Le 6 septembre 1787, dans le
château de Druelle, près de Rodez, naît Émilie. Première enfant de Jean Louis de Rodat et d'Henriette de Pomeyrols,
appartenant
à la vieille noblesse terrienne.
Elle est baptisée le lendemain de
sa naissance à St Martin de Limouze, et vivra toute sa vie à Villefranche de
Rouergue, auprès de sa grand-mère à Ginals, de sa grand-tante Melle Agathe de
Pomairols, religieuse visitandine chassée de son couvent par la Révolution.
Elle grandira dans une ambiance
douce, pieuse et charitable, de foi profonde. Très fidèle à sa prière du soir.
Bien que pleurnicheuse et boudeuse, on ne la grondera jamais mais on lui
expliquera la faute en la raisonnant.
Elle ressent très jeune l'amour des
pauvres : elle donne son goûter, s'achète un couteau pour le donner aux pauvres.
A 11 ans, elle fait sa Première
Communion, cérémonie clandestine sans avoir fait la préparation.
Elle commence alors à "faire oraison" c'est à dire rester de longs moments,
silencieuse, à prier, se retirant dans la chambre où est morte son aïeule, ou
avec son amie Joséphine du Lac dans la nature.
A 14 ans, elle eut la vision de son
aïeule dans la chambre ; elle est bouleversée et perd sa foi et sa piété. Elle
se rend compte, lors d'un mariage, qu'elle aime la vie : plaire, les toilettes,
s'amuser... Sa grand-mère s'en inquiète.
A 16 ans, elle revient avec ses
parents à Druelle, où elle s'ennuie et dépérit. Malgré de longues randonnées à
cheval, son état s'aggrave. Dépressive, elle n'éprouve plus le besoin de Dieu et
se détache de la vie chrétienne. Le jour de la Fête Dieu en 1804, elle comprend
qu'elle fera de sa vie quelque chose de grand. Une grande lumière se fait en
elle.
A 17 ans, elle revient vers Dieu et
lui seul : prières, eucharisties nombreuses, chemins de croix, méditation, aide
des autres...
A 18 ans, après sa confirmation,
elle s'engage dans l'éducation des enfants, visite des malades.
Elle ne pourra entrer en communauté
chez les Dames de Nevers à Figeac, sa santé ne le lui permet pas ; elle se
consacra alors à l'instruction des enfants, d'abord c'est sa chambre qui servira
de salle de classe.
Avec 3 autres jeunes filles, elle
forme une communauté en 1816. Une maison lui est proposée à 400 francs de
location. De prêts en dons, aidée par la Providence, elle peut régler les dettes
et même emménager à la maison Saint Cyr, puis acheter la chapelle St Roch. Elle
va toujours de l'avant et tout finit par s'arranger.
Des épreuves passent encore : une
espèce d'épidémie fait disparaître des Sœurs et des orphelines, une fusion avec
une autre communauté est annulée. Les sœurs donnent à Émilie le nom de "Mère",
prennent un costume religieux et un nom "La Sainte Famille". Elle gardera
pendant 30 ans une sorte de cancer (polype au nez avec maux d'oreilles) et
continuera sa mission, puis, elle ouvrira un autre couvent à Aubin.
Toute sa vie, elle vivra comme les
plus humbles : partageant ses repas, ses peines, sa façon de vivre modeste. Elle
arrive à guérir des personnes, aide des détenus à revivre. Tous la respectent
(pas de juron en sa présence). Elle se donne sans compter et s'évertue comme
elle peut pour faire face aux dépenses de fonctionnement de son Institut. Elle
ne doute de rien et l'argent se trouve quand même...
Elle meurt le 19 septembre 1852 et est inhumée 4 jours plus tard le 25 septembre
dans un oratoire du jardin à Notre Dame de la Salette.
Depuis son retour à Dieu, des
guérisons sont obtenues grâce à son intercession. Des pèlerinages ont lieu...
Elle est béatifiée le 9 juin 1940 et canonisée le 23 avril 1950, par Pie XII.
C'est la Sainte du Rouergue.
La Congrégation de la Sainte
Famille, de droit Pontifical, siège à Villefranche de Rouergue et est présente
sur tous les continents.
Une rue de Rodez et de Villefranche de Rouergue portent son nom ainsi qu'un
foyer de jeunes Rue St Martin des Prés.
SOURCE:
http://perso.orange.fr/col.sacrecoeur/fich_pers/rodatemi.htm
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