Ce saint est fort
célèbre par ses miracles, par le monastère qu'il fonda, et par les
pèlerinages qui se font à son
tombeau. Sa légende lui donne
ordinairement le nom de Conard-Meen. Il sortait d'une famille
noble et riche de la province de Gwent, dans le South-Wales. On dit
qu'il était parent de saint Magloire et de saint Samson, du côté de
sa mère. Quoi qu'il en soit, il passa dans l'Armorique, et y prêcha
l'Evangile avec beaucoup d'édification et de fruit.
Le comte Caduon lui
ayant donné des terres situées de chaque côté de la rivière de Meu,
il y fonda un monastère. Guérech 1er,
comte de Vannes, se déclara le protecteur de cet établissement, et
fit même ressentir les effets de sa libéralité au monastère dont
saint Meen fut établi abbé par saint Samson, vers l'an 55o. Telle
fut l'origine de l'abbaye de Saint-Jean-Baptiste de Gaël, dite
depuis de Saint-Meen.
Le saint abbé établit
une régularité admirable parmi ses religieux. Ce fut lui qui donna
l'habit à Judicaël, roi de Domnonée, lorsqu'il quitta le monde dans
la vingt-deuxième année de son âge.
Il fonda un second
monastère près d'Angers, qu'il peupla de ses disciples, et qu'il
allait souvent visiter pour y entretenir la ferveur. Ses exemples et
ses exhortations inspirèrent l'amour de la solitude à un grand
nombre de personnes.
Saint Meen mourut à
Gaël vers l'an 617. La dévotion attire beaucoup de monde à son
tombeau, et il s'y est opéré plusieurs miracles. Durant les guerres
des Normands, les reliques du saint furent portées à l'abbaye de
Saint-Florent, près de Saumur; il y en a cependant une portion, dans
celle qui porte son nom en Bretagne. S. Meen était invoqué
dans les litanies anglaises du septième siècle ; il était aussi
nommé dans le Missel dont l'Eglise d'Angleterre se servait avant la
conquête des Normands.
Sa fête est marquée
comme solennelle dans les calendriers de la plupart des diocèses de
Bretagne, sous le 21 de juin.
SOURCE : Alban
Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction :
Jean-François Godescard. |