Lidwine,
vulgairement appelée Lidwid, naquit en 138o à Schiedam ou
Squidam en Hollande'. Elle montra
dès
son enfance une tendre dévotion à la Mère. de. Dieu, et fit à l'âge
douze ans le vœu de virginité. Elle fut affligée d'une horrible
complication de maux, qui mit sa patience aux plus rudes épreuves.
Dans cet état, elle fut très longtemps sans pouvoir prendre de repos
ni de nourriture. Elle passa les trente dernières années de sa, vie
sans jamais quitter le lit ; et il y en eut sept durant lesquelles
elle ne put remuer d’autres membres que la tête et le bras gauche.
Pendant les trois ou quatre premières années de sa maladie, elle eut
de la peine à tenir contre la sensibilité de la nature. Jean Pot,
son confesseur, touché de ses souffrances, lui conseilla de méditer
souvent sur la passion de Jésus-Christ, l'assurant qu'il lui en
reviendrait de grands avantages. Lidwine obéit avec simplicité. Elle
se mit à méditer la passion du Sauveur, qu'elle divisa en sept
points, pour correspondre aux sept heures canoniales de l'Église.
Elle prit tant de goût à ce saint exercice, qu'elle y passait les
jours et les nuits. II se fit bientôt en elle un heureux changement.
Elle ne trouva plus dans ses peines que de la douceur et de la
consolation ; et loin de vouloir en être délivrée, elle priait Dieu
de les augmenter de plus en plus, pourvu qu'il lui fît la grâce de
les souffrir avec patience. Il lui arrivait même quelquefois d'y
ajouter encore des mortifications volontaires. Quand elle parlait de
Dieu et de ses miséricordes, c'était avec une onction qui
attendrissait les cœurs les plus insensibles. Elle aimait
singulièrement les pauvres; elle les assistait autant qu'elle le
pouvait ; et après la mort de ses parents, elle leur distribua tous
les biens dont elle avait hérité. Tant de vertus furent récompensées
du don des miracles et de plusieurs révélations.
Lidwine fit aussi
un saint usage des épreuves intérieures que Dieu lui envoya. Dans le
temps du combat, elle se fortifiait par la prière, et surtout par la
participation au corps de Jésus-Christ. Elle trouvait dans la divine
eucharistie un aliment continuel au feu sacré qui la consumait, et à
cette source de larmes qui coulait de ses yeux presque sans
interruption. Son humilité n'était pas moins admirable que ses
autres vertus : elle ne désirait rien tant que d'être inconnue aux
hommes et méprisée de toutes les créatures. Enfin, après un martyre
de trente-huit ans, elle alla recevoir la récompense promise à ceux
qui ont souffert en vrais disciples delà croix. Elle mourut le 14
avril 1433, dans la cinquante-troisième année de son âge. Sa
sainteté fut depuis attestée publiquement par des miracles, et
Thomas à Kjempis en rapporte plusieurs dont il avait été témoin
oculaire.
On lui éleva un
mausolée de marbre dans l'église paroissiale de Schiedam, qui prit
son nom en 1434. On fit de la maison de son père un monastère de
sœurs grises du tiers-ordre de Saint-François. Les Calvinistes ont
démoli la chapelle, et changé le monastère en un hôpital pour les
orphelins. Les reliques de la bienheureuse Lidwine furent portées à
Bruxelles, et enchâssées dans la collégiale de Sainte-Gudule.
L'infante Isabelle en fit mettre la moitié dans l'église des
Carmélitesses, dont elle était fondatrice.
SOURCE : Alban Butler : Vie
des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction :
Jean-François Godescard. |