“Saint Ezéchiel Moreno y Diaz se
présente à nous avant tout comme un modèle d'évangélisation dont le désir
irrésistible d'annoncer le Christ a guidé chaque pas de la vie” (Jean Paul
II). Né en 1848 à Alfaro (La Rioja), en
Espagne, il entre à 16 ans chez les
Augustins récollets, à Monteagudo, dans la province de Navarre. En 1869, il est
envoyé aux Philippines, où les Récollets ont une importante mission. Ordonné
prêtre à Manille en 1871, il rejoint l'île de Mindoro, où se trouve déjà son
frère aîné, religieux de la même congrégation. Puis il est aumônier militaire
d'une expédition menée contre les pirates dans l'île de Palawan, avant de
revenir à Manille comme prédicateur. En 1885, c'est le retour en Espagne. On le
nomme directeur du collège-noviciat de Monteagudo avant de l'envoyer, trois ans
plus tard, redonner vie à la province de son ordre qui périclite en Colombie. Il
réussit si bien qu'on lui confie le nouveau vicariat apostolique de Casanare.
Puis, en 1895, il est nommé évêque de Pasto, le plus vaste diocèse du pays.
Homme de foi et de prière intense, il déploie un zèle infatigable pour prêcher,
soutenir la vie spirituelle de ses collaborateurs et de ses fidèles, ranimer
partout la Foi dans son diocèse. Il insiste sur les sacrements, et consacre
lui-même beaucoup de temps au sacrement de réconciliation. Il sait s'adapter au
tempérament et aux besoins de chacun, réconforter les personnes les plus
découragées. Très attentif aux malades, il est toujours prêt, de jour comme de
nuit à les assister. Là où il ne peut se rendre en personne, il s'efforce d'y
être présent par des publications de journaux, des lettres personnelles. A
plusieurs reprises, il est amené à défendre les droits de l'Église et des
personnes, notamment des plus pauvres. Il le fait avec courage, une force et une
patience à toute épreuve, au risque même de sa propre vie. En 1896, il prend la
défense des Equatoriens qui, victimes des persécutions religieuses, s'étaient
réfugiés dans son diocèse. La même année, il doit régler le problème d'un
collège dirigé par un prêtre apostat. Mgr Moreno, qui agit avec beaucoup de
prudence et de fermeté, est alors confronté à l'opposition d'un autre évêque et
d'un groupe de fidèles. Ce n'est que beaucoup plus tard que l'on reconnaîtra
qu'il avait raison.
En 1904, il dénonce le programme
dit “de concorde nationale” mais en réalité d'inspiration libérale et
anticléricale, du gouvernement colombien. Il entre alors en conflit avec le
président de la République colombienne, mais aussi avec le délégué apostolique,
Mgr Ragonesi, acquis aux idées du gouvernement. Ayant une grande dévotion aux
souffrances intérieures du Cœur de Jésus, il s'en fait le propagateur dans un
ouvrage qui sera très répandu en Colombie et en Italie. Il fonde aussi en 1904
la Congrégation des Esclaves-du-Cœur-de-Jésus. En 1905, atteint d'un cancer, il
retourne en Espagne, où il subit sans succès deux opérations. Il souffre
beaucoup mais il est heureux de participer aux souffrances du Christ. Condamné
dans sa santé, il regagne la maison de Monteagudo, où il meurt en 1906.
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