Sainte Elisabeth,
naquit à Presbourgen
1207 ; elle était le troisième enfant du roi André II de Hongrie,
descendant du saint roi Etienne, et de Gertrude, fille du duc
Berthold IV de Méranie. Elle quitta la Hongrie à quatre ans, promise
en
mariage
au fils du landgrave Hermann I° de Thuringe (mort en 1217), Louis
(né en 1200) qu'elle épousa en 1221.
Elisabeth avait
une âme de feu : « Elisabeth, dit sa dame de compagnie, Guta,
rappelle fréquemment la présence de Dieu, dans toutes ses actions
elle invoque le Seigneur et rapporte tout à lui. » L'influence
de son mari, qu'elle aima d'un grand amour, lui apporta un équilibre
humain et spirituel durant les années heureuses de leur vie commune
dont naquirent deux enfants (Hermann en 1222 et Sophie en 1224) : « Seigneur
Jésus-Christ, je vous offre, ainsi qu'à votre chère mère Marie, ce
nouveau né, fruit chéri de mon sein. Je vous le rends de tout cœur,
tel que vous me l'avez donné. Recevez ce bébé, tout baigné de mes
larmes, au nombre de vos serviteurs et amis. Bénissez-le à jamais. »
Une lumière éclatante brillait alors dans l'Eglise, celle de
François d'Assise. Elisabeth rêvait de vivre en foyer l'idéal
franciscain et Louis était apte à partager les aspirations de sa
femme. Mais, le 24 juin 1227, Louis de Thuringe dut partir pour la
cinquième croisade. Au bout de trois mois, il mourait sur un bateau,
en rade d'Otrante, en s'écriant : « Voyez donc toutes ces
colombes blanches ! Je vais partir avec elles vers mon Dieu ! »
Encore qu'elle
l'avait pressenti (« Malheur à moi, pauvre femme, sur terre je ne
reverrai plus mon bien-aimé ! »), le coup fut terrible pour
Elisabeth, qui attendait son troisième enfant, Gertrude (née
vingt-sept jours après la mort de son père) : « Désormais, j'ai
tout perdu sur la terre. O cher ami de mon cœur, mon excellent et
pieux époux, tu es mort et tu me laisses dans la misère. Comment
vais-je vivre sans toi ? Pauvre veuve abandonnée, faible femme ! Que
le Dieu d'amour, celui qui n'abandonne pas la veuve et l'orphelin,
me console ! O Mon Dieu ! O mon Jésus, fortifiez-moi dans ma
faiblesse ! »
Elle aurait eu
besoin alors d'un François de Sales à ses côtés ; or elle avait pour
directeur un maître qui la terrorisait et n'hésitait même pas à la
frapper. Spoliée de ses biens, elle enfermée par son oncle, l'évêque
de Bamberg qui la veut remarier, jusqu'au retour de la dépouille de
son mari (1228) : « Mon Dieu, merci de me consoler
miséricordieusement par ces restes mortuaires de mon mari. Si grand
que soit mon amour envers Louis, vous savez, Seigneur, que je ne me
repens nullement de notre commun sacrifice pour le secours de la
Terre-Sainte. Si je pouvais ramener à la vie mon cher époux, je
donnerais le monde en échange. Pourtant, contre votre volonté
sainte, je ne saurais racheter sa vie, ne serait-ce que pour un seul
de mes cheveux ! Que la volonté du Seigneur soit faite ! »
Cédant à une
recherche fiévreuse de l'abjection et de la pénitence, elle rompit
avec sa famille, qui la prenait pour folle, et elle confia à
d'autres le soin de ses enfants, tandis qu'elle revêtait l'habit du
Tiers-Ordre, à Marburg sur le Lahn, pour se donner au service des
pauvres et des malades les plus abandonnés, en qui elle
reconnaissait le Christ : « Quelle joie pour moi de servir
Notre-Seigneur en ses membres souffrants les plus éprouvés ! »
Sa santé ne put résister à toutes ces austérités. Elle mourut le 16
novembre 1231, à minuit, âgée de vingt-quatre ans : « C'est
l'heure où Jésus vient racheter le monde, il me rachètera aussi.
Quelle faiblesse j'éprouve donc ! Pourtant, je ne ressens pas de
douleur. O Marie, venez à mon secours ! Le moment arrive où Dieu
m'appelle à l'éternelle noce. L'époux vient chercher son épouse ...
Silence ! Silence ! »
Grégoire IX
canonisa Elisabeth en 1235 ; elle est, avec saint Louis, patronne du
Tiers-Ordre franciscain et, en 1885, Léon XIII la proclama patronne
des femmes et des jeunes filles allemandes.
SOURCE :
http://missel.free.fr/
|