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Césaire d’Arles
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Né sur le territoire
burgonde, à Chalon-sur-Saône, en 470 ou 471, de parents catholiques
et probablement gallo-romains,
Reçu dans le clergé d'Arles par l'évêque Eone qui l'ordonna diacre, puis prêtre (499) avant de lui confier la direction d'un monastère. C’est à l’usage de ses moines d’Arles qu’il rédigea la Regula ad monachos pour leur rappeler leurs principales obligations. En 503, après la mort d'Eone, il fut élu évêque d'Arles. Il obtint du pape Symmaque la primatie des Gaules et, à ce titre, convoqua ou présida plusieurs conciles dont celui d’Arles (524), de Carpentras (527), d’Orange et de Vaison (529), de Marseille (533). La plus importante de ces assemblées épicopales reste le deuxième concile d'Orange (529) qui condamna le semi-pélagianisme et, abandonnant la doctrine de la volonté salvifique particulière de Dieu et de l’irrésistibilité de la grâce, se prononça pour un augustinisme modéré ; les canons du deuxième concile d’Orange furent approuvés par le pape Boniface II (531) et reçurent ainsi force de loi dans l'Eglise universelle. Son épiscopat connut successivement deux dominations ariennes : celle des Wisigoths, sous Alaric II, jusqu’en 507, puis celle des Ostrogoths, sous Théodoric et ses successeurs, jusqu’en 536. Césaire, catholique et burgonde, fut naturellement suspect aux rois hérétiques et dut aller se justifier tant à Bordeaux (505) qu’à Ravenne (513), mais à chaque fois, il revint après avoir gagné la confiance du Roi. A partir de 536, il est sous la domination franque et son influence grandit ; bien qu’il n’y assista pas, les conciles d’Orléans (533, 538 et 541) et de Clermont (533) adoptèrent ses idées et promulguèrent sa législation. En 513, saint Césaire d’Arles fonda, aux Aliscamps, sous le patronage de saint Jean, le premier monastère de femme que l’on connaisse en Gaule et qui, en 524, fut transféré à l’intérieur des murs d’Arles. Il confia la direction de ce monastère à sa sœur, l’abbesse Césarie, et en rédigea la Regula sanctarum virginum, inspirée des coutumes liturgiques de Lérins, de la règle de saint Augustin et des écrits de Cassien : il impose la stricte clôture aux moniales qui, sachant lire et écrire, on le droit exclusif d’élire leur abbesse et échappent à toute juridiction épiscopale, ce qui fut approuvé par une bulle du pape Hormisdas (mort en 523). On se souvient que cette règle fut adoptée par sainte Radegonde pour son monastère de Poitiers. Le but de cette règle est l'union au Christ par la prière perpétuelle dans l'attente de sa venue eschatologique. Les principaux moyens utilisés à cet effet sont classiques : la clôture à vie, la désappropriation des biens personnels, la communauté d'existence, matérialisée par le dortoir commun, la pauvreté du vêtement, le travail manuel ; l'effort se porte avant tout sur la prière liturgique, la méditation, la lectio divina et le jeûne ; ce qui inclut pratique des vertus, notamment le pardon mutuel et l'obéissance. L'abbesse, elle doit veiller au salut de ses sœurs, se préoccuper des biens nécessaires à leur subsistance, accueillir les visiteurs avec bonté et répondre aux lettres de tous les fidèles. Elle doit aussi faire observer la discipline et les moindres articles de la règle. Les moniales, elles, éliront à l'unanimité comme abbesse une personne sainte et spirituelle, capable de faire respecter la règle du monastère et apte à adresser la parole aux visiteurs Après quarante années d'épiscopat où il fut peut-être le plus grand prédicateur de l’ancienne Eglise latine, il mourut le 27 août 543. La vie de saint Césaire d’Arles fut composée par Cyprien de Toulon, avec d’autres de ses amis et de ses élèves. On conserve aujourd’hui 238 sermons de saint Césaire dont beaucoup furent jadis attribués à saint Augustin ou à d’autres auteurs. Il écrivit le traité De mysterio Sanctæ Trinitatis contre les ariens et deux autres contre les pélagiens dont le Capitula sanctorum Patrum, recueil d’extraits de saint Jérôme, de saint Ambroise et de saint Augustin, présenté au concile d’Orange de 529. Outre les deux règles monastiques, on possède aussi une admonestation aux évêques suffragants d’Arles sur leur devoir d’assurer la prédication de la parole divine, et six lettres (trois aux religieuses, une aux moines sur l’humilité, une au pape Symmaque et une à l’évêque Ruricius de Limoges). |
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