DIÉ DE NEVERS

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Dié de Nevers
Évêque, Fondateur, Saint
+ 679

Saint Dié ou Didier était d'une famille illustre de la France occidentale ; il possédait dans un degré éminent les dons de la nature et ceux de la grâce. Dès l'âge le plus tendre, il s'appliqua -à mettre en pratique le double précepte de l'Évangile : l'amour de Dieu et du prochain. La vertu pour lui était préférable à toutes les richesses, aussi il ne négligeait rien pour la conserver dans son cœur.

Après la mort d'Héchérius, il fut élu évêque de Nevers, vers l'an 655 ; il remplit les fonctions de son ministère comme un pasteur qui ne cherche que la gloire de Dieu et le salut des âmes. Cependant il ne resta que trois ans sur le siège de Nevers; l'attrait qu'il avait pour la retraite et le désir d'une plus grande perfection le portèrent à renoncer aux honneurs de l'épiscopat, pour se retirer dans la solitude ; il engagea donc le clergé et les fidèles de son diocèse à lui chercher un successeur, et il quitta Nevers pour s'enfoncer dans les montagnes des Vosges.

Étant encore évêque de Nevers, il avait assisté en 657 au concile de Sens, avec ses comprovinciaux et trente autres évêques, sous la présidence d'Emmon, archevêque de cette province. Tous les prélats les plus illustres de France par leur savoir et leur sainteté se trouvaient à ce concile. Outre notre saint évêque, on comptait parmi les pères, saint Ouen, évêque de Rouen, saint Faron de Meaux, saint Eloi de Noyon, saint Amand de Maëstricht, saint Pallade d'Auxerre, saint Lençon de Troyes.

Nous ignorons le motif qui engagea saint Didier à abandonner la solitude des Vosges, pour pénétrer au fond de l'Alsace. Il y choisit un lieu retiré dans la forêt d’Haguenau, et se lia d'amitié avec saint Arbogast, qui y menait depuis quelque temps la vie érémitique, et qui devint depuis évêque de Strasbourg. Forcé de quitter ce lieu par suite des contrariétés qu'il éprouva de la part des habitants voisins de cette forêt, il se retira dans l'île de Novientum ou d'Ebersheim ; quelques solitaires s'y étaient réfugiés vers 661 pour y vivre en communauté. Ils reçurent avec empressement Didier au milieu d'eux ; il devint leur chef, et bientôt sa sainteté lui attira un grand nombre de disciples. Avec l'aide de Childéric II roi d'Austrasie, H bâtit une église en l'honneur de saint Pierre et de saint Paul, et l'enrichit des reliques de saint Maurice, chef de la légion thébaine. La dédicace en fut faite par notre saint évêque, en présence d'un grand concours dépeuple, accouru des pays voisins. Telle fut l'origine de l'abbaye d'Ebersmunster au diocèse de Strasbourg.

Comme le gouvernement de ce monastère ne lui permettait pas de se livrer aux exercices de la contemplation, Didier se retira, et chercha un lieu plus solitaire ; ce fut dans les environs d'Ongiville au diocèse de Baie qu'il alla se fixer. Il y bâtit un ermitage; mais il fut bientôt obligé de le quitter, forcé par les habitants du pays qui, vivant de brigandage, craignaient que ce nouveau venu n'entreprît de changer leurs mœurs.

Enfin, après bien des traverses de ce genre, par lesquelles Dieu voulut éprouver sa patience, un riche seigneur du pays, avec lequel il avait fait connaissance, lui offrit une de ses terres. Didier refusa cette offre, disant qu'il n'avait pas quitté son évêché pour chercher ailleurs des domaines et des richesses, que son dessein était de se retirer dans un lieu entièrement désert, afin de ne plus exciter la jalousie de personne.

Il retourna dans les montagnes des Vosges et s'arrêta dans une vallée qu'il nomma val de Galilée, et qu'on appelle aujourd'hui val de Saint-Didier. Il y bâtit une cellule et une chapelle sous l'invocation de saint Martin. Ce désert auparavant inculte, devint bientôt fertile par les soins d'un grand nombre de personnes qui vinrent se mettre sous la conduite de Didier.

En 669, comme le nombre augmentait toujours, notre saint fut obligé de bâtir sur la colline un vaste monastère où il établit la règle de saint Colomban, à laquelle fut substituée plus tard celle de saint Benoît.

En même temps le roi Childéric II lui donna la propriété de toute la vallée. Ce monastère fut nommé Jointures, à cause de la jonction du ruisseau de Rothbach avec la Meurthe. Dans le cours de ce siècle, la religion peupla les vastes déserts des Vosges; outre le monastère de Jointures, que saint Didier avait fondé, saint Gombert, archevêque de Sens, qui avait aussi abandonné son siège pour se retirer dans la solitude, fonda celui de Senones ; l'évêque de Toul, saint Boudon, construisit Boudon-Munster, nommé plus tard Saint-Sauveur, et celui d'Estival ; saint Hidulphe, évêque de Trêves, qui avait choisi le même désert pour retraite, en construisit un nouveau qu'on appela Moyen-Moutier.

Saint Didier et saint Hidulphe se visitaient souvent pour se communiquer leurs lumières et s'entraider dans le service de Dieu.

Notre saint, dont les forces étaient tout à fait affaiblies, soit par les fatigues, soit par les austérités de la pénitence, craignant que ses infirmités ne nuisissent à la régularité de sa communauté, se retira vers la fin de ses jours dans son ancienne cellule, prés de la chapelle de saint Martin, et de là il gouvernait ses religieux avec autant de zèle et de vigilance que s'il 'eût été au milieu d'eux.

Il mourut entre les bras de saint Hidulphe, son ami, qui lui succéda. Ce fut le 19 juin 679.

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