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Fidèles défunts
– Commémoration —

 

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre
aux Corinthiens
(XV,54-58).

Frères, au dernier jour, ce qui est périssable en nous deviendra impérissable ; ce qui est mortel revêtira l'immortalité ; alors se réalisera la parole de l'Écriture : « La mort a été engloutie dans la victoire. Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où est ton dard venimeux ? » Le dard de la mort, c'est le péché ; ce qui renforce le péché, c'est la Loi. Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par Jésus-Christ, notre Seigneur. Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l'œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez ne sera pas stérile.

 

Psaume : 15, 1-2, 5-6, 9-10, 8b.11

R/ Garde-moi, Seigneur mon Dieu, toi mon seul espoir !

Garde-moi, mon Dieu :
j'ai fait de toi mon refuge. 
J'ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Je n'ai pas d'autre bonheur que toi. » 

Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort. 
La part qui me revient fait mes délices ;
j'ai même le plus bel héritage ! 

Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance : 
tu ne peux m'abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption. 

Le Seigneur à ma droite, je suis inébranlable.
Tu m'apprends le chemin de la vie : 
devant ta face, débordement de joie !
A ta droite, éternité de délices !

 

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre
aux Corinthiens
(1 Co 15, 51-54.57)

Frères, c'est une chose mystérieuse que je vous annonce : même si nous ne mourons pas tous, nous serons tous transformés, et cela instantanément, en un clin d'œil, quand retentira le signal au dernier jour. Il retentira, en effet, et les morts ressusciteront, impérissables, et nous serons transformés.

Car il faut que ce qui est périssable en nous devienne impérissable ; il faut que ce qui est mortel revête l'immortalité.

Et quand ce qui est périssable en nous deviendra impérissable, quand ce qui est mortel revêtira l'immortalité, alors se réalisera la parole de l'Écriture : La mort a été engloutie dans la victoire.

Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par Jésus Christ, notre Seigneur.

 

Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ
selon Saint Jean
(XI, 1-45).

Un homme était tombé malade. C'était Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe. (Marie est celle qui versa du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. Lazare, le malade, était son frère.) Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, ton ami est malade. »   En  apprenant  cela,  Jésus dit :  « Cette maladie  ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura pourtant deux jours à l'endroit où il se trouvait ; alors seulement il dit aux disciples : « Revenons en Galilée.

Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ? » Jésus répondit : « Ne fait-il pas jour pendant douze heures ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. » Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je m'en vais le tirer de ce sommeil. » Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé. » Car ils pensaient que Jésus voulait parler du sommeil, tandis qu'il parlait de la mort. Alors, il leur dit clairement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n'avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais, allons auprès de lui ! » Thomas, dont le nom signifie : Jumeau, dit aux autres disciples : « Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui ! »

Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie était tout près de Jérusalem - à une demi-heure de marche environ - beaucoup de Juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et Marie, dans leur deuil. Lorsque Marthe apprit l'arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t'accordera tout ce que tu lui demanderas. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu'il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »

Ayant dit cela, elle s'en alla appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le maître est là, il t'appelle. » Marie, dès qu'elle l'entendit, se leva aussitôt et partit rejoindre Jésus. Il n'était pas encore entré dans le village ; il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré.

Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils la virent se lever et sortir si vite, la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer. Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » Quand il vit qu'elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d'une émotion profonde.

Il demanda : « Où l'avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Viens voir, Seigneur. » Alors, Jésus pleura. Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l'aimait ! » Mais certains d'entre eux disaient : « Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »

Jésus, repris par l'émotion, arriva au tombeau. C'était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Mais, Seigneur, il sent déjà ; voilà quatre jours qu'il est là. » Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé. Je savais bien, moi, que tu m'exauces toujours, mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. » Après cela, il cria d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire

Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »

Les nombreux Juifs qui étaient venus entourer Marie virent donc ce que Jésus avait fait, et ils crurent en lui.

 

Les Morts sont extrêmement sensibles

Au lendemain de la très belle fête de Tous les Saints, l’Eglise a pris l’habitude depuis l’abbé Odilon de Cluny (Xe siècle), de commémorer tous ceux qui nous ont récemment “quittés” pour rejoindre la Vie éternelle : les morts de nos familles, camarades, soldats, amis…

Bien avant saint Odilon déjà, les Chrétiens avaient coutume de penser à leurs défunts, qui continuent de faire partie de la famille au-delà de la mort. Jésus-Christ a eu une fois (cf. Lc 20:27-38) l’occasion d’affronter des Sadducéens au sujet de l’au-delà : ces derniers étaient réputés pour ne pas croire à la vie éternelle, et Jésus leur fit remarquer que Dieu s’était fait reconnaître comme le “Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob”, et donc que Dieu n’est pas un Dieu de morts, mais de vivants. C’était indirectement confirmer que la vie ne s’arrête pas à la fin de la vie biologique.

Une tradition constante dans l’Eglise a été celle de prier pour les morts, d’offrir à Dieu des prières et des sacrifices pour aider ces morts à être entièrement purifiés avant d’entrer définitivement dans la Gloire du Ciel. Le Catéchisme rappelle que Judas Maccabée fit une collecte et “fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché” (2 M 12,46). De là vient notre croyance en ce “lieu” de purification, qu’on a appelé le Purgatoire. Qu’il s’agisse d’un endroit particulier, ou d’un état transitoire des âmes des défunts, c’est difficile de le dire ; c’est une tradition de l’Eglise de parler d’un feu purificateur (voir Catéchisme, n.1031). Certaines “visions” plus tardives de grands Saints y ont clairement fait allusion, entre autres celles de sainte Catherine de Gênes tout particulièrement (XVIe siècle).

Du reste, on n’imagine pas que la moindre imperfection puisse s’infiltrer dans le Ciel ; et aussi il est certain que personne ne meurt dans un état d’âme parfaitement pur, comme le sont les Anges au Paradis ; telle fut donc de tous temps la pensée de l’Eglise, à l’origine des prières qu’on fait pour tous les défunts.

Saint Augustin précise aussi, et loue cette pieuse coutume, que les chrétiens priaient pour tous les morts, afin que ceux qui n’avaient laissé sur terre ni parents, ni enfants, ni amis ne fussent pas cependant délaissés. Où nous voyons que l’Eglise a toujours été cette bonne Mère pour tous ses fidèles.

Une autre coutume, d’origine espagnole, fit que, pour satisfaire aux nombreuses demandes de prières et de messes pour les défunts, les moines avaient pris l’habitude de célébrer plusieurs messes en ce jour. Coutume d’abord tolérée, puis véritablement autorisée en Espagne et au Portugal. Au lendemain de la première Guerre mondiale, le pape Benoît XV étendit cette pratique à l’Eglise universelle, en pensant aux morts de la guerre, aux nombreux prêtres qui étaient morts sans pouvoir célébrer les Messes qu’on leur avait demandées, mais aussi aux innombrables victimes de cette guerre affreuse. C’est depuis que les prêtres se sont accoutumés à célébrer en ce 2 novembre trois Messes, une aux intentions du Pape, une pour tous les Morts, une pour tel Défunt particulier.

Cette belle coutume s’est un peu affaiblie récemment, car diverses tendances théologiques se sont fait jour, restreignant d’une part la dévotion pour les “âmes du Purgatoire”, et développant d’autre part la pratique de la concélébration eucharistique. On a fait remarquer, avec une certaine justesse, que les prières et les Messes n’entraient pas dans une sorte de “compte mathématique” où le Bon Dieu établissait des additions et des soustractions pour déterminer à quelle date serait “délivrée” telle âme. Ceux qui ont connu le triste monde carcéral savent de quoi il s’agit, et Dieu notre Père est certainement en-dehors de cette vision terrestre des délits et des peines dues.

Il reste que les Apôtres ont bien reçu de Christ cette invitation solennelle à répéter Son Sacrifice et donc à multiplier les prières, en particulier pour les Morts, sinon Il n’aurait pas expressément dit : “Faites ceci en mémoire de moi”.

Comme l’Eglise nous propose aujourd’hui un choix immense de lectures, de psaumes, d’évangiles, on ne va pas ici les commenter ; si tel ou tel Internaute désire un commentaire plus approprié, qu’il en fasse la demande et on aura grand plaisir à lui répondre sur ce site.

Reste que nous unissons tous aujourd’hui nos prières pour tous les morts. Prions particulièrement pour ceux qui s’endorment loin de tous, dans la solitude, dans l’oubli général. Quand tel ami, telle personne connue quitte cette vie terrestre, les fidèles et les proches réunissent souvent beaucoup de dons pour “faire célébrer des Messes”, sans parler des abondantes couronnes de fleurs. Quand un pauvre homme s’éteint dans sa petite maisonnette, personne n’est là, tandis que c’est peut-être d’abord cet homme-là qui a besoin de nos prières. Il y a des chrétiens et des prêtres qui ont chaque jour cette pensée très fraternelle de prier pour tous ceux qui sont en ce moment en agonie, pour tous ceux qui mourront aujourd’hui.

Les Morts sont extrêmement sensibles à cette charité des Vivants envers eux-mêmes. Ayons tous cette fraternelle sollicitude, bien conscients que tous, Vivants et Morts, nous sommes une grande Famille dans laquelle toutes les prières forment un faisceau lumineux qui monte vers Dieu et retombe en grâces pour tous.

Que par la miséricorde de Dieu les âmes des Fidèles trépassés reposent en paix !

Abbé Charles Marie de Roussy

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