Guy d'Anderlecht

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Guy d’Anderlecht
Laïc, Saint
† 1012

Saint Guy, communément appelé le pauvre d'Anderlecht, naquit dans un village voisin de Bruxelles. Ses parents étaient pauvres, mais vertueux ; ils l'instruisirent de bonne heure dans la connaissance de la religion chrétienne, et lui répétèrent souvent ce que disait Tobie à son fils : Nous serons assez riches, si nous craignons le Seigneur. Leur exemple donnait un nouveau degré de force à leurs discours. Guy, encore enfant, devint un modèle de toutes les vertus ; et la grande idée qu'il avait des devoirs du christianisme, les lui faisait remplir avec l'exactitude la plus scrupuleuse. Il aimait la bassesse de sa condition, parce que la foi lui en découvrait tous les avantages. Il se réjouissait d'être dans un état que Jésus-Christ avait choisi. Il respectait les grands, mais sans envier leur sort ; et il ne pouvait retenir ses larmes, quand il pensait à cet attachement qu'ont les hommes pour les biens de la terre. S'il entendait des pauvres murmurer, il les exhortait à prendre patience et à ne pas se laisser dépouiller du trésor qui était entre leurs mains. Il estimait les travaux pénibles, les incommodités et les humiliations qui étaient la suite de son état, sachant que la pauvreté rend semblable à Jésus-Christ, lorsqu'elle est accompagnée de souffrances et de privations. Sa charité pour le prochain égalait son amour pour la mortification et la pénitence. Il partageait avec les pauvres le peu de nourriture qu'il recevait, et jeûnait même souvent pour les assister. Il employait tous les jours quelques heures à la visite des malades, auxquels il procurait tous les secours qui dépendaient de lui. Telle fut la vie que mena saint Guy pendant sa jeunesse.

Comme la vertu est le plus précieux avantage que les parents puissent laisser à leurs enfants, le père et la mère de Guy mirent tout en œuvre pour entretenir leur fils dans les heureuses inclinations où ils le voyaient. Tous les jours ils demandaient pour lui à Dieu la continuité et l'augmentation de son amour. Leurs prières furent exaucées. Guy croissait en vertu, à mesure qu'il avançait en âge, et parvint bientôt à un éminent degré de perfection.

Un jour qu'il priait dans l'église de Notre-Dame de Laken, qui est environ à une demi-lieue de Bruxelles, le curé du lieu fut surpris de sa piété et de son recueillement. S'étant entretenu avec lui, son étonnement augmenta encore quand il eut vu qu'il était si versé dans les voies intérieures de la piété. Il le retint auprès de lui, et l'attacha à son église en qualité de bedeau. Cette église est une des plus anciennes et des plus célèbres du pays, par la dévotion envers la Sainte-Vierge. Le Saint se porta avec plaisir à des fonctions qui s'accordaient si bien avec son humilité. Il s’acquittait, avec de vifs sentiments de religion, de toutes les parties de son emploi, qui n'avaient rien que de bas aux yeux du monde, mais qui se rapportaient toutes d'une manière plus ou moins éloignée à la décence du service divin. Jamais il ne perdait de vue la présence de Dieu. Les moments dont il pouvait disposer, il les passait au pied de l'autel. Souvent il consacrait les nuits entières à l'exercice de la prière, il châtiait son corps par de rigoureuses pénitences, afin de prévenir la colère du Seigneur au dernier jour. A juger de sa conduite par sa componction, on l'aurait pris pour un grand pécheur. Il ne lui échappait cependant que de ces fautes d'inadvertance dans lesquelles tombent les âmes les plus justes, et qui ne sont aperçues que par ceux qui ont une grande pureté de cœur. Son humilité et sa douceur le rendaient extrêmement affable, et le faisaient aimer de tout le monde. Dieu, pour l'humilier de plus en plus, permit qu'il fût éprouvé par la tentation suivante.

Un marchand de Bruxelles lui conseilla de faire un petit commerce, sous prétexte de se procurer de quoi assister les pauvres plus abondamment. Il lui proposa même de s'associer avec lui. Guy accepta volontiers une proposition qui le flattait de l'espérance d'être plus utile au prochain. Mais Dieu ne permit pas que l'illusion durât longtemps. Le vaisseau et la cargaison duquel le Saint avait une part, périt lorsqu'il était sur le point d'entrer dans le port. Guy, ayant quitté sa place, se trouva tout-à-coup sans aucune ressource. Il reconnut son erreur, dont le principe avait pourtant été louable, et sentit le danger qu'aurait couru son innocence, si son projet eût été suivi de l'exécution. Il adora la Providence qui le punissait de ce qu'il s'était éloigné de la voie qu'elle lui avait tracée, et résolut d'être à l'avenir plus exact à veiller sur lui-même, et à se défier de ses propres lumières.

Il regarda aussi comme une épreuve les applaudissements que lui attirait sa vertu. Mais il s'humiliait à proportion qu'on l'élevait. Pour éviter plus sûrement le danger de l’orgueil, ainsi que pour expier sa première faute, il résolut de chercher une retraite dans des lieux éloignés de sa patrie. Il fit le pèlerinage de Rome et de Jérusalem, puis visita les lieux de dévotion qui avaient le plus de célébrité dans le monde chrétien. Etant revenu à Rome, il y trouva Wondulfe, doyen de l'église d'Anderlecht, petite ville qui est environ à une lieue de Bruxelles. Le voyant dans la disposition d'aller à la Terre-Sainte avec quelques autres personnes de piété, il s'offrit à leur servir de guide, et à recommencer un pèlerinage qu'il avait déjà fait. Le doyen et ses compagnons furent emportés par une maladie contagieuse, lorsqu'ils étaient sur le point de quitter la Palestine pour retourner en Europe. Guy s'embarqua après leur avoir rendu les derniers devoirs, et arriva enfin dans sa patrie. Il y avait sept ans qu'il était absent. Le sous-doyen du chapitre d'Anderlecht le logea dans sa maison et ne voulut point le laisser retourner à Laken. La fatigue des voyages et les autres maux qu'il avait eus à souffrir, lui causèrent une complication de maladies dont il mourut le 12 Septembre 1012. Les chanoines d'Anderlecht l'enterrèrent honorablement dans un cimetière qui leur appartenait. Les miracles qui s'opérèrent par son intercession firent depuis bâtir une église près de son tombeau, et ses reliques y furent transférées avant la fin du onzième siècle par l'évêque de Cambrai. Les mêmes reliques acquirent une grande célébrité à la chapelle de Saint-Pierre où elles avaient été déposées, et à laquelle on a substitué une collégiale qui porte le nom du Saint.

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