Françoise Romaine
Veuve,
Fondatrice des Oblates, Sainte
1384-1440 |

Fille de Paolo de Bussi et de Giacobella de Roffredeschi,
Françoise naquit à Rome au début de 1384. Dès son enfance,
elle se familiarisa avec la pratique des pénitents, commença l’étude de la vie
des saintes femmes et,
chaque jour, visita les églises romaines où l’on pouvait
gagner des indulgences. Sa mère la mit sous la direction spirituelle de dom
Antonio di Monte Savello, bénédictin du Mont Olivet, qui résidait à Santa Maria
Nuova (devenue Sainte-Françoise-Romaine), auquel elle obéit exactement.
Françoise qui, depuis son enfance, voulait se retirer dans un cloître, dut, à
douze ans, obéissant à son père, renoncer à ce projet pour épouser Lorenzo
Ponziani. Soutenue par sa belle famille, singulièrement par la Vanozza qui avait
épousé le frère aîné de Lorenzo, Françoise continua de mener une vie de piété et
de pénitence, sous la direction spirituelle de dom Antonio di Monte Savello qui
la confessait tous les mercredis, et instruite des vérités de la foi par un
dominicain, prieur de Saint-Clément, qu’elle rencontrait chaque samedi.
Soudain, Françoise tomba malade et resta une année entière
entre la vie et la mort. Elle gardait un calme parfait tandis que sa famille,
particulièrement son père, croyaient qu’il y avait là un châtiment divin parce
qu’il l’avait empêchée de se retirer dans un cloître. Saint Alexis lui apparut
une fois, pour lui demander si elle voulait être guérie, et, une seconde fois,
pour lui signifier que Dieu voulait qu’elle restât dans le monde pour glorifier
son nom ; jetant sur elle son manteau, saint Alexis disparut la laissant
parfaitement guérie. Elle rejoignit Vanozza pour lui raconter sa vision et lui
dit : « Maintenant que le jour est venu, hâtons-nous de nous rendre toutes
deux à Santa Maria Nuova et à l’église de Saint-Alexis, en action de grâce. »
Les deux femmes résolurent de renoncer aux divertissements
inutiles, de progresser dans la prière et de se consacrer à des œuvres de
charité. Le peuple de Rome les considérait comme des saintes et de nobles dames
voulurent imiter leur exemple. Les attaques du démon furent si terribles que le
Seigneur permit à l’ange gardien de Françoise de se faire visible et prompt à
réprimer tout ce qui pouvait empêcher sa progression. Son premier enfant,
Jean-Baptiste, naquit en 1400 ; elle le nourrit elle-même et l’instruisit des
vérités de la religion, corrigeant ses défauts d’obstination et de colère.
L’année suivante, à la mort de sa belle-mère, elle fut appelée à gouverner la
maison des Ponziani dont elle fit un exemple, tant dans l’organisation que dans
la piété.
Lorsque la famine et la peste s’abattirent sur Rome,
Françoise et Vanozza s’épuisèrent en charité et allèrent jusqu’à se faire
mendiantes pour secourir les indigents. Le Seigneur les aida par quelques
miracles. Lorenzo, témoin de tant de merveilles, laissa sa femme organiser sa
vie à sa guise ; elle vendit ses robes et ses bijoux, distribua l’argent aux
pauvres et de s’habilla plus que d’une robe verte de drap grossier. Elle avait
vingt ans lorsque naquit son deuxième fils, Jean-Evangelista, qui montra dès
l’enfance des dons certains de sainteté. Trois plus tard lui naissait une fille,
Agnès, douce et aussi précoce que son frère dans la sainteté. En 1409, dans
l’anarchie romaine, pour avoir défendu la cause de l’Eglise, Lorenzo fut frappé
d’un coup de poignard dont il ne mourut pas ; quelques temps plus tard, il fut
enfermé et l’on demanda que Françoise livrât son fils aîné en otage ; ne pouvant
refuser, elle porte Jean-Baptiste au Capitole et se retire dans l’église de
l’Ara Cœli ; prosternée devant l’image de la Vierge, elle entend : « Ne
crains rien, je suis ici pour te protéger » ; sur la place, le ravisseur a
chargé l’enfant sur son cheval mais, comme le cheval refusait obstinément
d’avancer, on rapporta l’enfant à sa mère qui n’avait pas quitté l’église.
L’année suivante, lors de l’invasion de Rome par Ladislas Durazzo, Françoise
continua ses charités tandis que toute sa famille fuyait Rome. Un an après sa
mort, Jean-Evangelista apparut à sa mère pour lui révéler la gloire dont il
jouissait au ciel et lui annoncer qu’Agnès allait bientôt le rejoindre.
Françoise tomba malade vers 1414 et, par crainte de la contagion, fut abandonnée
de tous, sauf de Vanozza ; c’est à cette époque qu’elle ses terribles visions de
l’enfer.
Ladislas Durazzo mourut et Rome retrouva la paix ; les
Ponziani rentrèrent et retrouvèrent leurs biens ; Lorenzo renonça à la vie
publique pour la piété. Le 15 août 1425, à Santa Maria Nuova, Françoise, pour
neuf dames romaines, fonda l’association des oblates de Marie, rattachée aux
bénédictins du Mont Olivet, dont Eugène IV confirmera la règle en 1444. Avant
d’entrer dans la congrégation dont elle était la fondatrice, Françoise dut
attendre la mort de Lorenzo. Elle mourut le 9 mars 1440 en disant : « Le ciel
s’ouvre, les anges descendent, l’archange a fini sa tâche, il est debout devant
moi et me fait suivre de le suivre. »
http://missel.free.fr/Sanctoral/03/09.php
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