Luigi (Louis) Srosoppi
naît en 1804 à Udine, ancienne capitale de la Province du Frioul,
région de Vénétie au Nord- Est
de l'Italie. Il grandit dans une atmosphère familiale de foi et de
charité. A 12 ans il entre au petit séminaire. En 1827 il reçoit
l'onction sacerdotale; deux prêtres l'entourent, ses frères Charles
et Jean-Baptiste.
A cette époque la
région du Frioul est dévastée par la famine, la guerre et la peste.
Avec d'autres prêtres et un groupe de jeunes professeurs, il
rassemble les petites filles abandonnées de la ville et des environs
pour les éduquer. Il a de grands biens qu'il consacre totalement à
son action charitable, allant même jusqu'à quêter pour son œuvre. Il
a une grande confiance en la Providence, trait qui le distinguera
toute sa vie: cette "tendre providence qui n'abandonne jamais ceux
qui se confient en elle", et il inculque cette confiance à ses
filles ainsi qu'aux jeunes femmes qui se dévouent pour leur
éducation. Dans le cœur de ses collaboratrices mûrit alors la
décision de consacrer leurs biens à l'œuvre commune et de vivre la
pauvreté. Ainsi naît tout simplement, le 1er
février 1837, la Congrégation des "Sœurs de la Providence" que Louis
met sous la protection de Saint Gaétan de Thiene. (Saint Gaétan de
Thiene - 1480-1547 - est originaire du Nord de l'Italie et se voue
aux malades et aux pauvres; il fonde la Congrégation des Théatins
qui se distingue par une confiance absolue dans la providence) Issus
de différents milieux, pauvres ou fortunées, instruites ou
illettrées, ces femmes partagent toutes la même condition de
"Sœurs". Luigi, père de la communauté, les exhorte à aimer leurs
filles "comme la prunelle de leurs yeux", de les éduquer en leur
manifestant la mansuétude de la divine providence et de leur
apprendre tout ce qui est nécessaire pour mener une vie digne: elles
leur enseignent non seulement couture et broderie, mais aussi la
lecture, l'écriture et le calcul.
Pour ce qui concerne sa
vie spirituelle, Louis se sent attiré par la pauvreté et la
fraternité universelle de Saint François d'Assise, mais les
circonstances l'amènent à suivre les pas de Saint Philippe Néri, le
chantre de la joie. En 1846, à 42 ans, il devient donc Oratorien. Sa
spiritualité est christocentrique : sans cesse il contemple le
Christ, cherchant à l'imiter dans tous ses états de vie: l'humilité
de son Incarnation, la simplicité et le travail de la vie cachée à
Nazareth, son immolation sur le Calvaire, son silence éloquent dans
le sacrement de l'Eucharistie. Et toujours la même confiance en la
providence qui ne saurait nous abandonner si l'on recherche d'abord
le Royaume de Dieu et sa justice; tout le reste nous sera donné par
surcroît selon la promesse évangélique.
Il prophétise:
"J'ouvrirai 12 maisons", et cela se réalise en effet, mais il ne se
contente pas de cette sphère d'activité; il participe à toutes
celles du diocèse et il est toujours disponible là où un appel se
fait entendre. Il crée une œuvre pour les sourds-muets et s'occupe
des séminaristes, spécialement de ceux qui sont pauvres. Avec l'âge
et la maladie, il doit réduire peu à peu ses activités et il a la
sagesse de passer la main aux Sœurs. Mais il les rassure: c'est la
providence qui a entrepris cette œuvre, c'est elle qui pourvoira à
son avenir. Aux approches de la mort, il écrit un dernier mot: la
communauté connaîtra une période de crise: Après quoi elle
retrouvera une nouvelle vie. Puis de son cœur jaillit ce cri:
"Charité! Charité!" Il meurt en 1884. Toute la population d'Udine et
des environs se hâte de le voir une dernière fois pour implorer sa
protection.
"La charité fut le
secret de son apostolat long et inlassable, nourri d'un contact
permanent avec le Christ. C'est pourquoi l'Église le présente aux
prêtres et aux fidèles comme modèle d'une synthèse profonde et
efficace entre la communion avec Dieu et le service des frères."
(Jean Paul II)
Un
malade guéri du Sida par Louis Scrosoppi
En Zambie, le Sida est
une des principales causes de mortalité. Un jeune Zambien, Peter
Changu Shitima, atteint de ce mal en 1994, est en phase terminale en
1996. De l'avis des médecins de l'hôpital, il n'y a plus aucun
espoir et on le renvoie chez lui. Sa famille et la Communauté de
l'Oratoire de Saint Philippe Néri (dont dépend le jeune homme)
demandent sa guérison par l'intercession de bienheureux Louis
Scrosoppi. Le 10 octobre 1996, après avoir rêvé la nuit du
bienheureux, le jeune Changu se sent bien tout à coup et constate
qu'il est complètement guéri. Il retourne alors au séminaire de
l'Oratoire en vue de devenir prêtre de cette Congrégation. Ce
miracle a servi à la canonisation du bienheureux Louis à laquelle
assiste le miraculé. |