Luigi Monza Prêtre

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Luigi Monza
Prêtre, Fondateur, Bienheureux
1898-1954

Luigi (Louis) Monza naît à Cislago (Varese, Lombardie) en 1898, d’une famille paysanne, dont la seule richesse est le travail, le courage et la foi. Il est baptisé le jour même, et confirmé à l’âge de un an et demi à cause de sa faible santé, par le cardinal Andrea Carlo Ferrari en visite pastorale dans la région. Enfant, il fréquente un ‘oratoire’ (patronage) et sert la messe. À l’issue de l’une d’elles, au retour dans la sacristie, le curé lui demande s’il désirerait devenir prêtre. Timide, l’enfant rougit et ne répond rien. Il pleure pendant plusieurs jours, mais n’oublie pas. Au contraire, il redouble d’ardeur pour son travail scolaire, se retirant à l’étable pour économiser le chauffage et écrivant, avec une planche à lessive sur les genoux en guise d’écritoire. Aidé par son curé, il peut, après l’école primaire, continuer à étudier, mais il rencontrera beaucoup d’obstacles avant d’arriver au but, faisant preuve de cette ténacité et de cette constance qui marqueront son action plus tard. Il doit faire face à l’accident de son père suivi de sa mort, au départ de sa sœur au couvent, tandis que son frère est appelé sous les drapeaux durant la première Guerre mondiale ; ainsi, la mère reste seule, avec un enfant en bas âge. Normalement, comme soutien de famille, il devrait renoncer au séminaire, où son curé ― enfin ― lui a obtenu une entrée gratuite. Mais sa mère, généreusement, lui dit : « Ne te fais pas de souci pour nous ; toi, vas-y, c’est pour le Seigneur. » Peu après il est enrôlé à son tour pour les derniers mois de la guerre. À sa libération, il reprend les études et, le 19 septembre 1925, il est ordonné prêtre.

Don Monza est d’abord vicaire en paroisse à Vedano Olona (Varese), où son activité s’exerce en trois domaines : il crée une schola cantorum (jeunes chanteurs), il donne des cours de français pour ceux qui émigrent en Suisse romande ou en France, enfin il monte une équipe de sport intitulée “Viribus unitis” (union des forces). Cette initiative rencontre un franc succès, ce qui porte ombrage au parti fasciste naissant, lequel essaie de créer des groupes concurrents. Certains des jeunes de don Monza sont agressés. On va jusqu’à créer un complot fictif visant le maire ; le vicaire et son curé sont accusés d’en être les inspirateurs. Les deux prêtres sont mis en prison ainsi que quelques jeunes. Reconnus innocents, ils sont libérés, mais don Monza doit quitter les lieux. Après un séjour en paroisse, il est transféré en novembre 1928 au sanctuaire de la Vierge des miracles à Saronna. À son activité de chapelain et de confesseur, il ajoute l’action auprès des jeunes. C’est comme confesseur qu’il rencontre deux jeunes militantes chrétiennes, d’abord Clara Cucchi, puis Teresa Pitteri. Il veut créer avec elles une association dénommée “Nouvelles familles”, communauté de femmes vivant dans le monde la consécration totale à l’amour du Christ, et imitant la ferveur apostolique et caritative des premiers chrétiens. Comme eux, les associées ne se distingueraient ni par le costume, ni par les coutumes. Et leur témoignage serait celui de leur vie chrétienne. La première réunion officielle de l’asso­ciation date du 30 novembre 1936. Ainsi naît l’un des premiers ‘Instituts séculiers’ de l’Italie. Les membres vivent les trois vœux de chasteté, pauvreté et obéissance, tout en restant dans le monde. Leur nom est “Petites Apôtres de la charité”. Leur programme comporte trois points : – “faire bien le bien”, – contempler le Christ et se nourrir chaque jour de sa parole, – enfin, sortir de sa maison et aller au monde qui se perd, pour sauver les individus.

Non sans difficultés, notamment financières, don Monza achète un terrain à Vedano Olona, son ancienne paroisse et la première pierre d’une maison est posée le 29 août 1937. Une année plus tard, le cardinal Ildefonso Schuster son évêque, (lui aussi futur bienheureux) le nomme curé de saint Jean alla Castagne di Lecco, paroisse d’un faubourg de Milan. Don Monza réussit très bien auprès de ses paroissiens. Au centre de son activité, il met l’adoration eucharistique. Ses prédications toutes simples portent du fruit. Pendant la 2e Guerre mondiale, il déploie sa charité, cachant les résistants, de même qu’ensuite,… il protègera les anciens fascistes. Et bien sûr, il n’abandonne pas son Institut. On y organise des ‘Exercices spirituels’. Le 18 janvier 1950 arrive l’approbation officielle de l’institut des “Petites Apôtres de la charité”. Un jour, en janvier 1946, un médecin neurologue demande aux associées de s’occuper de la rééducation des enfants handicapés psychiques. Elles n’ont pas de formation pour cela, mais elles y voient un appel de la Providence et elles acceptent dans la foi. Avec elles, don Monza fonde l'Oeuvre appelée "La Nostra Famiglia", “Notre Famille”, dédiée aux enfants handicapés. (Il y a actuellement 36 maisons en Italie et à l’étranger, et toutes s’appellent “Nostra familia”.)

Don Monza vit de front l'engagement de curé et celui de fondateur. Grâce à lui, l’œuvre s’affermit et se prépare à affronter un avenir aux vastes horizons qu’on n’aurait pas pu imaginer. L’œuvre a encore besoin de son fondateur pour s’affermir, mais sa santé a toujours été fragile. Dans les dernières années, les dérangements cardiaques dont il souffrait depuis longtemps s'accentuent, sûrement aggravés par la douleur de la perte de sa mère, survenue le 17 avril 1953. Certains considèrent tous les engagements de don Monza comme excessifs. Et même, le saint cardinal Schuster l'exhorte catégoriquement à choisir entre la paroisse et la direction de ses religieuses. Don Monza souffre beaucoup de ces critiques, en particulier de celles de son archevêque et il tâche de lui expliquer la situation dans une lettre, tout en se déclarant prêt à obéir inconditionnellement à n'importe quelle directive. En fait, le cardinal comme don Luigi Monza sont tous les deux proches de leur fin. Don Monza est usé par son apostolat et ses épreuves. Après avoir subi un infarctus sévère le 25 août 1954, il comprend qu’il n’en guérira pas ; il reste serein et silencieux et le 29 septembre suivant, il s’éteint en murmurant : « Mon Jésus, miséricorde ».

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/

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