« Si nous ne pouvons pas tout
excuser, nous pouvons au moins excuser l'intention. » Ces
paroles manifestent une bienveillance évangélique de nature à
faciliter les relations humaines et à construire la paix dans la
société. Elles ont été écrites par Mère Marie MacKillop alors
qu'elle avait beaucoup à souffrir de la part de certains prélats de
l'Église. Jean-Paul II l'a béatifiée le 19 janvier 1995 ; le Pape
Benoît XVI la canonisera le 17 octobre prochain.
Marie MacKillop est
venue au monde le 15 janvier 1842 à Fitzroy, près de Melbourne, en
Australie, de parents immigrés de l'Écosse. Depuis quelques
décennies, cette île-continent qu'est l'Australie est devenue une
terre d'adoption pour un nombre croissant d'immigrants venus surtout
de la Grande Bretagne et de l'Irlande. À la naissance de Marie
MacKillop, un moine bénédictin de Downside en Angleterre, Mgr Bede
Polding, vient d'être nommé premier administrateur du nouveau
vicariat apostolique qui comprend toute l'Australie, la Tasmanie et
la Nouvelle-Zélande. Ce vaste vicariat compte alors 28 prêtres pour
servir 40 000 catholiques dans un territoire presque aussi grand que
l'Europe !
Un regard qu'on ne pouvait oublier
Marie grandit dans un contexte
difficile, où le manque de sens pratique de son père, les exigences
parfois exagérées de sa mère, et l'arrivée au monde de nombreux
frères et sœurs l'obligent à soutenir de lourds fardeaux. Encore
jeune, elle monte allègrement les chevaux les plus sauvages, et se
fait un plaisir de mener les troupeaux de bœufs, ce qui ne l'empêche
pas d'être une jeune fille comme les autres et d'aimer la danse.
Envoyée en 1860 chez son oncle, elle devient gouvernante de ses
jeunes cousins qui témoigneront de son influence bénéfique : « On
ne pouvait pas se présenter à Marie avec un travail mal fait; elle
vous jetait un regard qu'on ne pouvait oublier ».
À cette époque, elle
fait la connaissance du Père Julien Tenison Woods qui cherche à
créer en Australie une congrégation de Religieuses enseignantes afin
d'assurer une éducation appropriée aux jeunes catholiques, surtout
les plus pauvres. Marie sent que Dieu l'appelle à Lui consacrer son
existence, et cette rencontre avec le Père Woods est décisive. En
1866, elle ouvre, avec deux de ses sœurs, une école à Penola
(Australie du Sud) sous la direction du Père Julien. L'année
suivante, celui-ci est appelé à Adélaïde pour assister le nouvel
évêque: déplacement providentiel qui permet au nouvel institut de
s'installer dans la capitale de l'Australie du Sud. Le 15 août,
Marie – qui a pris comme nom religieux Sœur Marie de la Croix – et
ses compagnes prononcent leurs vœux ; ainsi prend naissance la
première congrégation religieuse australienne: l'Institut des Sœurs
de Saint-Joseph, connues sous le nom de « Joséphites ». Bénéficiant
du patronage de saint Joseph, les Sœurs allient un grand zèle à
former la jeunesse avec une insistance particulière sur la pauvreté
et un très grand abandon à la divine Providence. Dans une lettre à
sa mère, Sœur Marie laisse déborder sa joie d'être tout à Dieu :
« Quel bonheur pour vous de penser que quelques-uns de vos enfants
s'efforcent de servir Dieu dans la vie religieuse, leur unique grand
désir étant de conduire des âmes à Lui... Combien se perdent par
l'indifférence et la froideur de ceux qui pourraient et devraient
penser davantage à leur salut éternel et beaucoup moins à ce monde
misérable !... Pensez, chère Maman, au travail qui est à faire, et
combien peu nombreux sont ceux qui le font, et remerciez Dieu
d'avoir permis à une de vos enfants – la moins digne – d'être l'une
de ses ouvrières ».
L'entreprise est
hardie. Le Père Julien écrit dans son journal : « Dieu voulait
que son œuvre réussisse par son seul secours, et non par les
éléments de succès humain... J'avais à ma disposition ce que le
gouvernement, avec toutes ses ressources, ne pouvait jamais acheter,
à savoir le zèle et le désintéressement pour la gloire de Dieu qui
animaient de façon si évidente celles qui se donnaient à l'Institut
de Saint-Joseph. » Dieu, en effet, envoie de nombreuses
vocations; bientôt, de partout on demande l'envoi de ces nouvelles
religieuses pour tenir des écoles. Dès 1869, l'institut compte 70
membres dont la plupart sont enseignantes dans une vingtaine
d'écoles à Adélaïde et en d'autres localités de ce vaste diocèse.
Les Sœurs s'adonnent, de plus, à d'autres activités: le soin des
personnes âgées, des infirmes, des orphelins, des vagabonds, des
filles en danger.
Un droit fondamental
Le Père Julien et Sœur Marie de
la Croix sont convaincus que la spécificité de l'éducation
catholique ne doit en aucune façon être compromise par
l'intervention indue de l'État. Ils préfèrent être pauvres et
demeurer fidèles aux principes de la foi, plutôt que d'avoir tous
les moyens financiers et de perdre la liberté de l'éducation,
essentielle pour assurer une formation vraiment chrétienne. Ils sont
d'ailleurs conscients que, si les parents reçoivent de Dieu la
charge de pourvoir à l'éducation de leurs enfants, ils doivent avoir
la liberté et la possibilité de se faire aider par des personnes
compétentes de leur choix.
« Premiers
responsables de l'éducation de leurs enfants, les parents ont le
droit de choisir pour eux une école qui corresponde à leur propres
convictions. Ce droit est fondamental. Les parents ont, autant que
possible, le devoir de choisir les écoles qui les assisteront au
mieux dans leur tâche d'éducateurs chrétiens. Les pouvoirs publics
ont le devoir de garantir ce droit des parents et d'assurer les
conditions réelles de son exercice » (Catéchisme de l'Église
Catholique, CEC, 2229). Les écoles jouent en effet un rôle
déterminant dans la formation humaine, notamment celle de la
conscience morale : « L'éducation de la conscience est une tâche
de toute la vie. Dès les premières années, elle éveille l'enfant à
la connaissance et à la pratique de la loi intérieure reconnue par
la conscience morale. Une éducation prudente enseigne la vertu; elle
préserve ou guérit de la peur, de l'égoïsme et de l'orgueil, des
ressentiments de la culpabilité et des mouvements de complaisance,
nés de la faiblesse et des fautes humaines. L'éducation de la
conscience garantit la liberté et engendre la paix du cœur. Dans la
formation de la conscience, la Parole de Dieu est la lumière sur
notre route; il nous faut l'assimiler dans la foi et la prière, et
la mettre en pratique. Il nous faut encore examiner notre conscience
au regard de la Croix du Seigneur. Nous sommes assistés des dons de
l'Esprit Saint, aidés par le témoignage ou les conseils d'autrui et
guidés par l'enseignement autorisé de l'Église » (ibid.,
1784-1785).
Pour Sœur Marie et ses
compagnes, l'éducatrice doit accomplir sa tâche dans un grand esprit
d'abandon à Dieu, à l'exemple du Père nourricier de la Sainte
Famille : « Les écoles de Saint-Joseph sont humbles, mais
strictement et purement catholiques – uniquement pour les pauvres.
Les Sœurs qui s'occupent de ces écoles sont aussi humbles et pauvres
en connaissances mondaines. Elles ne s'adonnent à l'enseignement que
parce qu'elles s'appuient sur Dieu à travers leur glorieux patron
saint Joseph pour avoir les moyens nécessaires qui leur permettent
de le faire. Conscientes de notre faiblesse, nous n'osons
entreprendre ce que nous faisons que par l'espérance que nous
mettons en Lui et parce que nous savons qu'Il met ses délices à
manifester sa gloire à travers la faiblesse même et la misère de ses
instruments. »
Lors de la cérémonie de
béatification de Marie MacKillop à Sydney, le 19 janvier 1995, le
Pape Jean-Paul II relèvera la signification du patronage de saint
Joseph pour la nouvelle congrégation : « Saint Joseph s'est
confié toute sa vie à la Providence aimante de Dieu. Joseph de
Nazareth était un homme de confiance illimitée. C'est seulement de
cette façon qu'il a pu vivre l'unique vocation qu'il avait reçue de
Dieu, d'être Époux de la Vierge Marie, et Protecteur du Fils même de
Dieu ».
« Il nous invite à nous reposer en
Lui »
En mai 1867, le Père Julien
rédige les constitutions de l'institut qui seront approuvées l'année
suivante par l'évêque d'Adélaïde. En décembre 1869, les Sœurs
fondent une maison à Brisbane, dans le Queensland. Mais bientôt des
difficultés apparaissent. Mère Marie écrit au Père Julien :
« Nous nous sentons seules; peu de personnes pensent à nous, il n'y
a pas de cœur aimable et familier qui vienne nous aider ; mais non,
mon Père, je me trompe ! Nous en avons Un. Vous savez que nous avons
le Sacré-Cœur, ce Cœur au-dessus de tous les cœurs; au lieu de nous
laisser seules lorsque nous sommes tentées de ressentir la solitude,
Il vient et, si aimablement, invite nos esprits fatigués à se
reposer en Lui... Oh ! si ce n'était pour l'amour du Sacré-Cœur, et
le soin toujours bienveillant et tendre de notre Mère Immaculée,
nous serions bien faibles et seules; mais près d'eux nous sommes
fortes et sans crainte – quels que soient les orages qui
menacent... »
Des orages plus graves
encore se préparent. Pendant l'absence de Mère Marie, les
difficultés à Adélaïde se multiplient: un groupe de prêtres du
diocèse, farouchement opposé au nouvel institut, souhaite sa
dissolution. C'est dans ce climat d'animosité que Mgr Sheil, évêque
d'Adélaïde, se retrouve, fatigué après un long voyage en Europe où
il a pris part au premier concile du Vatican. Devant les accusations
faites à l'encontre des Sœurs, il se montre d'abord insensible;
c'est lui, en effet, qui les a érigées. Cependant, il est peu à peu
gagné à la cause des mécontents, dont les griefs essentiels sont: le
refus des Sœurs d'accepter la bourse gouvernementale, et la
soi-disant incapacité de plusieurs d'entre elles pour
l'enseignement. Mgr Sheil se laisse convaincre qu'il doit changer
les constitutions, et, outrepassant ses pouvoirs, finit par vouloir
imposer sa volonté. Or, les Sœurs ne peuvent l'accepter. En effet,
selon le droit de l'Église, les constitutions d'une congrégation
religieuse, une fois reconnues par l'autorité compétente, ne peuvent
être modifiées sans l'assentiment du chapitre général de l'institut.
Devant le refus de Mère Marie, Mgr Sheil prend une mesure extrême :
le 22 septembre 1871, en présence de la communauté, il prononce
l'excommunication contre la fondatrice. Les Sœurs, presque à
l'unanimité, préfèrent être relevées de leurs vœux plutôt que
d'accepter les constitutions qu'il entend leur imposer, mais
qu'elles n'ont pas fait vœu d'observer. En quelques jours, elles
sont dispersées, privées de leur habit religieux, et obligées de
s'en remettre à la charité des fidèles : la Congrégation n'existe
plus.
Plus proche de Dieu que jamais
Mère Marie décrit ainsi ses
sentiments pendant que l'évêque, entouré de plusieurs prêtres,
prononçait sur elle la sentence : « Je ressentais tant d'amour...
une sorte de révérence pour la sentence même qui était prononcée
avec tant de force contre moi. Je ne sais pas comment décrire le
sentiment, mais j'étais intensément heureuse et me sentais plus
proche de Dieu que je n'avais jamais été auparavant. Cette sensation
de la présence calme et paisible de Dieu, je ne l'oublierai jamais ».
Accueillie charitablement par des familles amies et soutenue
moralement par une communauté de Pères jésuites, Mère Marie se voit
contrainte, pour éviter le scandale, d'éviter les contacts avec ses
Sœurs, et de revêtir l'habit séculier, ce qui lui coûte énormément.
Elle écrit depuis l'endroit solitaire où elle s'est retirée :
« Je n'ai jamais ressenti une paix du cœur si sûre et certaine que
depuis peu. La majesté des voies de Dieu me semble si belle...
Quelque chose semblait me chuchoter à l'oreille : “Dans quelques
années, ce scandale si éprouvant sera complètement effacé de la
mémoire des hommes, et l'Église sera plus fermement établie que
jamais, non seulement à Adélaïde, mais aussi dans toutes les
colonies” ».
Au mois de février
suivant, Mgr Sheil tombe gravement malade. Peu de temps avant sa
mort, il se rend compte qu'il a été mal conseillé, se repent de
l'injustice qu'il a commise à l'égard des Sœurs, et lève la censure
qu'il avait prononcée contre Mère Marie. Pour la fête de saint
Joseph, le 19 mars 1872, les Sœurs ont la joie de revêtir de nouveau
leur habit religieux. Toutefois, les difficultés, surtout
matérielles, ne manquent pas. Certains jours, les Sœurs n'ont pas
suffisamment à manger. Une d'elles écrit : « Mais qu'importait
cela ? nous avions Mère Marie, nous avions notre habit et nous
étions aussi heureuses que le jour est long ». Pour Mère Marie,
le dénouement de la situation est comme une victoire. Cependant,
loin de crier au triomphe, elle ne se fait pas d'illusion sur
l'avenir : « Mon chemin, écrit-elle à sa mère, sera tout
de même celui de la Croix. Je ne cherche rien d'autre, et j'aime et
bénis la douce Volonté qui me donne cette portion. Il m'est tout à
fait impossible d'en avoir une autre ».
« Jésus appelle ses
disciples à prendre leur croix et à Le suivre (Mt 16, 24) car Il a
souffert pour nous, Il nous a tracé le chemin afin que nous suivions
ses pas (1 P 2, 21). Il veut, en effet, associer à son sacrifice
rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires... En
dehors de la Croix, il n'y a pas d'autre échelle par où monter au
ciel (Sainte Rose de Lima) » (CEC, 618).
Le 28 mars 1873, Mère
Marie s'embarque pour Rome afin de solliciter pour sa Congrégation
l'approbation du Saint-Siège. Voici comment elle relate sa rencontre
avec le Pape Pie IX : « Dimanche, fête de la Pentecôte, j'ai eu
la joie de voir le Saint-Père, et d'obtenir de lui une bénédiction
chaleureuse pour moi et mes chères Sœurs... Ce qu'il a dit et la
façon dont il l'a dit quand il a su que j'étais “l'excommuniée”...
m'a montré que le Pape a un cœur de père, et lorsqu'il posa sa main
bien-aimée sur ma tête, j'ai ressenti plus que je ne tenterais de le
dire. » Elle ne quitte l'Europe qu'après avoir visité plusieurs
autres pays et s'être renseignée sur les meilleures méthodes
d'enseignement. De retour en Australie à la fin de 1874, elle est
accueillie avec la plus grande joie par ses Filles. Elle convoque
pour le 19 mars suivant, un chapitre général de la Congrégation pour
lui faire part des décisions romaines : la Congrégation est reconnue
par le Saint-Siège, moyennant quelques modifications dans la façon
de vivre des religieuses.
Une charité admirable
Comme elle l'avait prévu, les
peines ne manquent pas, malgré le soutien de Rome. Le nouvel évêque
d'Adélaïde, Mgr Reynolds, jadis d'un si grand soutien aux Sœurs de
Saint-Joseph, se laisse persuader que Mère Marie n'est pas digne de
sa charge. Avec d'autres évêques australiens, il n'a jamais accepté
que l'Institut des Sœurs de Saint-Joseph soit reconnu comme
congrégation de droit pontifical avec un gouvernement central non
soumis à la juridiction des évêques diocésains. Mgr Reynolds finit
par expulser la fondatrice du diocèse d'Adélaïde et s'arroge les
droits de supérieur canonique. S'étant rendue à Sydney, Mère Marie
est aimablement accueillie par le nouvel archevêque, le Cardinal
Moran, qui devient un grand ami et le protecteur de l'institut. Le
Cardinal est bientôt nommé par le Saint-Siège pour étudier les
charges portées contre la fondatrice par Mgr Reynolds. Dans une
lettre adressée à ses Sœurs, Mère Marie fait preuve d'un respect et
d'une charité admirables envers l'évêque qui l'a injustement
traitée : « Croyons que tout a été fait avec de bonnes
intentions, et n'oublions jamais ce que ce bon évêque a été pour
nous dans le passé ; je n'ai certainement pas besoin de demander à
toutes celles qui sont véritablement mes Filles, de ne jamais dire
ou faire quoi que ce soit, en ces temps difficiles, qui porterait
préjudice à l'évêque, à ses prêtres, ou à son peuple. Maintenant,
plus que jamais, nous devons être humbles, patientes, charitables,
et pardonner... De toute cette douleur, beaucoup de bien est venu et
il y en aura d'autre. »
Mère Marie porte ici un
regard de foi sur les événements douloureux de sa vie, et rappelle
ainsi l'enseignement de saint Paul : Tout concourt au bien de ceux
qui aiment Dieu (Rm 8, 28). « Le témoignage des saints ne cesse
de confirmer cette vérité: ainsi, sainte Catherine de Sienne dit à
ceux qui se scandalisent et se révoltent de ce qui leur arrive :
“Tout procède de l'amour, tout est ordonné au salut de l'homme, Dieu
ne fait rien que dans ce but” » (CEC, 313).
De fait, la Providence
récompensera la patience des Sœurs. Le 25 juillet 1888, la Sacrée
Congrégation de la Propagande confirme le gouvernement central des
Sœurs de l'Institut de Saint-Joseph et en transfère la maison-mère à
Sydney.
«Saint Joseph nous reconnaît-il pour
ses enfants ?»
Le mois de mars 1891 marque le
25e anniversaire de la fondation de l'institut. Mère
Marie écrit à ses Sœurs : « Mes Sœurs, tournons-nous avec grande
confiance vers notre glorieux Patron le jour de sa fête;
demandons-lui de nous obtenir tout ce dont nous avons besoin pour
devenir humbles et fidèles. Si nous n'avons pas l'esprit d'humilité,
nous ne serons les Sœurs de Saint-Joseph que par le nom. Saint
Joseph, notre Père, était humble et caché. S'il ne voyait en nous le
désir de l'imiter en cela, comment nous reconnaîtrait-il comme ses
enfants, comment prierait-il pour nous devant son Fils adoptif ? ...
Faites l'offrande de toute injustice, réelle ou imaginaire, à notre
glorieux Patron pour qu'il la présente à notre Divin Époux, son Fils
adoptif, et priez pour que vous ne vous souveniez jamais de telles
choses. Comment pourrions-nous avoir la paix et la charité, tout en
nous rappelant constamment les injures passées ? »
Les années suivantes se
passent pour Mère Marie à visiter les diverses maisons de la
Congrégation en Australie et en Nouvelle-Zélande. En janvier 1899,
après avoir cédé sa charge pendant quelques années, elle est de
nouveau élue Supérieure générale. Sa santé cependant se dégrade. En
1902, elle est victime d'une attaque d'apoplexie qui la laisse
incapable de marcher, et paralysée du bras droit. Elle reprend
lentement l'usage de ses membres et peut de nouveau marcher avec
l'aide d'un déambulateur. Cependant, ses forces déclinent. Elle rend
son âme à Dieu le 8 août 1909. Aujourd'hui, les Sœurs de
Saint-Joseph sont environ un millier, réparties entre l'Australie,
la Nouvelle-Zélande, le Timor oriental, l'Europe et l'Amérique du
Sud.
« Au milieu de
l'immensité du continent australien, soulignait le Pape
Jean-Paul II, la bienheureuse Marie MacKillop ne s'est laissée
démonter ni par le grand désert et la brousse, ni par le désert
spirituel dans lequel se trouvaient tant de ses compatriotes. Elle a
préparé avec audace le chemin du Seigneur dans les situations les
plus éprouvantes... Aujourd'hui également la communauté chrétienne
se trouve confrontée à de nombreux «déserts» modernes: ceux de
l'indifférence et de l'intolérance, la désolation du racisme et du
mépris pour d'autres êtres humains, la stérilité de l'égoïsme et de
l'infidélité: le péché sous toutes ses formes et expressions, et le
scandale du péché magnifié par les moyens de communication sociale.
Si l'Église rappelle continuellement la loi de Dieu, inscrite dans
le cœur humain et révélée dans l'Ancien et le Nouveau Testament, ce
n'est pas en raison d'un attachement arbitraire à une tradition
dépassée et à des vues démodées; c'est parce que l'homme détaché de
son Créateur et Rédempteur ne peut accomplir sa destinée et n'aura
pas la paix.»
Demandons à sainte
Marie MacKillop de nous conduire, à travers l'humilité, le pardon et
une profonde charité envers tous, dans le chemin de la véritable
Paix, qui est Jésus-Christ !
Dom Antoine Marie
osb
|
P. S. Vous
pouvez Nous aider dans la diffusion de cette Lettre
spirituelle en nous communiquant les adresses
d'éventuels lecteurs.
Si vous désirez recevoir notre lettre spirituelle sous
format papier, par courrier postal, il suffit de nous
transmettre votre adresse postale complète (l'envoi est
gratuit).
Pour faire un don :
http://www.clairval.com/dons.fr.php
Notre
site commercial :
http://www.traditions-monastiques.com/
Pour
plus de renseignements sur l'abbaye vous pouvez consulter
notre site ; vous y trouverez, entre autre, les lettres
spirituelles du deuxième semestre 1996 à l'année 2009, le
programme des retraites pour l'année en cours :
http://www.clairval.com/retraites.fr.php
Pour
publier notre lettre dans une revue, journal ... ou pour la
mettre sur un web site ou une home page une autorisation est
nécessaire. Elle doit-être demandée à :
Mail :
abbaye@clairval.com
|
|
|