Saint Hilaire de Poitiers 315-36

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Hilaire de Poitiers
Évêque, Docteur de l'Église, Saint
315-367

Il naquit en Poitou, vers 315, de parents païens qui lui donnèrent une bonne formation littéraire et philosophique à Bordeaux. Marié, il eut une fille nommée Abra. Tourmenté par la question du sens de la vie et l’idée de la mort, sa conversion à la foi chrétienne se fit après mûre réflexion. Dans la Bible, il découvrit le nom de Dieu: « Je suis celui qui suis », cette révélation l’enthousiasma. Ensuite dans l’Évangile de Jean, il poursuivit sa recherche par la lecture du Prologue et fut saisi par les mystères de l’Incarnation et de la Résurrection, qui le rassasièrent. Hilaire se fit baptiser. Peu avant 356, à la mort de l’évêque de Poitiers, après avoir été ordonné prêtre, il fut appelé à lui succéder par acclamation du clergé et du peuple. On le sait remarquable théologien ; quant à sa famille, elle se fit un refuge pour les miséreux de Poitiers. Il rencontra saint Athanase d’Alexandrie, héraut du concile de Nicée (325), alors en exil en Gaule à la suite de l'hérésie arienne. Celle-ci avait divisé l’Orient en refusant le dogme de Nicée qui proclamait le Fils comme étant de la même substance que le Père, « consubstantiel » (homoousios, en grec) au Père. L’empereur arien Constance qui avait condamné Athanase à l’exil, vint en Occident pour imposer sa condamnation. Hilaire, ayant pris connaissance des thèses du Concile de Nicée, se rangea du côté de l’évêque et devint défenseur du dogme de la « consubstantialité ». Il réunit un concile à Paris où les évêques se séparèrent des schismatiques. Sommé par la suite de se rendre au synode de Béziers pour y condamner Athanase, il refusa. A son tour il fut condamné à l’exil en Asie Mineure (356) où il se familiarisa avec la théologie de l’Orient. A l’occasion de nombreux contacts avec les évêques, il y découvrit les ravages causés par l’arianisme. Il faut dire que peu d’évêques occidentaux avaient été présents au concile de Nicée, car le problème arien ne se posait pas encore dans nos régions. Hilaire fut le premier occidental à en prendre vraiment conscience. En exil, il écrivit son œuvre maîtresse, le De Trinitate, un monument théologique jamais vu encore en Occident, où avec un infini respect, il aborda à l’aide des paroles malhabiles, comme il dit lui-même, le mystère du Dieu vivant.

Pacifique de nature, il essaya de concilier les points de vue, mais ayant devant lui des adversaires intraitables qui ne respectaient pas les personnes, il échoua. Il assista au synode de Séleucie sans pouvoir y faire entendre raison. Il n’eut pas davantage de succès auprès de l’empereur. Finalement, il fut renvoyé en Occident par les ariens eux-mêmes qui le jugèrent trop « perturbateur » dans leur milieu.

De retour en Gaule, il mit toutes ses forces en œuvre pour obtenir l’excommunication des évêques ariens d’Arles et de Périgueux, tout en maintenant en place les évêques qui reconnurent leurs erreurs, ce qui fut le salut de la Gaule. Ainsi, le zèle ardent d’Hilaire vint à bout de l’hérésie arienne en Occident.

A Poitiers, il rencontra Martin qui lui décrivit les dégâts causés par l’arianisme en Italie. Pour enrayer l’hérésie, il réunit les évêques italiens à Milan, mais sans succès. Déçu, il rentra chez lui. Il rédigea un pamphlet « Contre Maxence » pour dénoncer les interventions de l’empereur Valentinien et de ses prédécesseurs dans le domaine religieux. Ensuite, il se retira dans la méditation et la prière.

Dans sa retraite, il écrivit des commentaires sur les psaumes pour en montrer le sens spirituel, le but du chemin de l’homme sur terre. Il essaya aussi de composer quelques hymnes, émerveillé qu’il fût, par la beauté de celles-ci en Orient. Hélas, il n’y réussit pas trop bien.

Toute sa vie, il demeura un homme simple. Évêque, il possédait l’esprit de décision allié aux qualités de fermeté et de douceur. Il intervint comme modérateur dans les conflits, essayant de ménager la susceptibilité de ses interlocuteurs, tout en leur inspirant confiance et respect.

Certains de ses exposés se terminent en prière. Ce fut là, sans doute, le résultat de ses contacts avec l’Orient. Avec Athanase, il a créé des ponts entre l’Orient et l’Occident et nous pouvons, à juste titre, le considérer comme un passeur entre les communautés qui allaient se déchirer davantage encore dans les siècles à venir. Puisse son intercession influencer le cœur et la pensée de tous ceux qui, des deux côtés, œuvrent aujourd’hui à l’union, en priant l’Esprit Saint.

Valère De Pryck

Sources : A.G. Hamman, Les Pères de l’Eglise, Desclée De Brouwer, 1977.
F. Luc Brésard, CD - Pères de l’Eglise, Cours de Patrologie, Abbaye de Citeaux, 21700 Saint-Nicolas-lès-Citeaux, monastère@citeaux-abbaye.com

http://orthodoxie.centerblog.net/1561197-Saint-Hilaire-de-Poitiers

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