Lettres 1954

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— 1954 —

12 décembre

« Nouveau martyre pour mon âme... »

Nouveau martyre pour mon âme. Elle est comme une tige effeuillée; à ses fibres sanguinolentes ils viennent sucer tout mon être, tout mon sang et s'accrochent à ces fibres: il s'agit pourtant d'un être qui a la taille du monde, mais ils arrivent en bandes, ils sont très nombreux. Mais ce quelqu'un qui représente le monde et les autres qui se présentent en bandes ont des mains avec des griffes, des yeux hagards, des cheveux en désordre, ce sont des affamés, insatiables, ce sont de vrais squelettes.

Je n'ai plus de sang, je n'ai plus rien à leur donner. L'âme se fatigue et meurt de faiblesse.

Mais celle-ci aussi a une faim infinie, ce qui vient augmenter le tourment de mon corps. Cette faim de l'âme est causée par la nostalgie de l'alimentation : j'ai la nostalgie de tous les aliments, de tous ; et même quand je me sens rassasiée, je sens un vide que seul le monde pourrait remplir...

Jésus, lors d’une extase me dit que ce que je ressens dans mon âme c'est le monde, ce sont les âmes qui voient déjà les peines de l'enfer, qui s’agrippent aux fibres de mon âme afin de sucer tout mon sang pour éviter de se perdre. Et quelle faim infinie est la Sienne (faim d'âmes).

   

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