Leufroy d'Evreux

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Leufroy d’Evreux
Abbé, Saint
+ 738

Saint Leufroy sortait d'une famille noble, établie dans le territoire d'Evreux. Il eut le bonheur de connaître dès sa jeunesse la vanité des choses terrestres, et de choisir Dieu pour son unique partage. Il alla finir à Chartres ses études, qu'il avait commencées au monastère de Saint-Taurin à Evreux. De retour dans le lieu de sa naissance, il fit bâtir un oratoire dont l'entrée fut interdite aux femmes. Il se livra tout entier à la pratique des bonnes œuvres, et principalement à l'instruction des enfants. Les pauvres trouvaient aussi en lui un consolateur et un père plein de tendresse.

Brûlant du désir de mener une vie plus parfaite, il quitta sa patrie pour aller se mettre sous la conduite d'un solitaire renommé pour son éminente sainteté, qui s'appelait Bertrand, et demeurait à Cailly, dans le diocèse de Rouen. Leufroy ayant rencontré un pauvre sur sa route, lui donna son manteau pour le couvrir. Quelque temps après, il prit l'habit dans le monastère que saint Saens venait de bâtir dans le pays de Caux. saint Ansbert, archevêque de Rouen, conçut pour lui une estime singulière.

Ce fut par l'avis de ce saint prélat, que Leufroy retourna dans sa patrie, afin d'y multiplier le nombre des vrais serviteurs de Dieu. Il s'arrêta à deux lieues d'Evreux, sur le bord de la rivière d'Eure, à l'endroit même où S. Ouen avait érigé une croix, en mémoire d'une croix lumineuse qui lui était apparue. Il y bâtit une chapelle puis un monastère avec une église en l'honneur de la croix, des apôtres et de S. Ouen[1].

Durant les quarante années que saint Leufroy gouverna son monastère, il se rendit recommandable par son amour pour la prière, les veilles et le jeûne. Il était plein de bonté pour les religieux; ce qui toutefois ne l'empêchait pas de maintenir la régularité dans l'occasion. Il priva de la sépulture ecclésiastique un frère qui avait violé le vœu de la pauvreté. On dit qu'il fut favorisé du don des miracles. Il mourut en 738, après avoir reçu les sacrements de l'Eglise, et eut pour successeur S. Agofroy, son frère[2]. On l'enterra dans l'église de Saint-Paul, qu'il avait fait bâtir ; mais on transféra depuis son corps dans celle de la Croix.

Au neuvième siècle, la fureur des Normands obligea les moines de la Croix à prendre la fuite. Ils se retirèrent dans l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris, emportant avec eux les reliques de saint Ouen, de saint Turiaf, de saint Leufroy et de saint Agofroy.

Lorsqu'ils retournèrent à leur monastère, ils voulurent témoigner leur reconnaissance aux religieux de Saint-Germain ; et ils crurent ne pouvoir mieux le faire qu'en leur laissant les reliques de saint Leufroy et de saint Turiaf. En 1212, on rapporta à la Croix un os de l'un des bras de S. Leufroy. Ce saint est honoré aujourd'hui dans le Martyrologe romain.


SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.


[1] Ce monastère s'appela d'abord la Croix-Saint-Ouen, puis a Croix-Saint Leufroy. On l'appelait anciennement en latin Madriacense, du nom du village où il était situé, à Pago Madriacense.
[2] Saint Agofroy est honoré le 24 d'août dans le diocèse d'Evreux. On ne sait rien de sa vie, et il n'est connu que par la translation de ses reliques, qui se fit durant les ravages des Normands.

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