Geronime Astorch
(en religion Maria Angela) est née à Barcelone, sur la paroisse de
Notre-Dame de Pino, le 1er septembre 1595. Elle est la quatrième
enfant de Christian Astorch, juge, et de Catherine Cittela. Sa mère
meurt peu après sa naissance,
et elle perd son père alors qu'elle
avait 5 ans. Elle sera élevée par une nourrice, puis confiée au
monastère des Clarisses Capucines de Barcelone où était déjà sa sœur
aînée, Isabelle, à laquelle elle vouera toujours une grande
vénération y compris après la mort de celle-ci.
Toute son enfance
s’est déroulée dans un climat d’amour et de tendresse ; de la part
de ses parents, tout d’abord, de la part de ses tuteurs ensuite et
aussi de sa nourrice, sous un climat profondément religieux.
Ce n'est qu'en
1608, à l'âge de seize ans, qu'elle put y commencer son noviciat,
avec la permission de l'évêque de Saragosse. Elle reçut alors le nom
de Maria Angela.
Les premières
années de sa vie de clôture furent propices à la plus douce éclosion
spirituelle chez cette jeune fille toute voué au Seigneur et
particulièrement à l’Eucharistie.
Toutefois,
pendant quelques années elle eut à souffrir de la dureté de la Mère
supérieure, “trop exigeante pour elle-même comme pour les autres”,
ce qui faillit provoquer le départ de Maria Angela vers un autre
couvent contemplatif. Heureusement pour les clarisses capucines,
cela ne se fit pas.
Sa direction
spirituelle de cette ardente jeune fille était assurée le père Juan
Garcia, un saint homme qui avait été ermite et qui jouissait alors
d’une grande renommée d’homme sage et de “savant” dans les choses de
la vie spirituelle.
Dès 1612, elle
devint maîtresse des novices du monastère de Saragosse, et c'est à
l'intention des novices qui lui étaient confiées qu'elle écrivit un
traité de vie spirituelle. Elle était reconnue auprès de ses sœurs
pour avoir le don de compréhension des saintes écritures, et était
réputée pour savoir lire les psaumes en latin.
En1627, Maria
Angela fut élue abbesse. Elle réforma les constitutions du monastère
pour intégrer les sœurs converses à la vie de la communauté, et à la
célébration de la liturgie, avec l'accord du pape. Elle même
bénéficia d'extases mystiques.
C'est en 1645
qu'elle fonda à Murcie un nouveau monastère où elle favorisa la
dévotion à l’Eucharistie. Sœur Ursula Micaela Morata, fondatrice du
monastère à Alicante (Espagne), était son élève.
Maria Angela
bénéficiait des visites assidues de son ange gardien. Voici comment
elle en parle :
« Dès
l'instant où je sentis sa présence, il s'opéra un tel changement
dans mon esprit qu'on peut dire que je vivais en moi-même tout en
étant hors de moi-même. Il remplit mes facultés d'une grande
noblesse, mon cœur d'un réconfort très doux, et par une patiente
opération il fortifia mon esprit tout entier. Il laissa en moi une
telle empreinte, une gratitude si humble et si tendre que je ne
connaissais plus les faiblesses des créatures, toutes les passions
s'étaient retirées ; une telle pureté de conscience et une telle
mortification des sens que je n'avais plus à les vaincre grâce à la
puissance de cette miséricorde. »
Elle continua à
bénéficier de profondes grâces mystiques — on l’appelait : “mystique
du bréviaire” —, malgré une fin de vie difficile, affligée d'une
dégénérescence cérébrale jusqu'à peu de temps avant sa mort, le 2
décembre 1665.
Sa dépouille
repose à Murcie au monastère des Capucines, où son corps est demeuré
incorrompu jusqu'en 1867 (date de la dernière vérification), ses
restes ont été profanés lors de la guerre civile espagnole en 1936.
Elle a été
béatifiée le 23 mai 1982 par le pape Jean-Paul II. |