Françoise Siedliska
naquit dans une famille de la noblesse polonaise, dans le château de
Roszkowa Wala, près de Varsovie, le 12 novembre 1842.
Elle
grandit dans une atmosphère affectueuse. Ses parents étaient plus
préoccupés de sa formation culturelle que de son éducation
religieuse. Dans une ambiance imbue d'indifférence religieuse,
propre à la philosophie de l'époque, Françoise commença à connaître
Dieu grâce à une préceptrice courageuse et cultivée qui lui enseigna
aussi à prier. Sa mort cependant la priva de soutien spirituel.
Une de ses tantes la
prépara à sa première confession, puis sa mère tomba gravement
malade. Françoise eut la force d'implorer Dieu et sa mère fut guérie
peu de temps après. Alors qu'elle s'occupait de sa mère hospitalisée
à Varsovie, Françoise demeura chez son grand-père. Elle fit la
connaissance d'un Capucin lithuanien, le Père Léandre Lendzian, avec
qui elle eut des entretiens. Puis elle fit sa première communion en
mai 1855.
En 1860, elle vécut un
Carême douloureux. Son père voulait la marier, mais elle prenait
alors conscience de sa vocation religieuse...
Elle suivit ses parents
en villégiature qui décidèrent de parcourir les endroits d'Europe où
se retrouvait la grande aristocratie européenne. Ils se rendirent en
Suisse, dans le Tyrol, en Allemagne dans les villes d'eau, et à
Cannes. Mais brusquement la santé de Françoise déclina. Avait-elle
la tuberculose ? C'était la grande crainte de cette époque.
Sa mère l'accompagna en
cure à Merano, en Suisse puis à Cannes. Son père les y retrouva,
fuyant l'insurrection polonaise. Il semble que son père, Adolphe
Siedliski, soit alors revenu à des sentiments chrétiens.
La famille retourna en
Pologne en 1865, où son père allait mourir en 1870.
Le 12 avril 1873 – elle
avait 31 ans – le Père Léandre lui fit comprendre que la volonté de
Dieu était qu'elle se consacrât à lui. Il lui révéla aussi qu'elle
pouvait fonder une nouvelle famille religieuse. Elle était déjà
Tertiaire Franciscaine.
Surprise, Françoise
n'opposa pas de résistance et se mit aussitôt à l'œuvre. Sa mère,
revenue à Dieu, et deux Tertiaires franciscaines appartenant à une
communauté éteinte de Lublin se joignirent à elle. Elle voulut que
la nouvelle communauté s'unît à Marie, spécialement à Nazareth, et
fût tournée vers l'adoration du Saint-Sacrement.
Parce qu'on ne pouvait
alors fonder de nouvelles Congrégations catholiques dans l'Empire
russe, Françoise partit pour Rome afin si possible de rencontrer Pie
IX.
Elle fut reçue par le
Souverain Pontife le 1er octobre 1873. Celui-ci approuva l'idée
d'une fondation des Sœurs de la Sainte Famille de Nazareth. Elle se
rendit en pèlerinage à Lourdes afin de trouver un endroit pour sa
maison-mère. En 1874, sur les conseils du Supérieur Général des
Résurrectionistes, le Père Pierre Semenko, elle acquit une petite
maison à Rome, via Merulana, puis s'installa plus tard via
Machiavelli. Les trois premières novices polonaises arrivèrent à
l'automne 1875. En 1881, elle ouvrit une maison à Cracovie. La
spiritualité du nouvel institut était d'imiter la vie cachée de la
Sainte Famille à Nazareth.
En 1884, elle fit,
ainsi que ses compagnes, sa profession religieuse. Elle prit le nom
de Marie de Jésus-Bon-Pasteur.
Elle voulut étendre
l'influence de sa nouvelle Congrégation au sein de l'émigration
polonaise, émigration économique de familles démunies. Elle partit
donc – évidemment en bateau – pour de longs voyages aux Etats-Unis,
en 1885, 1889 et 1896. Elle ouvrit trois maisons à Chicago. Elle en
ouvrit une autre à Paris en 1892 et à Londres en 1895.
Mère Marie de
Jésus-Bon-Pasteur préparait aussi des documents spécifiant que les
Sœurs devaient instruire les enfants pour le catéchisme et les
préparer à la première communion, ainsi que des adultes venus
d'autres religions, afin de leur faire connaître la vérité de Jésus.
Les Constitutions de la
Congrégations seront approuvées par Rome en 1923.
Mère Marie fit de
nombreux voyages en France, en Angleterre ou en Pologne pour
conforter ses filles et soigner celles qui étaient malades. Le 16
octobre 1902, épuisée, on lui conseilla de se reposer chez les
Bénédictines de Subiaco à Rome.
Le 15 novembre, elle
eut une péritonite et elle mourut le 21 novembre 1902 à soixante
ans, entourée et apaisée...
Son appel eut lieu lors
d'un voyage mondain, toute sa vie elle parcourut des kilomètres pour
établir sa nouvelle famille religieuse.
Elle fut béatifiée en
1989.
La Congrégation, qui a
réformé ses Constitutions en 1993 d'après les orientations du
dernier Concile, compte aujourd'hui près de 1800 membres dans 150
maisons. Elles sont 22 Sœurs en France. La Congrégation s'est
ouverte à l'assistance médicale et sociale, en plus de son charisme
propre de soutien de la famille.
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