Mathilde de
Magdebourg (en allemand,
Mechthild von Magdeburg ou encore Mechtilde ou
Mechthilde ( probablement en 1207 dans la région de
Helfta - 1283) est une mystique du XIIIe siècle.
Nous n’avons
aucune certitude quant à ses dates biographiques qui peuvent
cependant être reconstruites avec quelque probabilité à partir
d’indices dans son œuvre, recoupées avec des faits historiques.
Selon cette
hypothèse, Mechthild est née en 1207 dans la petite noblesse de la
région de Helfta. Elle a sa première vision à 12 ans. Vers 1230 elle
rejoint Magdebourg pour y vivre comme béguine. La même année, les
dominicains et les franciscains s’installent dans cette ville.
Les béguines
vivent alors une vie religieuse mais en résidant en ville, hors
monastère et sans prononcer des vœux. Elles s’occupent surtout des
plus démunis, marginalisés par l’essor de la culture urbaine.
Vers 1250,
Mechthild commence à écrire La Lumière fluente de la Divinité,
peut-être pour rester par ce biais en contact avec son confesseur,
le dominicain Henri de Halle, appelé alors comme lecteur à Neu-Ruppin.
Celui-ci collectionne ses écrits qui commencent aussitôt à circuler
et provoquent des réactions. On trouve des traces de discussions
engagées à partir de certains points dans les écrits ultérieurs de
la béguine.
Vers 1260 elle se
retire dans sa famille, probablement à cause d’une maladie,
peut-être aussi suite à des persécutions. C’est l’année où un synode
soumet les béguines à Magdebourg à la cure d’âme des séculiers.
Vers 1271,
Mechthild, vieille et malade, entre au monastère cistercien de
[Helfta], alors haut-lieu de la culture monastique féminine (cf.
[Gertrude de Helfta], [Mechthild_von_Hackeborn] Mechthild von
Hackeborn). D’obédience cistercienne, sans pourtant être
formellement soumis à l’ordre, le couvent est sous l’influence des
dominicains de Halle où Henri vient d’être nommé. Ce dernier fait
traduire en latin l’ensemble des écrits de Mechthild parus jusqu’à
cette date, rassemblés en six livres. Mais le traducteur remanie la
suite des textes selon des critères thématiques et en aplatissant
les métaphores trop osées à son goût.
Mechthild dicte à
ses sœurs à Helfta un septième livre qui n’est pas inclus dans la
traduction latine, preuve que celle-ci est établie dès son vivant.
Elle meurt en 1283, hautement estimée par ses sœurs comme en
témoigne l’œuvre d’une des moniales, Mechthild de Hackeborn.
Son œuvre
L’œuvre de
Mechthild de Magdebourg (La Lumière fluente de la Divinité)
se présente sous forme de sept livres avec des chapitres de longueur
et de genres littéraires très différents, depuis le petit poème
jusqu'au traité didactique.
Marquée par la
poésie courtoise et des chants populaires, Mechthild transcrit
l’enseignement religieux qu’elle reçoit, essentiellement des
dominicains, dans un langage vernaculaire chatoyant, en créant des
métaphores d’une grande fraîcheur, avec des associations nouvelles
et inhabituelles. C’est le premier écrit en langue allemande
témoignant d’expériences spirituelles personnelles. Elle forge ainsi
tout un vocabulaire pour la mystique allemande postérieure.
L’œuvre de
Mechthild de Magdebourg est intéressante à plusieurs niveaux. Elle
permet de mesurer l’apport linguistique de la nouvelle spiritualité,
avec ses nombreux néologismes et sa haute qualité poétique. Sur le
plan historique, l’écriture féminine du XIIIe siècle
donne des informations sur l’évolution du statut de la femme au
Moyen Âge. Au niveau de l’histoire des idées, la mise en avant d’une
union avec Dieu qui se fait dans l’anéantissement de soi et en
assumant l’absence de Dieu, constitue un moment assez particulier
entre mystique spéculative et émergence de l’individu.
SOURCE :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mathilde_de_Magdebourg |