Mechtilde de Hackeborn Religieuse

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Mechtilde de Hackeborn
Religieuse, Sainte
 1300

Sainte Mechtilde et sainte Gertrude, sa sœur, naquirent à Islèbe, dans la Haute-Saxe. Elles étaient comtesses de Hackeborn, et proches parentes de l'Empereur Frédéric II. Mechtilde fut élevée chez les Bénédictines de Ré- daresdorff ou Rodersdorff, au diocèse de Halberstad.

Elle montra, dès ces premières années, une grande innocence de mœurs, et beaucoup d'éloignement pour les vanités mondaines. Son obéissance charmait ses supérieures : on la voyait toujours exécuter avec autant de joie que de ponctualité ce qui lui avait été prescrit. Son amour pour la mortification frappait toutes les personnes qui vivaient avec elle. Jamais elle ne flattait son corps, et quoiqu'elle fût d'une complexion très délicate, elle s'interdisait l'usage de la viande et du vin. Son humilité lui faisait éviter tout ce qui aurait pu sentir l'ostentation : elle prenait même autant de soin pour cacher ses vertus, que les autres en prennent ordinairement pour cacher leurs vices.

Elle ne voulut point sortir de la solitude ; et quand elle fut en âge de se consacrer à Dieu par des vœux, elle fit profession dans le monastère de Rodersdorff. Quelque temps après, on l'envoya à Diessen, en Bavière, où elle devint supérieure du monastère de ce nom[1]. Elle y introduisit bientôt la pratique des plus sublimes vertus. Persuadée qu'on ne peut atteindre à la perfection monastique , sans une exacte observance de tous les points de la règle, elle exhoilait ses sœurs à s'y conformer avec promptitude, et à anticiper plutôt sur le temps marqué pour chaque exercice , qu'à se permettre le moindre retardement par négligence.

Le monastère d'Ottilsteten ou d'Edelstetin, en Souabe[2], était alors tombé dans un grand relâchement. Les évêques du pays voulant y introduire la réforme, ordonnèrent à Mechtilde de s'y retirer et de se charger de cette bonne œuvre : mais la Sainte employa diverses raisons pour s'en dispenser ; elle eut même recours aux larmes et aux prières. Tout fut inutile, il fallut obéir. Etant arrivée dans sa nouvelle communauté, elle y rétablit en peu de temps l'esprit d'une parfaite régularité. Personne ne put résister à la force réunie de sa douceur et de ses exemples. Austère pour elle-même, elle était pleine de bonté pour les autres. Elle savait faire aimer la règle en la faisant observer, et tenir ce juste milieu qui consiste à ménager la faiblesse humaine, sans élargir les voies évangéliques. Ses instructions étaient toujours accompagnées de cet esprit de charité et d'insinuation qui rend la vertu aimable. Elle obligeait ses sœurs à la plus exacte clôture, et les tenait éloignées de tout commerce avec les gens du monde : par là, elle les préservait de la dissipation, dont l'effet ordinaire est de refroidir la charité et d'éteindre la ferveur.

Elle n'avait d'autre lit qu'un peu de paille. Sa nourriture était fort grossière, encore ne mangeait-elle que pour soutenir son corps. Elle partageait tous ses moments entre la prière, la lecture et le travail des mains. Elle observait le silence le plus rigoureux. L'esprit de componction dont elle était animée, fournissait à ses yeux une source continuelle de larmes. Elle ne se crut jamais dispensée de la règle, pas même à la cour de l'Empereur, où elle avait été obligée d'aller pour les affaires de son monastère. Lorsque la maladie la forçait à garder le lit, sa plus grande douleur était de ne pouvoir assister, avec les autres sœurs, à la prière et à l'office de la nuit. Elle mourut à Diessen le 29 Mars, quelque temps après l'an 1300, et avant sainte Gertrude, sa sœur. Son nom n'a jamais été inséré dans le martyrologe romain ; mais on le trouve dans plusieurs calendriers sous le 10 Avril, le 29 Mars, et le 30 Mai.

Abbé Jacquet :
(in “La Vie d'un saint pour chaque jour”, Tome I, p. 409-410)


[1] En latin Damusia; il était auprès du lac d'Ambre, non loin du bourg de Diessen, dans l'ancienne juridiction domaniale de Landesberg, et appartenait au diocèse d'Augsbourg. Il est aujourd'hui dans le cercle de l'Isar. Quoiqu'il ait été longtemps desservi par des chanoinesses régulières de S. Augustin, il paraît qu'on y suivait la règle de S. Benoît lorsque la B. Mechtilde en était supérieure. Il avait été fondé, en 1232, par Bertkold, comte d'Andechs. Saint Otlion, évêque de Bamberg, lui donna des biens considérables.
[2] Entre Augsbourg et Ulm.

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