Sainte Colette de
Corbie (Boylet ou Boëllet) naquit à Corbie, le 13 janvier 1381, de
parents très âgés qui attribuèrent
sa naissance à l'intercession de
saint Nicolas. Sous l'influence de ses parents, elle fut très tôt
initiée aux exercices de piété et résolut de se consacrer au
Seigneur.
Après la mort de ses
parents (1399) qui l'avaient confiée à l'abbé de Corbie, elle refusa
le mariage et fit plusieurs expériences malheureuses de vie
religieuse jusqu'à ce qu'elle rencontrât le R. P. Jean Pinet qui lui
proposa de vivre en recluse sous la règle du Tiers-Ordre
franciscain, ce qu'elle fit, à partir du 17 septembre 1402, près de
l'Eglise Notre-Dame de Corbie.
Toutes sortes de
visions l'invitaient à quitter son reclusoir pour réformer l'ordre
franciscain, mais ne croyant pas qu'elles venaient du ciel, elle
résista jusqu'à ce qu'elle fût frappée de cécité puis de mutisme.
Elle obtint du Saint-Siège de fonder un monastère réformé au diocèse
d'Amiens, de Noyon ou de Paris (29 avril 1406) après qu'elle a reçu
la dispense de son vœu de réclusion (1° août 1406). Sous la conduite
du R. P. de Baume, elle se rendit en Avignon, près du pape Benoît
XIII qui reçut sa profession et la nomma abbesse, dame et mère de
toutes celles qui la suivraient (16 octobre 1406).
Rejetée de Corbie, puis
de Noyon, elle se réfugia en Franche-Comté, au manoir de la
Baume-de-Frontenay où elle fut rejointe par ses premières filles. En
1408, elle eut la permission de s'installer à Besançon, ce qu'elle
ne fit que le 14 mars 1410 avec l'approbation du pape Alexandre V.
Dès lors les fondations se succèdent rapidement dans un florilèges
de miracles et sainte Colette précise ses constitutions.
Sainte Colette mourut
le 6 mars 1447, dans son couvent de Bethléem, à Gand où elle fut
enterrée. Comme de nombreux miracles lui étaient attribués, l'évêque
de Tournai fit faire une enquête en vue de sa canonisation qui fut
retardée par les embarras des guerres d'Italie : elle fut béatifiée
en 1625 et canonisée le 24 mai 1807. |