Né le 22
décembre 1818 à Venushof de Parzham, près de Passau en Bavière,
Jean Birndorfer, dernier d' une
fratrie
de douze enfants, vécut une jeunesse simple, aimant la nature en
aidant ses parents, de pieux cultivateurs bavarois.
Orphelin à
seize ans, il tenta par la suite de poursuivre des études au
monastère bénédictin de Deggendorf à Metten, participant avec
les moines aux travaux agricoles. Il vivait dans un pays qui
conservait ses traditions populaires, profondément chrétiennes.
Il était robuste et droit.
A 23 ans, il
entra dans le Tiers-Ordre franciscain. Il était spécialement
dévoué à son rosaire et assistait à la messe quotidienne. Il
aurait pu continuer à vivre une vie heureuse et paysanne ; mais
à 31 ans refusant le mariage, cet homme distribua sa part
d'héritage à ses frères et à diverses institutions religieuses.
Il entra chez les Capucins de Sainte-Anne d'Altötting. Il fit
son noviciat à Laufen. Ensuite il devint jardinier du couvent et
fit sa profession en 1852, sous le nom de Conrad.
Devenu
portier du Couvent d' Altötting, toujours calme et patient, le
Frère Conrad, heureux de vivre dans ce sanctuaire marial, menait
une vie humble et recueillie. Sa dévotion à Notre Dame et ses
conseils furent bientôt connus de la population locale qui se
pressait aux portes du couvent. Sa réputation dans toute la
Basse-Bavière se développa à une époque, où eut lieu un réveil
du Catholicisme bavarois. Craignant de perdre son autonomie,
face aux puissances protestantes (la Prusse), la Bavière puisait
aux sources de la tradition catholique, dans un mouvement de
charité et de dévotions populaires. Cet élan de piété allait de
pair avec une prospérité grandissante. Notre époque, où les
richesses matérielles détournent souvent de la Foi, est bien
différente de celle du royaume bavarois d' alors...
Mais il
existait bien sûr des souffrances matérielles et morales que le
Frère Conrad tentait de soulager avec patience et ténacité, sous
le regard de la Vierge...Il avait mission de distribuer aux
pauvres les produits agricoles et le pain du couvent et bien sûr
de la bière, brassée au couvent, qu'il voulait légère. Il
accueillait d'incessants groupes de pèlerins. De nombreuses
conversions eurent lieu aussi.
Il collabora
aussi à l'œuvre du "Liebeswerk" destinée à l'enfance abandonnée.
C'est ainsi
que se déroula une vie simple dédiée aux humbles travaux. Le 18
avril 1894, se sentant fatigué, il se coucha pour se
préparer dit-il à l'éternité... Il rendit son âme le 21 avril.
Il fut
béatifié par Pie XI en 1930 et canonisé quatre ans plus tard. |