Herménégilde
prince, martyr, saint
550-585
Né vers 564, Herménégilde était un
prince wisigoth, fils du roi Leovigilde et de l’hispano-romaine Théodosia.
Ses
parents étant ariens, ils éduquèrent leurs fils — Herménégilde et Récarède — selon
leur foi.
Toutefois, on sait qu’il fut un
certain temps sous l’influence bénéfique de saint Léandre de Séville, parent
proche de Théodosia, sa mère, ce qui explique, en partie, certes, que plus tard,
Herménégilde ait épousé — alors qu’il n’état âge que de 15 ans — une catholique,
la princesse franque-mérovingienne Ingonthe, fille du roi Sigebert I et de la
reine Brunehilde.
Envoyé par son père gouverner la
province Bétique, aussitôt après son mariage, Herménégilde y subit l’influence
non seulement de son épouse Ingonthe, mais aussi celle de son oncle Léandre et
il finit par abjurer l’arianisme et se convertir, ce qui ne fut pas du goût de
son père, d’autant plus qu’il envisagea se tailler un royaume dans le sud de la
péninsule ibérique (dans la Bétique) avec pour ville principale, Séville,
haut-lieu de la foi catholique en Espagne.
Soutenu par sa femme, par l'Église
catholique, par les Hispano-romains et par des Suèves catholiques en lutte
contre les Wisigoths, il s'opposa à son père. Et le roi, décidé d'en finir avec
son fils, le combattit violemment et réussit à vaincre ses troupes et à le
capturer en 584.
Captif, Herménégilde fut envoyé à
Tarragone. Pour les fêtes de Pâques 585, alors qu'Herménégilde se trouvait en
prison, Léogivilde lui envoya un évêque arien, afin qu'il reçoive la communion
de ses mains. Le roi offrit même de libérer Herménégilde et de le rétablir dans
son ancienne position s'il acceptait cette communion arienne. Mais le saint
prince rejeta l'évêque arien et lui reprocha son hérésie.
L'évêque arien rapporta les paroles
d'Herménégilde au roi qui se mit aussitôt en colère et ordonna d'exécuter son
fils. Dans un sous-sol d'un ancien palais romain d'Auguste, Herménégilde, le
prince rebelle, subit le martyre et fut décapité le 13 avril 585.
Herménégild fut aussitôt
considéré comme un saint martyr par l'Église catholique d'Espagne ainsi qu'en
France et en Italie. Il fut canonisé par le pape Sixte Quint au
XVIe siècle.
À la suite de cette canonisation, le poète Luis de Gongora y Argote lui consacra
une ode, alors que Francisco de Herrera, le Jeune, peignait l’un de ses plus
beaux tableaux : “Le Triomphe d' Hermenegilde” (1654), qui se trouve au
Musée du Prado, à Madrid.


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