Il est né à
Vich, en Catalogne (Espagne), le 29 septembre 1591. Cet enfant
de bénédiction méprisa le monde avant de le connaître et dès sa
plus tendre jeunesse, il fait le voeu de chasteté perpétuelle.
A
l'âge de six ans, pressé du désir de marcher sur les traces des
Saints, il courut se cacher dans une caverne. Il s'y livrait à
de pieuses méditations sur les souffrances de Notre-Seigneur,
lorsqu'il fut découvert et obligé à revenir chez lui. En
rentrant sous le toit paternel, Michel ne diminua en rien la
sévérité du genre de vie qu'il s'était proposé de suivre. Il
jeûnait trois fois la semaine, couchait sur des sarments,
n'avait qu'une pierre pour oreiller et prenait fréquemment la
discipline. Ses mortifications étaient si rigoureuses qu'on a
peine à comprendre comment un âge aussi tendre a pu les
supporter.
Michel
n'avait que douze ans lorsqu'il prit la ferme résolution
d'embrasser l'état religieux. Il se rendit à Barcelone et se
présenta chez les Trinitaires qui l'admirent au noviciat. Dès
qu'il eut atteint l'âge fixé par les canons de l'Église, il fit
ses vœux, le 30 septembre 1607.
Peu de mois
après, il apprit que le bienheureux Jean-Baptiste de la
Conception venait d'entreprendre la réforme de l'Ordre de la
Sainte Trinité. Il se hâta d'aller se joindre aux fervents
religieux qui secondaient le zélé réformateur. Il se distingua
bientôt par son ardeur à pratiquer la Règle primitive de
l'institut que les réformés observaient dans toute sa rigueur.
Sa fidélité
aux moindres observances était si grande que jamais on ne put le
trouver en défaut sur aucun point de la Règle. Il ne possédait
qu'une seule tunique, ne buvait jamais de vin et passait
quelquefois une semaine entière sans prendre aucune nourriture.
Il donnait très peu de temps au sommeil, et passait le reste de
la nuit dans la contemplation des choses célestes.
On a écrit
qu'il passait des heures et des heures agenouillé devant le
Saint Sacrement à la chapelle et qu'il fut souvent favorisé
d'extases et de visions célestes pendant qu'il célébrait les
saints mystères. Mais quelles que soient les consolations
célestes que Saint Michel des Saints goûta dans les exercices de
piété, il savait s'en arracher pour remplir les devoirs imposés
par la charité. Il passait un temps considérable au
confessionnal, dévoué tout entier au service des âmes.
Aux yeux de
tous, de son vivant même, il a paru être un véritable Saint. On
l'appelait: la fleur des Saints, d'où provient sans doute le nom
de Michel des Saints que lui connaît la postérité. Son mérite le
fit choisir par deux fois pour gouverner des maisons de son
Ordre. Il est mort âgé de trente-trois ans, le 10 avril 1625.
D'après les
Petits Bollandistes, Paris, 1874, tome VIII, p. 61-63 |