Marcel de Constantinople Abbé

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Marcel de Constantinople
Abbé des acemètes, Saint
† 486

L'ordre des Acemètes ne différait qu'en un seul point des moines de saint Basile ; chacun de leurs monastères était divisé en plusieurs chœurs qui, se succédant l'un à l'autre sans aucune interruption, chantaient l'office divin nuit et jour. C'est de là que leur vint le nom d'Acemètes, qui en grec signifie non-dormans. Cet institut eut pour fondateur un gentilhomme de Syrie. Il se nommait Alexandre, et il avait servi plusieurs années avec distinction. Mais ayant renoncé au monde en 402, il bâtit sur le bord de l'Euphrate un monastère, où il assembla près 'de quatre cents moines, qu'il divisa en plusieurs chœurs, de la manière que nous venons de le dire. L'usage de chanter les louanges du Seigneur nuit et jour sans interruption, s'appelait la louange perpétuelle.

Alexandre vint depuis à Constantinople. Il fonda un monastère près de cette ville, du côté du Pont-Euxin. Il y eut jusqu'à trois cents moines sous sa conduite. Ce monastère, dit de Saint-Menne , devint dans la suite si nombreux , qu'il en fonda un autre à Gomon sur le Pont-Euxin, en Bithynie. Il y mourut en 430. Sa vie a été publiée par Bolandus, sous le 15 de Janvier. Mais quoiqu'il ait le titre de saint dans les menées, lorsqu'il est parlé de lui par occasion, son nom ne se trouve dans aucun calendrier, soit de l'Eglise grecque, soit de l'Eglise latine.

Jean, successeur d'Alexandre, réunit tous ses religieux dans le monastère de Gomon. Marcel, qui succéda à Jean, porta l'ordre au plus haut degré de célébrité. Il sortait d'une famille illustre d'Apamée, en Syrie. Ses parents lui laissèrent en mourant une fortune considérable. Quoique à la fleur de l'âge, il ne se laissa point séduire par les dangers du monde. Il se retira à Antioche, où il partagea son temps entre l'étude et les exercices de piété. La méditation de la loi du Seigneur le convainquit de plus en plus de la vanité des choses terrestres, et l'enflamma d'amour pour celles du ciel. Il céda ses droits à son frère, et distribua aux pauvres la partie de ses biens dont il pouvait disposer. Affranchi de tous les liens qui le retenaient dans le monde, il se retira à Ephèse, où il se mit sous la conduite de quelques serviteurs de Dieu qui vivaient dans cette ville. Il donnait la plus grande partie de la nuit à la prière, et il employait le jour à copier des livres, ce qui lui fournissait de quoi vivre et de quoi assister les pauvres, Ayant entendu parler des austérités et de la solitude des Acemètes, il résolut d'entrer dans leur ordre. Il y prit l'habit, et courut avec une ardeur incroyable dans la carrière de la pénitence. Après la mort d'Alexandre, on l'élut pour le remplacer ; mais il s'enfuit et se cacha de manière qu'on ne put le trouver. Lorsqu'il fut de retour, l'abbé Jean, successeur d'Alexandre, voulut qu'il l'aidât dans l'exercice des fonctions de sa place. Cependant, pour éprouver son humilité, il lui fit remplir quelque temps le dernier emploi de la communauté. Marcel s'en acquitta de la manière la plus édifiante, et pria même l'abbé de l'y laisser toute sa vie.

Jean étant mort, notre Saint fut choisi pour lui succéder, vers l'an 440. Il assista au concile qui se tint huit ans après à Constantinople, et il acquiesça à la demande qu’il lui fit de ramener ses religieux dans leur premier monastère. Il gouverna son ordre avec une vertu et une prudence .admirables. Comme il était obligé d'agrandir les bâtiments de sa communauté, il trouva des secours pour cet effet, dans les libéralités de Pharétrius. C'était un seigneur fort riche qui renonça au monde avec ses fils, pour vivre sous la conduite du saint abbé. Ils prirent tous l'habit le même jour. Vers l'an 465, Stude, qui avait été consul, fit bâtir pour les Acemètes un monastère considérable dans la ville, près la porte Dorée. On dit qu'il s'y trouva jusqu'à mille moines à la fois. On leur donna depuis le nom de Studites, à cause du monastère que Stude avait fondé.

Saint Marcel assista au concile que saint Flavien tint à Constantinople contre Eutychès, et il y condamna les erreurs de cet hérésiarque après les Pères qui composaient cette vénérables assemblée. Il vécut fort longtemps, et pratiqua toutes sortes de bonnes œuvres pendant les soixante ans qu'il passa dans l'état monastique. Il mourut en 485 ou 486. Les Grecs et les Latins l'honorent en ce jour.

Alban Butler : Vies des pères, des martyrs, et des autres principaux saints… traduction de Jean François Godescard.

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