
mourut en odeur de sainteté, le 26 Octobre 1711.
Il fut béatifié
par Pie VI, le 19 novembre 1775.
« Parmi les
serviteurs de Dieu les plus distingués — dit le Saint-Père dans
le bref de béatification — il faut placer
le bienheureux Bonaventure.
Dès sa première enfance il
marchait avec sainteté dans le sentier de la loi de Dieu.
Mais désirant
arriver à une plus haute perfection, il embrassa la règle des
Frères-Mineurs de Saint-François : ainsi lié plus étroitement à
Notre-Seigneur par cette nouvelle chaîne, il brilla dans la maison
de Dieu comme un vase d'or massif orné de pierres les plus
précieuses. Il a fait plusieurs miracles pendant sa vie, plusieurs
ont été opérés par son intercession après sa mort. »
SOURCE :
Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux
Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.) |