Marguerite Rutan
naquit à Metz le 23 avril 1736. Sa famille, nombreuse (15
enfants) était fort modeste.
Entrée chez les filles de la
Charité, elle fut envoyée à Dax avec cinq autres sœurs, sur la
demande de l’évêque, pour diriger l’hôpital qu’il construisait
dans sa ville.
Lorsque la
Révolution éclata et que certains réclamèrent l’expulsion des
sœurs, l’évêque constitutionnel, Saurine, se prononça
énergiquement pour leur maintien.
Après la
suppression des ordres religieux, les sœurs de Saint Vincent de
Paul changèrent leur nom en celui de dames de la Charité et
continuèrent avec le même dévouement le service des pauvres. Le
3 octobre 1793, les religieuses eurent à choisir : prêter
serment à la Constitution ou être expulsées ? Toutes refusèrent
de jurer. Les services qu’elles rendaient aux pauvres et aux
malades de la ville étaient tels qu’on n’osa pas tout d’abord
demander leur renvoi. La Terreur cependant, s’était installée à
Dax : la maison des Capucins et celle des Carmes avaient été
transformées en prison.
A la fin de
l’année, Sœur Marguerite fut accusée d’avoir « par son
incivisme, cherché à corrompre et à ralentir l’esprit
révolutionnaire et républicain » (des militaires en traitement à
l’hôpital) et fut envoyée à la maison de réclusion des
Carmes. Le 8 avril, la commission extraordinaire fit comparaître
la religieuse, ainsi que le père Jean Eutrope de Lannelongue,
curé de Gaube et prêtre réfractaire. Tous deux furent
guillotinés le lendemain. Marguerite chanta le Magnificat dans
sa marche vers l’échafaud, repoussa le bourreau en disant
« Aucun homme ne m’a jamais touchée » puis ôta elle-même son
mouchoir de tête et ses fichus de cou.
Un an plus tard, le
directoire du district déclarait : « La commune de Dax
regrettera longtemps cette femme vertueuse qui, par caractère
tenant à son opinion religieuse, a été inhumainement sacrifiée
sur des motifs dont la preuve reste encore à acquérir ».
Le 9 avril 1905,
date anniversaire de son exécution, un acte civil solennel de
réparation fut adressé pour la respectable victime.
Le jeudi 1er
juillet 2010, le pape Benoît XVI a autorisé la publication du
décret du martyr en haine de la foi de Marguerite Rutan. Cette
décision, attendue depuis plus d’un siècle, est la dernière
étape avant la béatification qui sera célébrée à Dax, le 19 juin
2011.
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