Géraud était originaire
du Quercy, en France.
Se sentant
attiré par la vie religieuse, il entra au monastère de
Moissac, où il démontra ses qualités d’homme de prière et de
pénitence.
Attiré par la
musique, il se consacra au chant et à l’enseignement de cet
art, dirigeant avec maestria le chœur du monastère que
bientôt obtint une renommée, non seulement à Moissac même,
mais aussi au-delà des frontières.
Désirant
redonner au chœur de sa cathédrale un lustre qu’il n’avait
plus, Bernard, l’archevêque de Tolède le fit venir auprès de
lui et lui confia la maîtrise de la chorale qui, bientôt fut
renommée dans les Espagnes.
Plus tard, ses
vertus et sa sainteté lui attirèrent une fois encore les
regards de ses supérieurs et du Pape lui-même qui le nomma
archevêque de la ville de Braga — en remplacement de Pierre
de Braga, décédé —, diocèse qui deviendra par la suite le
diocèse “primat du Portugal et des Espagnes”, lorsque
celui-ci deviendra indépendant, trente années après la mort
de Géraud.
Son zèle apostolique au
sein de son immense diocèse ne fut jamais démenti : il visitait
régulièrement ses paroisses et, sa sainteté fut un exemple à suivre
pour tout ce petit peuple qui avait pour lui une grande admiration
et un grand respect. Celui-ci fut “cause” d’un très grand nombre de
conversions.
Ce même zèle le porta à
reconstruire les églises qui avaient été détruites lors des lutes
fratricides qui étaient alors très fréquentes.
Son épiscopat fut
court, mais intense : il procéda à plusieurs réformes
ecclésiastiques ; réorganisa l’école de la cathédrale et le chapître ;
continua avec persévérance la construction de la cathédrale ;
récupéra des biens ecclésiastiques qui avaient été usurpés et
réforma également la liturgie, par l’introduction du rite romain,
anéantissant ainsi les foyers de résistance contre tout ce qui était
d’origine romaine, qui existaient alors da son diocèse.
En 1100 il voyagea
jusqu’à Rome pour y rencontrer le Pape Pascal II, afin d’obtenir
pour le siège de Braga son titre définitif de diocèse indépendant.
L’obtention de ce
titre, fut le premier signe — et peut-être aussi la cause — de la
future indépendance du Comté.
En effet, Braga faisait
alors partie du Condé de Lusitanie gouverné par Henri de Bourgogne,
père d’Alphonse Henriques, qui sera le premier roi du Portugal, dès
1139.
Une fois encore, en
1103, Géraud fera le voyage de Rome afin d’obtenir du Pape la
juridiction sur tous les diocèses de la Galice : Astorga, Mondonhedo,
Orense, Tuy, ainsi que sur ceux de Porto, Coimbra, Lamego et Viseu,
situés sur le territoire du Condé de Lusitanie.
Géraud est mort à
Bornes, près de Vila Pouca de Aguiar, pendant une visite pastorale.
Son corps fut ramené à
Braga et repose, dans la cathédrale, dans une chapelle qui lui fut
consacrée et porte son nom.
Pour perpétuer sa
mémoire et développer son culte, ses successeurs firent construire,
non loin de la cathédrale, une chapelle en son honneur.
Alphonse Rocha |