Angelo Roncali naquit à Sotto il Monte, près de
Bergame, en Italie, le 25 novembre 1881, au sein d’une famille d’humbles
cultivateurs.
Attiré
par la vie ecclésiastique, il entra au Séminaire et fut ordonné prêtre en 1904.
Aussitôt il devint le secrétaire de l’évêque de Bergame, puis, en 1918, aumônier
d’étudiants, avant qu’il ne soit nommé professeur au séminaire du Latran.
En 1925
Pie XI le fit archevêque et le nomma représentant officiel du Saint-Siège en
Bulgarie.
Pendant
quelques années — neuf ans, exactement — il visita les communautés catholiques,
qui sont minoritaires en Bulgarie, et surtout il appris sur le terrain, dans les
rencontres avec les orthodoxes, la tâche difficile qu’est l’œcuménisme.
En 1934,
il fut nommé délégué de Rome pour la Grèce — autre pays orthodoxe — et la
Turquie — pays profondément musulman —, et de surcroît, pays à la fois très
différents et ennemis.
Monseigneur Angelo Roncalli réussit, à force de doigté, à calmer la méfiance et
l’hostilité manifeste de Kemal Atatürk envers Rome ; il établit même, par
ailleurs des liens d’amitié avec le patriarche de Constantinople, Athénagoras.
Pendant la
guerre, entre 1940 et 1944, il arracha un certain nombre d’israélites aux mains
des nazis qui occupaient la Grèce.
Au mois de
novembre 1944, il fut nommé nonce à Paris et y trouva une situation extrêmement
délicate : en effet, le Gouvernement provisoire de la République voulait qu’un
certain nombre — une soixantaine — d’évêques français qui s’étaient montrés, à
ses yeux, coupables de faiblesse de caractère devant l’occupant fussent
destitués. Le bon et courageux Monseigneur Roncalli obtient, à force de
diplomatie, que trois évêques seulement soient amenés à quitter leur siège.
Pendant
les neuf ans (1944-1953) où il fut nonce à Paris, il entra en amitié avec des
hommes politiques aux idées très différentes des siennes, tels Vincent Auriol ou
Édouard Herriot. En revanche, il se montra plutôt proche des chrétiens
traditionalistes et marqua des réticences par rapport à la Mission de France et
aux prêtres-ouvriers (qui feront l’objet d’une interdiction de la part de Rome
en 1954).
Cardinal
en 1953, il fut alors nommé archevêque de Venise, où il manifesta un accueil
plein de délicatesse et de bonté envers tous.
Le 28
octobre 1958, au douzième tour de scrutin pour l’élection du nouveau pape qui
doit remplacer Pie XII, ce fut le cardinal Roncalli qui fut élu, à l’étonnement
de tous. Il prit le nom de Jean (en l’honneur de l’humble saint Jean-Baptiste).
Ce pontife de soixante-dix-sept ans est alors généralement regardé comme un
« pape de transition » entre la difficile succession de Pie XII et l’aspiration
des catholiques à une ère nouvelle de l’Église. Par ailleurs, le nouveau pape,
de petite taille, corpulent, un peu tassé par l’âge, n’avait rien de l’allure
hiératique de son prédécesseur. Mais très vite, on s’aperçut que sa physionomie
mobile et souriante, ainsi que ses yeux vifs, « parlent », et les mass media
n’ont aucune peine à imposer cette image d’un paysan proche des réalités, plein
de bonté, d’astuce et de sagesse.
Six
semaines après son élection, Jean XXIII annonça la nomination de vingt-trois
cardinaux (parmi lesquels Mgr Montini, le futur Paul VI), dépassant ainsi le
nombre auquel s’en tient le Sacré Collège depuis près de quatre siècles (jamais
pape n’aura créé autant de cardinaux en si peu de temps : cinquante-cinq en
quatre ans), élargissant ces nominations à toutes les nationalités. Par là, il
commence à renouveler la Curie romaine et à réorganiser le gouvernement de
l’Église. Trois mois après son élection, le 25 janvier 1959, il annonça une
nouvelle qui fit l’effet d’une bombe : la convocation du second concile du
Vatican ; il décida en même temps d’ouvrir un synode pour le diocèse de Rome.
Aussitôt
Jean XXIII fit accélérer le processus de préparation du concile. Dès juin 1959,
il envoya une lettre à tous les évêques du monde entier pour leur demander leurs
suggestions. Le concile parvint à se réunir le 11 octobre 1962, dans des délais
qui représentent un record pour une réalisation de cet ordre. Avant le début de
l’assemblée, le 15 mai 1961, Jean XXIII signa une lettre encyclique importante,
Mater et magistra , sur le rôle de l’Église et, au cours même du Concile,
le 11 avril 1963, une autre, plus importante encore, Pacem in terris ,
sur la paix du monde. Ces encycliques ont un grand retentissement au-delà même
des frontières de l’Église.
Jean XXIII
suivit avec une vive attention les travaux du concile, en veillant cependant
avec le plus grand soin à ne pas intervenir et à laisser les deux mille évêques
mener librement leurs travaux. Mais la maladie l’a déjà atteint et il ne cesse
de souffrir. Entouré d’une sympathie universelle, il est surnommé « le bon pape
Jean » ; l’annonce de sa maladie lui attire d’innombrables manifestations
d’affection et d’estime. Son agonie, touchante par son humanité et sa
simplicité, est suivie heure par heure dans le monde. Il meurt le soir du lundi
de Pentecôte 3 juin 1963, après cinquante-cinq mois seulement d’un pontificat
qui aura néanmoins suscité de grands changements dans l’Église .
Béatifié
par le Pape Jean-Paul II le 3 septembre 2000, lace Saint-Pierre, à Rome.
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