Florent de Strasbourg Évêque

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Florent de Strasbourg
Évêque, Saint
† 693

« Florent était écossais de nation, ou plutôt irlandais : car dans ces temps on donnait aussi le nom d'Écosse à l'île d'Hibernie et l'Écosse était connue sous le nom d'Albanie »[1], explique un chroniqueur.

Venu en Alsace, il “choisit une retraite la plus propre à ses vœux, qui n'avaient pour objet que d'être ignoré des hommes, et de n'être connu que de Dieu seul”. “Il s'enfonça dans les forêts qui s'étendent jusqu'aux frontières de la Lorraine ; il y choisit pour sa demeure une petite vallée au pied d'une montagne nommée Ringelsberg” et s’y consacra à la prière et à la méditation des textes sacrés.

« Il bâtit dans cette vallée — poursuit le même chroniqueur —, située à six lieues de Strasbourg, une cellule, et il y renouvela la vie des anciens anachorètes d'Égypte. Il y prolongeait ses entretiens avec Dieu dans la profondeur du silence. Il n'en sortait que pour aller de temps en temps travailler au salut du prochain. Son amour pour la retraite donnait plus d'efficacité à son zèle ; il n'ignorait pas que pour convertir le monde, il ne faut pas chercher à le voir. »[2]

Sa continuelle union à Dieu produit en lui non seulement une grande sainteté et une grande sagesse, mais aussi une grande confiance et une foi si forte qu’elle produit même des miracles, dont les chroniqueurs nous parlent, avec des détails qui frisent parfois l’invraisemblable. Mais le fait est que saint Florent est et doit être considéré comme un thaumaturge.

Mais, il faut croire que Dieu avait sur lui d’autres vues bien plus importantes en vue du bien de l’Église, car, découvert dans sa retraite, il fut bientôt suivi par d’autres hommes avides “de vivre en Dieu, de Dieu et pour Dieu”, ce qui l’obligea bientôt à fonder un puis deux, puis plusieurs monastères dont celui d’Anslach, dans la dense forêt de Niederhaslach ― où une belle église gothique perpétue sa mémoire ―, dans la vallée de la Bruche.

Sa renommée le fait appeler à la cours de Dagobert II, où il est l’instrument de la conversion de Rathilde, la fille du roi, “rebelle jusqu'alors à la grâce”.

« La conversion de Rathilde — nous dit encore le même auteur —, qui aux yeux d'un Monarque religieux ne pouvait être qu'un grand miracle, augmenta la faveur de Florent auprès de Dagobert. Il répandit sur lui ses bienfaits, et il voulut en faire jouir les compagnons de sa solitude. Il accorda à saint Florent le lieu de Hashelach, qu'il avait choisi pour sa retraite, et l'en mit en possession pour toujours. Il lui donna aussi plusieurs terres pour servir à l'entretien d'un grand nombre de religieux, que saint Florent avait rassemblés dans un monastère à un quart de lieue de sa cellule. Tel fut l'établissement de l'Abbaye, aujourd'hui Collégiale de Hashelach. »

Ce fut dans ce village de la région alsacienne proche de Schirmeck et des Vosges, que plus tard saint Florent “leva le corps de saint Amand — premier évêque de Strasbourg —, et en exposa les reliques à la vénération du public. C'était une des manières de canoniser en ces tems-là : on fait que dans ces siècles heureux, où les marques de la sainteté n'avaient encore rien d'équivoque, les témoignages des peuples passaient pour des jugements, et suffisaient pour donner un titre et un rang parmi les Saints”.

Toute cette activité et l’admiration que Dagobert II nourrissait pour lui firent de Florent un candidat sérieux à l’évêché de Strasbourg.

En effet, après la mort de saint Arbogast et le refus de saint Wilfride de lui succéder, Dagobert nomma Florent, le solitaire, évêque de Strasbourg en 678, mais le saint homme « effrayé d'un joug qui lui paraissait au-dessus de ses forces », prit la décision qui lui paraissait la plus sage, « en refusant d'accepter l'épiscopat. Il résista longtemps : mais enfin l'autorité du roi, et la voix publique forcèrent sa modestie ». Son pontificat durera près de 15 ans, jusqu’en 693, année de sa mort, le 7 novembre 693.

« Son corps fut d'abord enterré dans l'église de S. Thomas. Les hommages publics accompagnèrent saint Florent au tombeau : le jour de enterrement devint presqu'aussitôt celui de son culte ; et dès le commencement du neuvième siècle, on lui avait décerné les honneurs que méritait sa sainteté. L'évêque Rachio transféra alors le corps de saint Florent de l'église de Saint Thomas dans celle de Haslach, qui était l'endroit de sa première retraite »[3].

Alphonse Rocha


[1] Abbé Grandidier : Histoire de l’Église de Strasbourg ; Imprimerie François Levrault, Strasbourg 1776.
[2] Abbé Grandidier : Histoire de l’Église de Strasbourg ; Imprimerie François Levrault, Strasbourg 1776.
[3] Abbé Grandidier : Histoire de l’Église de Strasbourg ; Imprimerie François Levrault, Strasbourg 1776.

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