Martin de Coimbra Prêtre portugais

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Martin de Coimbra
Prêtre portugais, Saint
+ 1147

Martin était du village d’Arouca, au Portugal ; il naquit vers la fin du onzième siècle de parents sans fortune, mais pleins de probité et de piété. Son père s’appelait Arrius Manuelis ; sa mère, Argia. Leurs premiers soins furent d’inspirer de bonne heure l’amour de la vertu à leur enfant qui montrait une âme tendre et sensible, et de placer dans son cœur les germes de la vraie piété. Quoiqu’il ne fut pas exempt de légèreté et du caprice si communs à cet âge, il se montra pourtant docile aux leçons de ses parents, qui reprenaient sévèrement la moindre de ses fautes. C’est ainsi qu’ils posèrent le fondement de leur propre bonheur et de celui de leur fils.

Ses premiers précepteurs dans les vérités de la religion reconnurent en lui d’excellentes dispositions pour les sciences, ainsi que d’autres qualités qui semblaient trahir sa vocation pour l’état ecclésiastique. On fit part de ces choses à ses parents en leur témoignant le désir de les voir donner à leur fils, selon que leurs moyens le permettaient, une éducation d’un ordre supérieur, avec la promesse de les seconder dans leurs efforts. Les vertueux parents se félicitèrent de pouvoir faire au sanctuaire une offrande aussi agréable, et ne négligèrent rien pour faire promptement avancer leur fils dans les études de la philosophie et de la théologie. Ils recueillirent les plus beaux fruits de leurs peines ; car en peu de temps Martin mérita d’être présenté comme un modèle à tous ses condisciples.

Cet heureux début ne demeura pas caché dans l’ombre. L’archevêque Maurice de Braga, voyageant un jour par Arouca, le jeune Martin lui fut présenté comme un disciple dans lequel l’église pouvait placer de grandes espérances. Son air doux et plein de candeur plut tant à Maurice, qui crut y démêler les plus belles dispositions, qu’il l’envoya aussitôt à Braga, où il lui conféra plus tard un canonicat. Peu de temps après il reçut la prêtrise. De même qu’il avait jusqu’alors servi d’exemple à ses condisciples, de même il offrit, dans son nouvel état, un modèle de modestie, de douceur, d’humilité, de dévotion et d’exactitude scrupuleuse à remplir tous ses devoirs. Quelques efforts qu’il fit pour cacher l’éclat de ses vertus, il ne put empêcher qu’il ne perçât dans toutes ses actions, en commandant le respect et l’amour à tous ceux qui le connaissaient.

L’Archevêque de Braga songea à le placer à un poste qui offrit à son zèle une plus vaste carrière, et comme il le regardait comme très propre aux fonctions pastorales, il lui fit conférer la cure de Soure, dans le diocèse de Coimbra[1].

À peine eut-il pris possession de sa cure qu’il fit relever l’église de Soure détruite par les infidèles, et mit tous ses soins à rappeler son troupeau à une vie nouvelle par la solidité de sa doctrine, la sagesse de ses exhortations et la force de ses sermons. Ce fut la douceur qui caractérisa principalement l’exercice de ses fonctions, et c’est par elle qu’il gagna au Seigneur les pécheurs les plus endurcis. Cette belle vertu, dans laquelle Jésus-Christ nous a précédés de son divin exemple, empruntait chez lui un nouvel éclat de cette véritable humilité et de cette charité, qui se donne toute à tous, et qui aime à descendre jusque dans la poussière pour relever et rendre à leur dignité primitive les enfants des hommes déchus de leur ancienne grandeur. Il avait le péché en horreur, mais il ne haïssait pas le pécheur ; car il songeait à l’Esprit-Saint qui ne cesse d’invoquer et de prier avec des soupirs qu’aucune langue ne saurait exprimer. Il évitait cependant la société des hommes vicieux toutes les fois qu’il croyait que son âme courait quelque danger. Dans les moments de loisir il préférait s’occuper d’ouvrages manuels que de s’abandonner tant soit peu à l’inaction.

Son zèle ne se bornait pas aux chrétiens, il cherchait aussi à faire entrer les infidèles dans la bergerie de Jésus-Christ. Les Maures encore nombreux en Espagne à cette époque offrirent un vaste champ à ses travaux. Mais son activité et son ardeur enflammèrent la haine de mahométans, et lorsqu’en 1146 ils firent une invasion dans le Portugal, ils le firent prisonnier, et le jetèrent en prison à Scalabus ― l’actuelle Santarém ― : de là il fut conduit dans les prisons de Cordoue en Espagne, où il mourut le 31 janvier 1147 — huit ans après l'indépendance du condé de Lusitanie, devenu royaume du Portugal —, en rendant témoignage à la foi chrétienne, raison pour laquelle certains lui donnent le nom de martyr. Son nom ne se trouve pas dans le martyrologe romain.


[1] Le Saint ne fut pas ordonné par l’archevêque de Braga lui-même, mais par Gondisalvus, évêque de Coimbra. Il faut aussi savoir qu’à cette époque lointaine, la dignité de curé était plus élevée et importante que la qualité de chanoine.

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