27
Les mages
Notre monde, au
début du XXIe
siècle, nous bouleverse tous, tous autant les uns que les
autres. Il nous faut donc prier Notre Seigneur, pour tous nos
amis douloureux, pour le salut des pauvres petits enfants à qui
on
enseigne
le vice, et cela même dans nos écoles. Notre cœur pleure avec le
Cœur de Dieu quand nous voyons la débâcle de notre civilisation
ex-chrétienne. On a chassé Dieu, et Dieu nous laisse à
nous-mêmes puisque nous ne voulons plus de Lui... Réfléchissons:
nous nous plaignons, mais n'en était-il pas déjà ainsi dans les
temps qui précédèrent Jésus? Nous souvenons-nous du sort des
habitants de la terre à l'époque de Noé et de ceux de Sodome et
de Gomorrhe. Ils vivaient déjà ce que nous vivons actuellement
et Dieu les avait durement punis... Et nous?
Nous, nous sommes
profondément troublés, et nous ne pouvons pas nous empêcher de
rapporter ici quelques phrases du Psaume 53 (54) qui est comme
le résumé de ce que notre monde vit aujourd'hui. C'est tellement
surprenant que nous en demeurons comme muets :
“L'insensé dit
dans son cœur : 'Il n'y a pas de Dieu!' Ils sont corrompus, ils
commettent des crimes abominables; il n'en est aucun qui fasse
le bien.
Dieu, du haut
des cieux, regarde les fils de l'homme, pour voir s'il se trouve
quelqu'un d'intelligent, quelqu'un qui cherche Dieu. Tous sont
égarés, tous sont pervertis; il n'en est aucun qui fasse le
bien, pas même un seul. N'ont-ils pas de connaissance ceux qui
commettent l'iniquité ? Ils dévorent mon peuple comme ils
mangent du pain, ils n'invoquent point Dieu ! Ils trembleront
tout à coup d'épouvante, sans qu'il y ait sujet d'épouvante;
car Dieu a dispersé les os de celui qui campait contre toi.
(Israël) Tu les as confondus, (les ennemis d'Israël)
car Dieu les a rejetés”.
“Oh! puisse
venir de Sion (de l'Église) la délivrance d'Israël! Quand
Dieu ramènera les captifs de son peuple, Jacob se réjouira,
Israël sera dans l'allégresse”. (Psaume 53 - Vulg. LII)
Nous devons prier
beaucoup et travailler pour que les hommes retrouvent Dieu, et
L'aiment, ce qui signifie qu'il faut d'abord qu'ils Le
connaissent. Connaître le Messie, connaître Dieu qui s'incarne,
c'est ce que les mages ont su faire. Imitons-les.
27-1-L'arrivée des mages à Jérusalem
La vie se poursuit
pour Marie et Joseph, toute simple mais si heureuse, et le plus
souvent, à Bethléem. Les événements qui avaient tant ému les
habitants de Bethléem et ce qui s'était passé au Temple, au
sujet de Jésus, étaient-ils arrivés aux oreilles des autorités ?
Il ne semble pas car, comme nous l'avons déjà vu, saint Matthieu
rapporte dans son Évangile : "Jésus étant né à Bethléem de
Judée, aux jours du roi Hérode, voici que des mages d'Orient
arrivèrent à Jérusalem, disant: " Où est le roi des Juifs qui
vient de naître ? Car nous avons vu son étoile à l'orient et
nous sommes venus l'adorer. Ce que le roi Hérode ayant appris,
il fut troublé, et tout Jérusalem avec lui." (Matthieu 2, 1
à 3)
Il y a dans
l'histoire des peuples des choses étonnantes et
incompréhensibles. Ainsi, la naissance de Jésus, qui ébranla une
grande partie de la population de Bethléem, et de nombreuses
personnes fort connues au Temple de Jérusalem, semble être
passée totalement inaperçue des autorités. Il faut dire que le
couple formé par Joseph et Marie semblait bien insignifiant...
Quant aux bergers, inutile d'en parler. Et les docteurs du
Temple de Jérusalem, qui avaient revu une de leurs anciennes
élèves devenue maman, étaient restés assez discrets malgré les
prophéties de Siméon et d'Anne. Il faut toujours être prudent,
n'est-ce pas, d'autant plus que la petite Marie et son bébé
avaient semblé bien ordinaires. Donc, on ne fait pas de bruit:
on verra bien...
Mais quand ce
furent des savants venus d'Orient qui parlèrent de la venue du
Messie, annoncée par une étoile, là il fallait faire attention.
Aussi, le roi Hérode "rassembla-il tous les grands prêtres et
les scribes du peuple, et il s'enquit auprès d'eux où devait
naître le Christ. Ils lui dirent: 'À Bethléem de Judée, car
ainsi a-t-il été écrit par le prophète: et toi, Bethléem, terre
de Juda, tu n'es pas la moindre parmi les principales villes de
Juda, car de toi sortira un chef qui paîtra Israël, mon
peuple'." (Matthieu 2, 4 à 6) Fort de ces informations, le
roi Hérode fit venir "secrètement les mages, et s'enquit avec
soin auprès d'eux du temps où l'étoile était apparue. Et il les
envoya à Bethléem en disant : 'Allez, informez-vous exactement
au sujet de l'enfant, et lorsque vous l'aurez trouvé,
faites-le-moi savoir, afin que moi aussi j'aille l'adorer.'
Ayant entendu les paroles du roi, ils partirent." (Matthieu
2, 7 à 9)
Ici on peut se
demander pourquoi Hérode convoqua les mages "en secret".
Aurait-il voulu, compte tenu de son trouble et de ses craintes,
éviter que l'information de la naissance du vrai roi d'Israël,
se répandît alentour? Il s'informe également de la date, même
approximative, de l'apparition de l'étoile. Veut-il connaître
l'âge de l'Enfant? Et pourquoi? N'a-t-il pas déjà la volonté de
se débarrasser de ce personnage encombrant qui pourrait lui
nuire, à lui et à sa dynastie? Les mages ayant répondu sans
méfiance et très clairement à toutes ses questions, le roi
Hérode insista pour qu'ils repassent le voir, afin de lui
indiquer l'endroit exact, où se trouvait l'Enfant, afin qu'il
puisse, lui aussi, aller l'adorer... Quelle perversité!
Les mages ont
quitté Jérusalem et se dirigent vers Bethléem. Ils ont été
profondément troublés par l'attitude du roi Hérode. Comment...
le roi qu'ils viennent de rencontrer n'est pas au courant de la
naissance du Roi des juifs? Il a même dû réunir tous les
grands-prêtres et les scribes pour savoir où devait naître ce
Roi... Il y a là quelque chose de pas très clair et les mages
sont inquiets. Ce sont des savants habitués à toujours se poser
des questions quand, dans leurs travaux d'astronomes, ils
découvrent des étoiles nouvelles; c'est d'ailleurs à cause d'une
nouvelle et particulièrement belle étoile qu'ils sont ici, en
marche vers Bethléem. Mais où est-elle donc passée cette étoile
si magnifique qui leur a annoncé cette naissance si glorieuse.
Le message qu'ils avaient reçu était pourtant bien clair, et
chacun des mages avait reçu le même. Chacun des trois mages, qui
étaient de pays différents et ne se connaissaient pas avant leur
rencontre, loin d'ici, à un grand carrefour de routes, avait
reçu le même avertissement et la même nouvelle. Ils avaient
ainsi pu mettre en commun leurs réflexions au sujet de l'étoile
nouvelle et du message reçu, et ils avaient constaté qu'ils
avaient eu la même information, dans un contexte stellaire
identique. Aucun d'entre eux ne s'était trompé. Quelle joie ce
fut pour ces savants qui cherchaient Dieu!
27-2-Les
mages et l'Enfant Jésus
Les mages
marchaient vers Bethléem au rythme de leurs chameaux. Ils
discutaient sur l'attitude d'Hérode et soudain, ils virent que
l'étoile était revenue... Elle était là, ils la voyaient dans sa
magnificence. Mais, surprise! Elle était beaucoup plus bas dans
le ciel, comme si elle voulait leur indiquer quelque chose: "
Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue à l'orient allait
devant eux, jusqu'à ce que, venant au-dessus du lieu où était
l'enfant, elle s'arrêta. À la vue de l'étoile, ils eurent une
très grande joie." (Matthieu 2, 10) Pleins d'un bonheur
intense, les mages poursuivirent leur chemin pendant quelques
minutes, mais l'étoile s'arrêta devant une petite maison. La
porte était ouverte, et, sur un signe très amical de la
maîtresse de maison qui semblait les attendre, "ils entrèrent
dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se
prosternant, ils l'adorèrent; puis, ouvrant leurs trésors, ils
lui offrirent des présents: de l'or, de l'encens et de la
myrrhe." (Matthieu 2, 11 et 12)
L'arrivée et
surtout l'arrêt d'une caravane aussi luxueuse et princière que
celle des mages dans la petite ville de Bethléem ne pouvait pas
passer inaperçue. Joseph quitta son atelier pour voir ce qui se
passait: il ne voulait pas que quelque chose arrivât à son
Petit! Les mages lui sourirent et Joseph put admirer les
magnifiques cadeaux qu'ils venaient de déposer aux pieds du
petit Enfant. Joseph s'étonna encore plus lorsqu'il vit Jésus,
qui parlait à peine, bavarder avec ces visiteurs impressionnants
et les appeler chacun par son nom. Ainsi Joseph sut qu'ils
s'appelaient, Gaspar, Balthazar et Melchior. Le temps passait
vite: beaucoup de personnes de Bethléem, averties par le bruit
des chameaux, venaient voir ce qui arrivait et elles se
renseignaient... Elles avaient ainsi la preuve que les bergers
avaient dit vrai: l'étoile des mages était apparue exactement au
moment où les bergers avaient été avertis par des anges, de la
naissance de Celui qui serait le Messie tant attendu...
27-3-Le
départ des mages
Et le Messie
sauverait le monde! Ainsi l'Enfant qui était devant eux, n'était
pas un roi ordinaire. Il était bien plus que le Roi des juifs,
mais les mages ne savaient pas encore de quel Royaume il serait
Roi. Ils comprenaient maintenant l'inquiétude d'Hérode, tout en
s'étonnant encore de son manque d'information. Le temps passait
vite; la nuit était tombée... Aussi les mages furent-ils invités
à passer la nuit dans la plus belle auberge de Bethléem, ce
qu'ils acceptèrent avec joie. Le lendemain, dans le courant de
la matinée ils retournèrent voir le petit Enfant pour lui dire
au revoir. Ils avertirent ses parents qu'ils devaient être très
prudents, car, "ils avaient été avertis en songe de ne point
retourner vers Hérode. Aussi regagnèrent-ils leur pays par un
autre chemin." (Matthieu 2, 12)
La vie de Marie et
de Joseph allait bientôt être gravement bouleversée. Mais, pour
l'instant, ils regardaient les cadeaux des mages. Ils ne
comprenaient pas très bien à quoi ils leur serviraient, mais
comme ils avaient été apportés d'une manière si spéciale, ils
décidèrent de les conserver. D'ailleurs, ces cadeaux étaient un
autre signe de la conception miraculeuse de Jésus: l'encens
n'était destiné qu'à Dieu; l'or c'était pour le Roi qu'il
serait, plus tard. Par contre, la myrrhe leur posait problème:
qui allait mourir chez eux? Marie repensa à la parole du vieux
Siméon, mais elle ne dit rien: il ne fallait pas affoler
Joseph... |