Martin Premier, né à Todi (Ombrie),
fut élu pape en 649.
Sa première action, aussitôt après
son élection, fut de réunir un concile en la Basilique du Latran, auquel
participèrent une centaine d’évêques qui
unanimement condamnèrent le
monothélisme que l’empereur byzantin, Constant II et ses théologiens entendaient
imposer à tout l'Empire en guise de compromis avec le monophysisme : le Christ
Seigneur aurait bien deux natures, selon la doctrine orthodoxe de Chalcédoine,
mais il n'aurait qu'une seule volonté (monothélisme).
Á cette hérésie, un grand
théologien de l’époque, saint Maxime le Confesseur,
rétorqua avec fermeté et lucidité : « s'il n'a qu'une volonté (divine), il
n'a pas de volonté humaine, donc il n'est pas un homme à part entière, la
volonté humaine n'est pas sauvée. Toute la vie spirituelle chrétienne qui
consiste à conformer la volonté humaine à celle de Dieu perd sa signification ».
Comme le fait remarquer, L'enjeu de
cette querelle est donc considérable et Martin l'a bien compris, tout comme
Maxime le Confesseur et le patriarche Sophrone de
Jérusalem.
Apprenant la nouvelle de la
condamnation, Constant fit arrêter le pape par
l'exarque Calliopas de Ravenne. Les troupes le traitèrent sans respect ni
ménagement et causèrent des désordres dans le palais papal, qui était à l'époque
celui du Latran, et jusque dans la basilique du Latran qui est aussi la
cathédrale de Rome. Le mercredi 19 juin 653, le pape fut embarqué à destination
de Constantinople. Maltraité par ses gardiens durant la traversée, Martin
arriva malade et dut être transporté sur un brancard en prison. “J'y suis
depuis quarante-sept jours, écrit-il, et l'on ne m'a pas encore donné un peu
d'eau pour me laver. Je grelotte de froid ; je suis épuisé par la dysenterie ;
je vomis la nourriture que je dois manger. Mais Dieu voit tout, et j'ai
confiance en lui.”
Après une parodie de jugement à
l'Hippodrome, il fut condamné à mort le 20 décembre 653, ses vêtements
sacerdotaux furent publiquement déchirés et on lui attacha une lourde chaîne au
cou. L'empereur commua la peine en exil, à Cherson, en
Crimée. Le confesseur de la foi, toujours
maltraité, ne tarda pas à mourir dans cette terre lointaine. Sa mort est
survenue probablement le 15 septembre 655, mais, selon les sources orientales
elle aurait eut lieu le 13 avril 656 et sa fête fut donc fixée à cette date. |