Julio Junyer
Padern naquit à Vilamaniscle (Gérone), le 30 octobre 1892.
Très jeune encore
il entra dans l’une des maisons des salésiens de Bon Bosco, tout
d’abord à Campello, en
Alicante
et ensuite à Carabanchel, dans la région de Madrid où il fit sa
profession en 1912. Il travailla ensuite à Baracaldo, en Biscaye et
par la suite à Campello, avant d’être ordonné prêtre en 1921.
Il se consacra à
la formation des jeunes salésiens, lui qui aimait la littérature et
la musique, devînt tout naturellement professeur de ces deux
matières.
Son dévouement
zélé et énergique dans ses fonctions sacerdotales, firent de lui un
prêtre recherché par les laïcs et les religieux qui cherchaient
auprès de lui une direction spirituelle sûre, car ils savaient, bien
entendu, que
« la vie des saints et le témoignage
des martyrs nous enseignent que si la transfiguration du corps aura
lieu à la fin des temps à travers la Résurrection de la chair, celle
du coeur doit avoir lieu à présent sur cette terre, avec l'aide de
la grâce »
et de ceux par lesquels le Seigneur veut avoir besoin pour nous la
communiquer.
Puis, la guerre
civile éclata et, avec elle, tous les excès de la cruauté humaine et
tout particulièrement de la haine antireligieuse.
Le père Julio
continua néanmoins son ministère, aidant, dans leur direction
spirituelle, de nombreuses religieuses obligées de se cacher pour
poursuivre l’objet de leur vocation, ce qui l'exposait au danger
d'être arrêté par les forces du Front populaire anti-catholique.
Pendant un temps,
il se réfugia lui-même, avec deux autres catholiques “fugitifs” dans
la maison d'une sympathique femme catholique, à Gérone.
Finalement, le
Père Junyer fut capturé et condamné à mort le 23 octobre 1938 par le
Tribunal de l'Espionnage et Haute Trahison — qui manifesta sa haine
féroce envers le prêtre — en vertu de la fausse accusation
d'espionnage et haute trahison, car il organisait et aidait à
l’organisation du repatriement des jeunes salésiens vers la France.
Il fut emprisonné dans une forteresse à Montjuic, pour y être
exécuté.
Mais il ne fut
exécuté que quelques mois plus tard, après avoir souffert les plus
horribles atrocités que lui infligeaient ses bourreaux.
Juste avant de
mourir le 26 avril 1938, le Père il bénit le mariage d'un couple
condamné à mourir avec lui.
Il fut béatifié
par le Pape Jean-Paul II le 11 mars 2001, lequel, au cours de son
homélie posait cette question :
« Qui sont les
hommes et les femmes “transfigurés” ? »
Lui-même apporte
la réponse :
« Ce sont ceux
qui suivent le Christ dans sa vie et dans sa mort ; qui s'inspirent
de Lui et se laissent inonder par la grâce qu'Il nous donne ; ce
sont ceux dont la nourriture est d'accomplir la volonté du Père ;
ceux qui se laissent guider par l'Esprit ; ceux qui n'opposent rien
au Royaume du Christ ; ceux qui aiment les autres jusqu'à verser
leur sang pour eux ; ceux qui sont disposés à tout donner sans rien
exiger en retour ; ceux qui — en peu de mots — vivent en aimant et
meurent en pardonnant. »
Et, avant
d’invoquer la maternelle protection de Marie, le saint Pape
recommanda encore :
« En plusieurs
occasions, j'ai rappelé le besoin de chérir la mémoire des martyrs.
Leur témoignage ne doit pas être oublié. Ceux-ci sont la preuve la
plus éloquente de la vérité de la foi, qui sait conférer un visage
humain même à la mort la plus violente, et manifeste sa beauté même
parmi les souffrances les plus atroces. »
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