Euphémie de Calcédoine Vierge

SOYEZ LES BIENVENUS SUR LE SITE D'ALEXANDRINA

     

Euphémie de Calcédoine
Vierge, Martyre, Sainte
† ca. 307

La ville de Calcédoine fut le théâtre des glorieux combats de sainte Euphémie, qui souffrit vers l'an 307, dans la persécution que continuèrent les successeurs de Dioclétien. Ayant embrassé l'état de virginité, elle annonça par la couleur modeste de ses habillements, qu'elle renonçait aux plaisirs et aux amusements du monde. Les exercices de la piété, et les pratiques de la pénitence, faisaient son unique occupation. Comme l'amour de Dieu régnait dans son cœur, elle ne vivait que pour lui, et tendait tous les jours à la perfection avec une nouvelle ardeur. Tout ce qui ne la portait pas à Dieu, lui paraissait méprisable.

Ayant été arrêtée, elle fut cruellement tourmentée par l'ordre du magistrat, nommé Priscus. L'histoire de ses souffrances fut représentée sur un tableau dont saint Astère, évêque d'Amasée dans le Pont, nous a laissé une description exacte, et qui se gardait autrefois dans la grande église de Calcédoine. Un soldat lui tirant la tête en arrière, un autre lui cassait les dents, en sorte que le sang qui lui sortait de la bouche couvrait son visage, ses cheveux et ses vêtements. Après lui avoir fait souffrir diverses autres tortures, on la conduisit en prison, où la prière fit ses délices et sa consolation. A la fin on la condamna à être brûlée vive. Elle monta d'elle-même sur le bûcher avec un courage et une sérénité qui montraient la joie qu'elle ressentait de se voir sur le point d'entrer dans la gloire de Jésus.

L'église grecque l'honore avec la même dévotion que les plus célèbres martyrs, et sa fête est d'obligation dans presque tout l'Orient. Il y avait anciennement à Constantinople quatre églises dédiées sous son invocation. Celle qui portait son nom à Calcédoine, était fort célèbre ; et ce fut là que se tint le quatrième concile général qui proscrivit les erreurs d'Eutychès en 451. Les Pères de ce concile attribuèrent principalement à l'intercession de la Sainte, l'heureuse issue de l'affaire pour laquelle ils s'étaient assemblés. L'historien Evagre rapporte, que les Empereurs, les patriarches, et les fidèles de tout état couraient en foule à Calcédoine, pour participer aux grâces extraordinaires que sainte Euphémie obtenait de Dieu.

On transporta depuis ses reliques dans l'église de Sainte-Sophie à Constantinople, et elles y restèrent jusqu'au temps de l'impie Constantin Copronyme, qui voulut les jeter dans la mer. Mais on trouva le moyen de les conserver, comme nous l'apprenons de Constantin, évêque de Tio, dans la Paphlagonie, qui a fait un discours sur ce sujet. Elles sont présentement à Syllebrie ou Syllivri, ville qui est le siège d'un métropolitain, et qui est située sur le rivage de la Propontide, entre Constantinople et Andrinople. Mais il y en a une portion dans l'église de la maison de Sorbonne de Paris, et ce précieux trésor est un présent d'un grand-maître de Rhodes ou de Malte.

On voyait à Rome, du temps de saint Grégoire-le-Grand, une église qui portait le nom de sainte Euphémie. Il paraît que c'est la même que celle qui fut réparée par le Pape Urbain VIII, et qui subsiste encore aujourd'hui. (Voyez saint Paulin, saint Pierre Chrysologue, et surtout le discours de saint Astère, qui est cité par le septième concile général. Nous n'avons fait aucun usage des actes de la Sainte, parce qu'ils ne méritent aucune croyance.)

Les plus célèbres martyrologes de l'Occident joignent à sainte Euphémie, Sainte Luce et Saint Géminien, qui souffrirent sous Déoclétien. On ne sait rien ni de leur vie, ni des circonstances de leur martyre.

Pour toute demande de renseignements, pour tout témoignage ou toute suggestion,
veuillez adresser vos courriers à
 :

alexandrina.balasar@free.fr