Sainte Célinie

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Célinie de Reims
Mère de saint Remi, Sainte
V
e siècle

La noble Célinie, admirant la vertu de sainte Geneviève, de passage à Meaux où elle habitait, lui demanda de prendre l'habit des vierges. Son fiancé, furieux, voulut s'opposer à ce projet. Geneviève et Célinie, dit-on, se réfugièrent dans l'église dont le baptistère se referma miraculeusement sur elles et Célinie put garder toute sa vie la virginité et se dévouer aux bonnes œuvres. Sainte Geneviève ne manqua pas de guérir une de ses servantes malade et qui depuis deux ans ne pouvait plus marcher.

Si l’on ignore la date de la mort de sainte Célinie, on peut situer sa rencontre avec sainte Geneviève entre 465 et 480. Elle fut ensevelie près de Meaux. Un prieuré bénédictin élevé sur son tombeau dura jusqu'à la Révolution où ses reliques, apportées à la cathédrale de Meaux, furent mélangées avec celles d'autres saints et enfouies dans le cimetière.

Ses reliques sont encore dans la cathédrale de Meaux et son culte est resté localisé dans le diocèse de Meaux. Il est possible qu'elle ait été vénérée ailleurs (à Troyes), mais on l'a confondue avec la mère de saint Remi, vénérée le même jour, bien que l'une soit vierge et l'autre veuve.

Comme sainte Sylvie, mère du pape saint Grégoire le Grand, et bien d'autres saintes mères, sainte Célinie est surtout connue à cause de son fils, le grand saint Remi, évêque de Reims, qui baptisa le roi Clovis. D'après le Pseudo-Fortunat, Célinie, de noble famille, avait épousé dans sa jeunesse Emilius, comte de Laon. Un ermite, Montanus qui habitait au milieu des bois de La Fère, prédit à Célinie, après un triple avertissement reçu en songe, qu'elle enfanterait un garçon d'un rare mérite : Le Seigneur a daigné regarder la terre du haut du ciel, afin que toutes les nations du monde publient les merveilles de sa puissance et que les rois tiennent à honneur de le servir : Célinie sera mère d’un fils qu’on nommera Remi ; je l’emploierai pour la délivrance de mon peuple. Et, dix mois plus tard, Remi vint au monde à Laon.

Au IX° siècle, l’archevêque Hincmar de Reims a étoffé ces maigres données : Célinie avait eu de son mari Emilius deux fils, Principius, qui fut un saint évêque de Soissons, et son frère, qui eut un fils, Lupus, lequel succéda à son oncle Principius. A l'annonce du reclus Montanus, Célinie s'étonna  car elle et Emilius étaient déjà âgés. Montanus, qui était aveugle, insista : Quand tu sèvreras l'enfant, tu me frottera les yeux de ton lait, et je recevrai la lumière. Remi, une fois sevré, mit lui-même, guidé par Célinie, un peu de lait maternel sur les paupières du reclus et lui rendit ainsi la vue. Hincmar note que Remi avait été libéré de tout péché par le Saint-esprit. Il avait été conçu dans les iniquités comme tout homme, mais, contrairement à ce qui se passe pour la condition humaine, sa mère l'enfanta non dans les délits de la prévarication, mais dans la grâce de la rémission. Ainsi Remi rappelait Jean-Baptiste (Luc I 15) et Isaac (Genèse XVII 16). Il était né au pays de Laon. On l'appela Remigius, parce qu'il aurait à régir, à diriger son Eglise lancée sur des flots tempéreux, ou Remedius, car il serait aux siens un remède contre la juste colère de Dieu ou contre la férocité païenne. Après des études brèves, mais excellentes, Remi voulut imiter la retraite de son héraut Montanus. Il se sépara ainsi de Célinie - si elle vivait encore. D'après une interpolation du testament de saint Remi, Célinie aurait été enterrée à Labrinacum, Lavergny, commune de Parfondru, près de Laon (Aisne). La translation de son corps à Laon aurait eu lieu un 5 avril, d'après Molanus ou Vermeulen, éditeur du martyrologe d'Usuard (dans l'éd. de Jean-Baptiste du Sollier, Anvers, 1714, p. 194). On a attribué à Huchald (+ vers 960), moine de Saint-Amand, près de Valenciennes, une Vie de notre sainte. Mais elle est encore à trouver. A Reims, on commémore sainte Célinie le 22 octobre.

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