SOYEZ LES BIENVENUS SUR LE SITE DES AMIS D'ALEXANDRINA - SEDE BEM-VINDOS AO SITE DOS AMIGOS DA BEATA ALEXANDRINA

     

DEUXIÈME DIMANCHE DE Pâques

– B –

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres (Ac. 4, 32-35)

La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme, et personne ne se disait propriétaire de ce qu'il possédait, mais on mettait tout en commun. C'est avec une grande force que les Apôtres portaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et la puissance de la grâce était sur eux tous. Aucun d'entre eux n'était dans la misère, car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, et ils en apportaient le prix pour le mettre à la disposition des Apôtres. On en redistribuait une part à chacun des frères au fur et à mesure de ses besoins.

 

Psaume 117

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Qu'ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort.
Non, je ne mourrai pas, je vivrai,
pour annoncer les actions du Seigneur.

La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d'angle :
c'est là l'œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.

Voici le jour que fit le Seigneur :
qu'il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !

 

Lecture de la première lettre de saint Jean (1Jn. 5, 1-6)

Tout homme qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est vraiment né de Dieu ; tout homme qui aime le Père aime aussi celui qui est né de lui. Nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements. Car l'amour de Dieu, c'est cela : garder ses commandements. Ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Et ce qui nous a fait vaincre le monde, c'est notre foi. Qui donc est vainqueur du monde ? N'est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C'est lui, Jésus-Christ, qui est venu par l'eau et par le sang : pas seulement l'eau, mais l'eau et le sang. Et celui qui rend témoignage, c'est l'Esprit, car l'Esprit est la vérité.

 

Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ
selon Saint Jean  (Jn. 20, 19-31)

C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux.

Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit à nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus.»

Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n'était pas avec eux, quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas. »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. » Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

 

Il faut transmettre au monde le Feu de la Miséricorde

Traditionnellement, l’évangile de ce dimanche est celui de l’apparition de Jésus aux Apôtres, d’abord en l’absence de Thomas au soir de la Résurrection, puis en sa présence huit jours après. Depuis quelques années, c’est particulièrement aussi le Dimanche de la Miséricorde Divine, ainsi appelé par la volonté de Notre-Seigneur dans sa manifestation à sainte Maria Faustyna Kowalska, dite “Sœur Faustine”, 1905-1938, que Jean-Paul II a canonisée en 2000 (et qui a sa fête le 5 octobre). Voyons donc ce que les textes d’aujourd’hui nous montrent de la Miséricorde Divine.

Cette apparition du Ressuscité le jour-même de la Résurrection est très importante dans la vie de la première Église, non pas à cause du doute momentané de Thomas, mais parce que le Ressuscité souffle l’Esprit Saint sur les Apôtres. Le Christ, qui avait rendu l’esprit, qui était mort, a aujourd’hui repris la vie ; il se montre aux Apôtres et, après leur avoir souhaité la Paix, son premier geste est de leur insuffler comme une deuxième vie, une nouvelle force : par l’Esprit, ils remettront désormais les péchés.

A chaque pas de sa vie publique, le Seigneur n’a cessé de remettre les péchés, de pardonner ; maintenant, dans son immense bonté, avant de regagner les Demeures éternelles, il transmet ce pouvoir aux Apôtres et à toute l’Église : Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis.”

Saint Thomas n’a donc pas reçu ce pouvoir, puisqu’il était absent ? On pourra répondre que, à travers les onze Apôtres présents, Jésus a soufflé aussi sur lui, ainsi que sur tous les successeurs des Apôtres, sur tous les évêques de tous les temps et de toutes les nations (et rien n’empêche non plus de supposer que Pierre, le chef des Apôtres, ait à son tour soufflé sur Thomas pour lui transmettre ce pouvoir).

L’ordination épiscopale ne comporte pas cette insufflation de l’Esprit ; mais le geste consécrateur réside dans l’imposition des mains sur la tête du Candidat, en signe de descente de l’Esprit sur ce prêtre qui va devenir évêque. Il semble que ce rite remonte déjà à la première Église, car saint Paul parle du don que son disciple Timothée a reçu “par l’imposition de (ses) mains” (2Tim 1:6).

Voici donc officiellement institutionnalisé ce Sacrement de la Miséricorde, la Réconciliation sacramentelle, l’accueil sacerdotal de tout pécheur repenti. Mais n’omettons pas maintenant d’admirer la magnanimité de Jésus qui “prend Thomas au mot” et lui fait voir et toucher les plaies de ses mains et de son côté. Aucun des autres n’a osé ce geste qui tient de l’intimité, mais Thomas l’a demandé et (presque) obtenu. En réalité, il n’est pas dit qu’il ait réellement touché du doigt les plaies glorieuses de Jésus, mais il aura certainement vu au moins celles des mains, et surtout il nous a laissé cette magnifique déclaration de Foi : “Mon Seigneur et mon Dieu”. Il se pourrait bien qu’à ce moment-là Thomas ait eu une sorte de vision céleste et que, comme les trois autres Apôtres sur le Mont Thabor, il ait contemplé au-delà de la sainte humanité de Jésus, Sa lumineuse divinité. Quoi qu’il en soit, la conviction la plus totale a maintenant remplacé le doute et Thomas ira évangéliser la Foi courageusement dans les contrées les plus lointaines d’Asie.

Un récent converti, qui n’était pas vraiment un enfant de chœur, tant s’en faut, mais qui est maintenant un authentique apôtre de Jésus, a eu dans sa prison une attitude un peu semblable à celle de saint Thomas, lorsqu’il interpella ce “Mec” qu’il ne connaissait pas encore en l’invitant à venir le voir à deux heures du matin. A l’heure dite, quand notre bonhomme n’y pensait plus et dormait profondément, le Seigneur l’a pris au mot, Il s’est montré, l’a appelé, lui a parlé : à sept heures du matin, l’homme était encore à genoux, pleurant ses péchés, transformé et désormais respectueux de tous, obéissant, discipliné, et prisonnier modèle. Ce n’est pas un secret de mentionner ici le nom d’André Levet, que vous pourrez retrouver sur Internet.

Vraiment la miséricorde de Dieu est immense envers tous ceux qui ouvrent leur cœur à la Vérité. Et comment ne pas rendre aussi d’immenses actions de grâces pour cette divine promesse que Jésus nous adresse à travers l’apôtre Thomas : “Heureux ceux qui croient sans avoir vu.” Indirectement, Jésus rappelle à Thomas leur conversation de deux jours avant ; c’est en effet le même Thomas qui, lors de la dernière Cène, demanda à Jésus : “Seigneur nous ne savons pas où tu vas. Comment en connaîtrions-nous le chemin ?” et en reçut cette sublime réponse : “C’est moi qui suis le Chemin, la Vérité, et la Vie. Nul ne va au Père que par moi.” A ce moment-là, les apôtres n’avaient pas encore réalisé par quel “chemin” le Christ devait revenir à la Vie pour nous y introduire, mais il ne se passera qu’un peu plus de deux jours avant que tout soit réalisé : alors le Christ sera passé dans les liens de la mort, aura repris vie et leur apparaîtra avec son corps glorieux. Voilà le “chemin” dans la “vérité”, le chemin vers la “Vie”.

Oui, vraiment, heureux ceux qui croient sans avoir vu. Heureux si nous savons nous remettre entièrement à la volonté de Dieu, à la Providence, à l’Église, et que sans hésiter nous mettons toute notre personne à Sa disposition, pour être dans la Main divine un bon instrument de travail pour la Vigne du Seigneur. Peu importe où Dieu nous mènera, mettons-nous à Son écoute, à Sa disposition ; malgré toutes nos faiblesses, Il nous conduira vers la Vérité tout entière.

Vivre dans un tel état d’esprit explique la joie des premiers Chrétiens que nous décrivent les Actes des Apôtres : “Tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, et ils en apportaient le prix pour le mettre à la disposition des Apôtres. On en redistribuait une part à chacun des frères au fur et à  mesure de ses besoins.” Apparemment on avait déjà une réponse au problème social, il y a deux mille ans. Et efficace.

Pour conclure, disons aujourd’hui la prière que fit Jean-Paul II à Cracovie, lors de son homélie :

“Dieu, Père miséricordieux, qui as révélé Ton Amour dans Ton Fils Jésus-Christ, et l’as répandu sur nous dans l’Esprit Saint Consolateur, nous Te confions aujourd’hui le destin du monde et de chaque homme. Penche-toi sur nos péchés, guéris notre faiblesse, vaincs tout mal, fais que tous les habitants de la terre fassent l’expérience de Ta Miséricorde, afin qu’en Toi, Dieu Un et Trine, ils trouvent toujours la Source de l’Espérance. Père éternel, par la Douloureuse Passion et la Résurrection de Ton Fils, accorde-nous Ta Miséricorde, ainsi qu’au monde entier. Amen”.

Le même Pontife ajoutait : “Dans la Miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix, et l’homme trouvera le bonheur !… Que ce message de la Miséricorde Divine atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leur cœur d’Espérance… Il faut transmettre au monde le Feu de la Miséricorde” (17 août 2002).

Abbé Charles Marie de Roussy

Pour toute demande de renseignements, pour tout témoignage ou toute suggestion,
veuillez adresser vos courriers à
 :

alexandrina.balasar@free.fr