Ce pontife intelligent et sage
venait d'une famille aisée et honorable de Frusino (Frosinone), dans
l'Agro Romano (Latium). Avant de recevoir les ordres il avait été
marié et son fils devint par la suite
pape sous le
nom
de Silvère (536-537). Sous le pape Symmaque, Hormisdas avait le rang
de diacre, et pendant le schisme de l'antipape Laurent il fut l'un
des membres les plus éminents du clergé fidèle à Symmaque. Au synode
tenu à Saint-Pierre en 502, il exerça la fonction de notaire. A
cette occasion, Ennode de Pavie lui prédit qu'il deviendrait pape
[Ennodii opera, ed. Vogel (Berlin, 1885), 287, 290].
Le lendemain des funérailles de
Symmaque (20 juillet 514), Hormisdas fut consacré évêque de Rome
sans rencontrer de résistances. L'une des premières préoccupations
du nouveau pape fut d'éliminer les derniers vestiges du schisme de
l'antipape Laurent, en accueillant de nouveau dans l'Église ceux qui
ne s'étaient pas encore réconciliés.
Dès le début de son pontificat, les
affaires de l'Église d'Orient tinrent une place particulière dans
ses préoccupations. À Constantinople se poursuivait le
schisme acacien, commencé après la
publication de l'Henotikon par l'empereur Zénon qui avait provoqué
la rupture entre des Églises d'Orient et d'Occident. L'empereur
(491-518) Anastase, successeur de Zénon, avait maintenu le document
en vigueur et, penchant toujours plus vers les monophysites, il
persécutait les évêques qui refusaient de renier le concile de
Chalcédoine. Les trois patriarches Macedonius de
Constantinople, Elias de Jérusalem, Flavien d'Antioche furent
chassés de leurs sièges.
Au milieu de cette confusion, un
certain nombre d'évêques orientaux en avaient appelé à Symmaque pour
qu'il rétablît l'unité de l'Église ecclésiale, ce qui renforcerait
leur position et leur permettrait de lutter contre la propagation du
monophysisme. Symmaque leur demanda de condamner Acace de
Constantinople, mais les Orientaux n'étaient pas prêts à franchir le
pas. Profitant du mécontentement qui s'élevait contre les tendances
monophysites d'Anastase, Vitalien de Mésie, un commandant de
l'armée, se mit à la tête d'une révolte contre l'empereur. Vitalien
demanda que lui fût restituée la charge de distribuer le grain aux
troupes, que fût reconnu le concile de Chalcédoine et que fût
rétablie l'unité avec Rome. Il rallia de nombreux partisans et parut
devant Constantinople à la tête d'une grande armée ; après qu'il eut
battu Ippazio, neveu de l'empereur Anastase, ce dernier fut réduit à
négocier, c'est-à-dire à se soumettre. L'un des termes de l'accord
avec Vitalien était que l'empereur jurait de convoquer un synode à
Héraclée en Thrace, d'y inviter le pape et de se soumettre à son
arbitrage sur son différend quant au siège de Constantinople et aux
autres diocèses, afin de restaurer l'unité de l'Église. En
conséquence, le 28 décembre 514, Anastase écrivit à Hormisdas pour
l'inviter au synode qui aurait lieu le 1er juillet. La lettre
présentée à Vitalien fut transmise à Rome par son émissaire et par
le légat impérial. Le 12 janvier, Anastase envoya au pape une
deuxième communication moins courtoise dans laquelle il demandait
seulement ses bons offices dans ce conflit. Manifestement l'empereur
souhaitait faire traîner les négociations puisqu'il n'était pas
disposé à tenir les promesses qu'il avait faites à Vitalien. La
seconde lettre arriva à Rome avant la précédente et, le 4 avril,
Hormisdas répondit en exprimant sa joie devant la perspective de
paix, mais en défendant en même temps la mémoire de ses
prédécesseurs. Les porteurs de la première lettre impériale
arrivèrent le 14 mai suivant. Le pape continua les négociations de
manière circonspecte, convoqua un synode à Rome et, le 8 juillet,
écrivit à l'empereur pour lui annoncer le départ d'une ambassade
pour Constantinople. Entretemps, les deux cents évêques qui
s'étaient rassemblés le 1er juillet à Héraclée se séparèrent sans
avoir rien conclu.
L'ambassade du pape à
la cour impériale comprenait deux évêques : Ennodius de Pavie et
Fortunatus de Catania, le prêtre Venantius, le diacre Vitalis et le
notaire Hilarius. La lettre
d'Hormisdas à l'empereur, datée du 1er août 515, nous est parvenue
avec des instructions détaillées faites aux légats sur la position
qu'ils auraient à défendre. Si l'empereur acceptait les propositions
qui lui étaient présentées, le pape était prêt, si nécessaire, à
comparaître en personne devant un concile. Le pape envoya en outre
la formule d'une confession de foi (regula fidei) à faire
souscrire aux évêques d'Orient. L'ambassade n'aboutit à aucun
résultat ; Anastase, sans interrompre les négociations, remit aux
légats une lettre évasive à l'intention d'Hormisdas. Entretemps,
l'empereur, après avoir étouffé un nouveau soulèvement dirigé par
Vitalien, envoya à Rome une ambassade composé de deux hauts
fonctionnaires civils. Ils étaient porteurs d'une lettre datée du 16
juillet 516, adressée au pape et d'une autre datée du 28 juillet,
adressée au Sénat, le but de cette dernière était d'inciter les
sénateurs à se rebeller contre Hormisdas. Le
Sénat, cependant, ainsi que le roi
Théodoric, resta fidèle au pape. La réponse d'Hormisdas à la lettre
de l'empereur fut digne mais sans équivoque. Pendant ce temps, un
certain nombre d'évêques de Scythie, d'Illyrie et de Dardanie était
revenus dans la communion avec Rome et beaucoup d'entre eux
avait discuté avec les légats du pape à Constantinople sur le
problème de la réunion des Églises. Ils se prononcèrent alors,
condamnèrent Acacius et signèrent la confession de foi (regula
fidei) d'Hormisdas, comme le firent les évêques de la province
d'Épire, convaincus par le
sous-diacre romain Pullius.
Il se fit remarquer
par son zèle contre les Eutychéens.
En matière de
discipline ecclésiastique il décréta que les charges d'Église ne
devaient pas être attribuées en échange de privilèges ou de dons.
Mort à Rome, le 6 août 523, son
inhumation se fit dans l'ancienne basilique Saint-Pierre, à la suite
de 9 ans et 15 jours de pontificat. Il est fêté le 6 août.
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hormisdas |