Marie-Thérèse de Saint-Joseph

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Marie-Thérèse de Saint-Joseph
(Anna Maria Tauscher van den Bosch)
religieuse, fondatrice, bienheureuse
1855-1938

Ermanno Tauscher van den Bosch est un pasteur luthérien de Sandow, dans la région du Brandebourg, en Allemagne (actuellement en Pologne). Sa femme, Maria Paolina est aussi luthérienne, tout en nourrissant un grand amour pour la Mère de Dieu. C’est pourquoi, en 1855, lorsqu’elle a son premier enfant, une fille, et que le grand-père paternel, lui aussi pasteur, la baptise, le 24 juillet, sa mère tient à l’appeler Anna Maria. L’enfant s’épanouit dans ce foyer heureux et paisible, qui s’enrichit par l’arrivée de deux autres filles. En 1862, lorsque la fillette a six ans, le père est nommé pasteur ‘Surintendant’ à Arnswalde. Dans ce nouveau poste de travail, la vie des parents devient très occupée par différentes activités pastorales et caritatives. La maman, accompagnée de sa fille aînée, visite les pauvres et les malades, éveillant en elle un grand amour pour le prochain.

Nouvelle mutation du père en 1865 : il est nommé à Berlin, mais cette vie citadine trépidante ne convient pas à la petite ; elle dépérit et doit parfois interrompre l’école. Ses parents envoient les deux aînées, Anna Maria et Lisa, dans une maison d’éducation à la campagne, chez “les Frères Moraves” (descendants des Hussites). La ferveur qui anime certains de ces Frères fait naître en elle le désir de devenir ‘Sœur’. Par ailleurs, au grand air, sa santé se rétablit et elle devient une jeune fille ouverte et appréciée de tous, mais inaccessible à la flatterie. À Pâques de l’année 1872, son père décide de la faire revenir pour sa confirmation, ce qui constitue pour elle une grande épreuve, car sans le dire explicitement, elle a toujours ressenti – et cela de plus en plus – une grande incompatibilité avec le luthéranisme. Plus d’une fois, quand on lui demande quelle est sa religion, spécialement au pensionnat, elle reste sur la réserve, répondant qu’elle a sa religion personnelle. D’ailleurs, quand des pasteurs qui fréquentent la maison paternelle discutent avec elle, ils lui disent qu’elle a un esprit catholique. Autre difficulté : en 1873, on lui fait une proposition de mariage qu’elle repousse d’emblée, déclenchant la colère de son grand-père paternel, qu’elle aime pourtant beaucoup. L’année suivante, elle a la grande douleur de perdre sa chère maman qui meurt prématurément à l’âge de 45 ans, et Anna-Maria doit assurer la charge de maîtresse de maison, jusqu’au remariage de son père cinq ans plus tard. Libre dès lors de ses activités, elle réalise un rêve ancien en constituant un groupe de jeunes filles qui confectionnent des objets, mis en vente au profit des missions. Puis on la nomme directrice d’une maison d’aliénés à Cologne ; elle accepte ce poste comme un sacrifice offert à Dieu. Cependant, c’est parmi ces handicapés mentaux qu’elle trouve la pleine révélation de la vérité catholique après laquelle elle a toujours aspiré.

Elle se convertit publiquement le 30 octobre 1888 en faisant profession de foi catholique dans une église de Cologne, mais sans prononcer d’abjuration, parce qu’elle n’a jamais appartenu librement, “pas même une heure”, à l’église luthérienne. Le désir de se consacrer à Dieu se fait de plus en plus insistant. Là-dessus, elle lit l’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila. Elle pense alors au Carmel, mais son confesseur lui dit que sa voie n’est pas d’entrer dans un carmel classique déjà existant. Après réflexion, elle comprend qu’il lui faudrait un carmel sans clôture. Cela lui permettrait, après avoir contemplé, de mettre en pratique cette contemplation en assistant les enfants pauvres. Sa conversion ne s’est pas faite sans déchirement car son père refuse désormais de la recevoir. Elle est licenciée de son poste de directrice et elle erre quelques temps sans travail, jusqu’au jour où elle trouve une place de ‘dame de compagnie’ dans une famille berlinoise. Là, en se promenant dans la ville, elle est choquée au spectacle de tous ces enfants, surtout italiens, qui, après un travail harassant, traînent dans les rues sans aucun soutien de la part des adultes. En pensant à eux, elle veut fonder une communauté qu’elle appelle “Sœurs Carmélites du Divin Cœur de Jésus”, et pour les enfants, elle crée près de Berlin, un premier refuge auquel elle donne ce nom suggestif : “Maison pour les sans maison” (2 juillet 1891). Épreuve aussi du côté catholique, puisque le cardinal Kopp, évêque de Breslau, lui interdit de porter l’habit religieux. Finalement, elle se rend en Hollande, où, en 1897, le général des Carmes Déchaux lui fait parvenir son admission dans la famille carmélitaine. Là elle crée des maisons, notamment à Sittard où elle établit un premier noviciat. Tous ces établissements sont appelés “Maison de Saint Joseph”, car en bonne fille de Thérèse d’Avila, Anna Maria met toutes ses fondations sous sa protection.

Puis elle va pour la première fois à Rome en 1903. Elle crée un maison italienne à Crémone et en 1904, un cardinal lui donne la permission d’acheter à Rocca di Papa une pauvre maison, pour en faire la Maison mère de sa nouvelle Congrégation. C’est le début officiel du “Carmel du Divin Cœur de Jésus”. Avec ses compagnes, elle émet ses premiers vœux religieux, le 3 janvier 1906. Elle devient Sœur Marie Thérèse de Saint Joseph. Le même jour, 50 postulantes prennent l’habit. Le charisme des sœurs – contemplation qui se traduit ensuite en actions – doit développer en elles une charité ouverte à tous. La fondatrice leur dit : « Nous ne devons pas nous contenter d'être seulement tabernacle, habitation de Dieu, mais instruments de Dieu dont le Divin Sauveur puisse se servir pour le salut des âmes ». Apostolat qui ne se limite pas seulement aux enfants ; elles se doivent aussi d’accueillir les fils de l'Église qui ont perdu le vrai chemin et ceux qui sont en quête de consolation. « Chaque Carmélite du Divin Cœur de Jésus doit, comme un ange de réconfort et de paix, descendre des hauteurs du Carmel vers les hommes chargés de douleurs et sans paix ».

Les Sœurs essaiment jusqu’en Amérique. La maison mère italienne de Rocca di Papa est expropriée par le gouvernement après la première guerre mondiale, sous prétexte qu’elle est propriété allemande. Noviciat et maison mère se replient donc sur Sittard (Pays-Bas). À la fin de sa vie, Mère Marie-Thérèse, atteinte dans sa santé, peut de moins en moins voyager et reste à Sittard où elle s’occupe de la formation des jeunes sœurs et des affaires de la Congrégation, notamment en rédigeant les Constitutions. De plus en plus s’aiguise en elle la nostalgie du retour vers la Maison du Père. Elle y parvient sereinement le 20 septembre 1938.

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