Saint Martin de Braga,
comme son homonyme de Tours, naquit en Pannonie, l’actuelle Hongrie,
vers 510.
Issu, sûrement, d’une
famille aisée, il fit des études en Palestine, où il était parti en
pèlerinage. Mais de pèlerin, il se transforma en étudiant et acquit
une profonde connaissance des philosophes grecs et romains, qu’il
étudie directement dans la langue d’origine.
En même temps il se
rapprocha des pères du désert, et leur spiritualité l’influença
grandement, au point de faire de lui un ascète et un apôtre. Pour
Martin étudier signifie vivre directement, physiquement, chaque
jour, les sentiments de ceux qui nous entourent.
« Il s’instruisit à tel
point dans les lettres, qu’il était considéré comme le plus instruit
de son temps », dit de lui saint Hilaire de Poitiers.
Quittant l’Orient, le
voici à l’extrémité de l’Europe, en Galice, au nord-est de la
péninsule ibérique, où il y arriva vers 550. Cette région était
peuplée, depuis environ un siècle par les suèves qui avaient fondé
là un royaume.
Ce peuple avait été
endoctriné par les ariens et était très hostile aux idées
catholiques. Toutefois, avec le temps et certes beaucoup de courage
et ténacité, Martin s’employa de tout cœur à les faire revenir dans
le sillon de l’Église. Cette mission devint pour lui la priorité de
sa vie de missionnaire et, pour se faire, il fonda à Dume un
monastère dont il fut lui-même l’abbé. Il y forma d’autres
évangélisateurs afin de mener à bien la résolution prise. Cette
initiative porta ses fruits et, les moines, formés par lui et,
suivant l’exemple de leur maître, s’employèrent à la re-évangélisation
du pays suève.
Martin « se fit suève,
parmi les suèves » et, petit à petit leur fit accueillir la doctrine
catholique dans son intégrité et authenticité, la conciliant
habilement au caractère et à la sensibilité de ce peuple
« barbare ». Il se faisait écouter comme s’il était l’un des leurs
et, il finit par être admirer et devint l’un des personnages les
plus éminents du royaume suève.
Il sera le premier vrai
évangélisateur de cette région ibérique.
Sacré évêque de Dume,
puis archevêque de Braga, il fut également le grand organisateur et
coordonnateur de l’Église au sein de ce vaste territoire.
Convoquant un concile
local qu’il préside lui-même, il s’efforce, en utilisant les écrits
et l’enseignement, à améliorer la formation culturelle et pastorale
de son clergé, dont il règle la discipline, par le moyen des
considérations du « Capitula Martini », qui sont des règles
formulées par lui et calquées sur la spiritualité orientale, dont il
s’était enrichi lors de son séjour en Terre Sainte.
De son vivant déjà des
miracles lui étaient attribués et, après sa mort — survenue à Braga
le 20 mars 579 —, il sont innombrables.
Ses cendres, après
plusieurs translations, pour cause de guerres et invasions, se
trouvent en la cathédrale de Braga, au nord du Portugal.
Alphonse Rocha |