Il fût ordonné prêtre à l'âge de 30 ans. Il sera nommé curé
du village d'Ars dans le département de l'Ain. La simplicité de son
enseignement, de son accueil et de sa très grande piété le rendent célèbre.
Jean-Marie VIANNEY passe parfois vingt heures par jour au confessionnal. Il
accomplit des miracles qui attirent une foule toujours plus nombreuse. Sa vie
sera faîte de dévotion envers Dieu, d'abnégation, de mortification, de
pénitence, d'un très grand Amour du prochain.
Famille, enfance
C'est le 8 mai 1786 que naquit à Dardilly (vers Lyon) celui qui devait devenir
le Saint Curé d'Ars.
Mathieu
Vianney le père était de famille paysanne ainsi que son épouse Marie Béluse. Ils
eurent 6 enfants dont seule Marguerite survivra à Jean-Marie et qui déposa au
Procès de l'Ordinaire.
Elle dira : "Mon frère Jean-Marie, vient au monde vers minuit. La sage-femme
sortit dehors et en rentrant, elle dit : "Oh! mon Dieu, cet enfant sera un
grand saint ou un grand scélérat. Je tiens cette particularité de mon père et de
ma mère qui me l'ont répétée bien des fois".
Marguerite présente Jean-Marie comme un frère placé dès le premier âge dans une
exceptionnelle prédestination. Tout petit, sur les genoux de sa mère : "La
pieuse femme, avant de lui donner sa soupe, avait soin de lui faire faire le
signe de la croix. Un jour, elle l'oublia ; l'enfant ne voulu pas manger et il
caressait les mains de sa mère, comme pour lui demander quelque chose. Elle
comprit à la fin, lui fit faire le signe de la croix et il mangea sa soupe de
bon cœur. Ma mère nous a mille fois raconté ce trait".
Elle raconta sa ferveur très précoce à la prière : "Il avait à peu près trois
ans, lorsqu'un soir il disparut, sans qu'on pût avoir ce qu'il était devenu.
Comme il y avait une pièce d'eau à côté de la maison, ma mère craignit un
malheur et fit même rechercher si l'enfant ne se serait pas noyé. Lorsqu'elle
alla à l'étable, elle entendit le chuchotement de quelqu'un qui prie. C'était
Jean-Marie qui, caché entre deux vaches, et à genoux, faisait dévotement sa
prière".
Son enfance se déroula entre le travail à la ferme et la prière. "Quand
j'étais avec lui pour garder nos bestiaux, rapporte marguerite, il me disait
quelquefois : fais donc mon bas ! Il faut que j'aille prier vers la rivière".
C'est à 13 ans qu'il fit sa première communion et c'est à ce moment là qu'il
reçut de ses catéchistes les premiers enseignements de lecture et d'écriture. Sa
Sœur dira : "Il désirait beaucoup étudier pour embrasser l'état
ecclésiastique. Il en parla plusieurs fois à mon père qui n'objectait qu'une
chose : les dépenses que ces études entraîneraient".
Ce fut l'abbé Balley qui lui donna ses premières leçons à ce jeune homme de 21
ans et pratiquement illettré.
Dès les premières leçon, il éprouvera de très grandes difficultés et ceci tout
au long de ses études, mais devenir prêtre de Dieu était son seul désir.
Le séminaire
Après un séjour de plus d'un an à Noël après sa désertion, il reprit ses études
à Ecully. C'est à la Toussaint 1812 que le Curé d'Ecully présentât Jean-Marie au
petit séminaire de Verrières. L'abbé Tournier alors également séminariste en
même temps de Jean-Marie dira : "Il était plein de respect et d'obéissance
pour ses supérieurs et de bienveillance pour ses condisciples. Il était très
pieux, mais faible dans ses études. Le professeur était obligé de l'interroger
en français".
Au séminaire de Saint Irénée il aura également beaucoup de difficultés. "Le
résultat de ses études était nul, parce qu'il ne comprenait pas suffisamment la
langue latine. Plusieurs fois, je lui ai donné des explications qu'il ne
saisissait pas. Malgré cela, il paraissait s'appliquer continuellement à l'étude
dira l'abbé Bezacier".
Son premier examen fût déplorable. Il fût évincé de Verrières.
Toutefois, il entrait dans les desseins de Dieu que le Jean-Marie Vianney fût
ordonné prêtre. C'est une nouvelle fois avec la ténacité de l'abbé Balley qu'il
fût interroger seul et par un seul examinateur. Il répondit de façon à peu près
convenable.
C'est en la chapelle du séminaire que le 23 juin 1815, Mgr Simon évêque de
Grenoble, l'ordonna diacre.
En raison de la période trouble, il fût ordonné prêtre plus tôt le 13 Août à
l'âge de 29 ans. Le dimanche 20 août il célébra la messe dans l'Église d'Ecully.
Au presbytère d'Ecculy
L'abbé Balley s'imposait un jeune rigoureux, mais Jean-Marie Vianney se trouvait
bien dans cette ambiance. C'était entr'eux une émulation dans leur comportement
de pénitents. M. Balley, en plus des privations se flagellait, portait cilice.
Le jeune vicaire tenait en faire autant. M. Bailley devait l'initier peu à peu
au ministère pastoral.
La perte de son ami l'abbé Bailley le laissa désemparé. Le nouveau Curé de la
paroisse était complètement différent. Le jeune vicaire Jean-Marie Vianney fût
nommé desservant de la chapellerie d'Ars-en-Dombres.
Le Curé d'Ars
C'est le 13 février 1818 que M. Vianney est arrivé dans le
petit
village. Dès le début il se fit
remarquer par sa bonté, sa gaieté, sa vertu et
sa grande piété.
L'ambition du
nouveau curé était de faire du village une terre de sainteté. Ses efforts pour
rechristianiser le village restent d'abord sans résultats, puis son charisme
fera des miracles.
Mlle d'Ars écrira : "Nous sommes les enfants gâtés de la Providence. Je n'ai
pas connu de prêtre aussi pieux que lui ; il est continuellement à l'église,
offrant à Dieu l'encens de ses prières ; à l'autel, c'est un ange, un séraphin ;
en chaire, ce n'est pas vrai, un orateur comme M. Berger, mais c'est un homme
pénétré de l'amour de Dieu. Il ne mange presque rien ; je crains que ce genre de
vie n'abrège ses jours. Priez Dieu qu'il le soutienne et nous le conserve
longtemps".
Lors de ses remplacements dans les paroisses voisines il se fît vite une
réputation de sainteté, son confessionnal était toujours assiégé. "Ce prêtre
a de grandes vues ; il donne de sages conseils, sa direction est douce et ferme
; mais il faut se soumettre et se résigner. Ce petit curé d'Ars a été
impitoyable pour les soirées et les bals de la sous-préfecture. Au reste, il a
raison, et je tâcherai de lui obéir", dira le sous-préfet.
Il est bien évident qu'il fût l'objet de critiques, d'ironies de la part de
d'autres prêtres, d'accusation qui ne le laissèrent pas insensible et d'enquêtes
de l'Évêché.
Jean-Marie Vianney disait : "J'étais tourmenté le jour par les hommes, la
nuit par le démon, et cependant j'éprouvais une grande paix, une grande
consolation".
Les tourments du grappin
Il se dévouait sans compter pour son prochain, il faisait des intérims et des
missions dans les paroisses d'alentour, il se mortifiait pour sauver les âmes.
La nuit il était tourmenté par le démon qu'il appela le grappin.
C'est en 1824 que sont apparus les premiers bruits. Plusieurs prêtres furent les
témoins de cette lutte qui n'effrayait nullement M. Vianney. "La cure
trembla, les vitres des fenêtres résonnèrent ; tout le monde se leva, effrayé,
et on courut à la chambre de M. Vianney. Ils le trouvèrent couché dans son lit,
qui était au milieu de la chambre. "C'est, leur dit-il en souriant, le grappin
qui a traîné mon lit jusque là !" Il les rassura, en leur disant ; "N'ayez
aucune crainte!" Ses confrères cessèrent de le plaisanter à ce sujet et de lui
faire des reproches".
La "Providence"
Monsieur le Curé Vianney, malgré toutes ses privations, son état de santé
chancelante était débordant activité et toujours à la recherche du bien qu'il
pouvait faire. C'est ainsi que l'éducation des enfants lui tenait
particulièrement à cœur. C'est grâce à sa ténacité et à la bonne volonté de
quelques personnes que la première école allait voir le jour.
Il transformera la "Providence" en orphelinat et en maison d'accueil pour
"les jeunes pauvresses abandonnées". Il trouvera toujours au bon moment
l'argent nécessaire, mais non sans crainte, pour faire les travaux et nourrir
ces pauvres enfants.
Dieu répondra toujours à son appel à l'aider dans l'accomplissement de sa tâche.
"Une prière bien agréable à Dieu, c'est de demander à la
Sainte Vierge d'offrir au Père Éternel son divin Fils, tout sanglant, tout
déchiré, pour la conversion des pécheurs : c'est la meilleure prière que l'on
puisse faire... Mes enfants, écoutez bien: toutes les fois que j'ai obtenu une
grâce, je l'ai demandée de cette manière; cela n'a jamais manqué."
Œuvre de M. VIANNEY
On retiendra du Saint Curé d'Ars :
-
Le Directeur des âmes
: La rumeur a très vite fait un Saint du Curé d'Ars. Il attira un
très grand nombre de pèlerins. Évêque, Prêtres, Laïcs venaient de partout.
On venait pour le voir, se confesser, entendre son enseignement, demander un
conseil.
-
Les miracles : Pour la réalisation de
ses projets, il avait besoin de moyens financiers. Dieu se manifesta
toujours pour lui apporter au bon moment le nécessaire (argent pour la
création de la Providence, alimentation des pensionnaires).
-
Les guérisons : De nombreux faits
inexpliqués sont intervenus comme la guérison d'une fille qui avait perdu
l'usage de ses jambes, la guérison d'un jeune ouvrier lyonnais qui éprouvait
de très violentes douleurs à la jambe...
-
Ce qui
importait pour M. Vianney était seulement de guérir les âmes.
-
Les apparitions : D'après des
témoignages, il semblerait que la Sainte Vierge lui soit plusieurs fois
apparue. Toutefois, le Saint Curé restera à ce sujet très discret.
-
Pour les
apparitions de La Sallette, il demandera deux preuves au ciel avant d'être
certain et de pouvoir dire : "J'y crois fermement".
-
Dévotions : A la Sainte Vierge dont il
consacrera les habitants d'Ars à Marie, à Sainte Philomène à laquelle il lui
vouait une confiance absolue.
Canonisation
C'est le 4 août 1859 que le jeudi matin vers 2 heures que le Saint Prêtre est
retourné vers Dieu et les Saints du Ciel.
Le 3 octobre 1874 Jean-Baptiste Vianney a été proclamé Vénérable par Pie IX et
le 8 janvier 1905, il a été déclaré Bienheureux.
Le Pape Pie X l'a proposé comme un modèle au clergé paroissial. En 1925, Pie XI
l'a canonisé.
Le texte ci-dessus vient du site personnel de:
Philippe.Harambat@wanadoo.fr
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