
VEILLÉE PASCALE
– B –

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Lecture du livre de la Genèse (Gn. 1,
1-2,2)
Au commencement, Dieu créa
le ciel et la terre.
La terre était informe et
vide, les ténèbres étaient au-dessus de l'abîme et le souffle de Dieu
planait au-dessus des eaux.
Dieu dit : « Que la lumière
soit. » Et la lumière fut.
Dieu vit que la lumière
était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres.
Dieu appela la lumière «
jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un
matin : ce fut le premier jour.
Et Dieu dit : « Qu'il y ait
un firmament au milieu des eaux, et qu'il sépare les eaux. »
Dieu fit le firmament, il
sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont
au-dessus. Et ce fut ainsi.
Dieu appela le firmament «
ciel ». Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le deuxième jour.
Et Dieu dit : « Les eaux
qui sont au-dessous du ciel, qu'elles se rassemblent en un seul lieu, et
que paraisse la terre ferme. » Et ce fut ainsi.
Dieu appela la terre ferme
« terre », et il appela la masse des eaux « mer ». Et Dieu vit que cela
était bon.
Dieu dit : « Que la terre
produise l'herbe, la plante qui porte sa semence, et l'arbre à fruit qui
donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. » Et ce fut
ainsi.
La terre produisit l'herbe,
la plante qui porte sa semence, selon son espèce, et l'arbre qui donne,
selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. Et Dieu vit que cela
était bon.
Il y eut un soir, il y eut
un matin : ce fut le troisième jour.
Et Dieu dit : « Qu'il y ait
des luminaires au firmament du ciel, pour séparer le jour de la nuit ;
qu'ils servent de signes pour marquer les fêtes, les jours et les années
; et qu'ils soient, au firmament du ciel, des luminaires pour éclairer
la terre. » Et ce fut ainsi.
Dieu fit les deux grands
luminaires : le plus grand pour régner sur le jour, le plus petit pour
régner sur la nuit ; il fit aussi les étoiles.
Dieu les plaça au firmament
du ciel pour éclairer la terre, pour régner sur le jour et sur la nuit,
pour séparer la lumière des ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon.
Il y eut un soir, il y eut
un matin : ce fut le quatrième jour.
Et Dieu dit : « Que les
eaux foisonnent d'une profusion d'êtres vivants, et que les oiseaux
volent au-dessus de la terre, sous le firmament du ciel. »
Dieu créa, selon leur
espèce, les grands monstres marins, tous les êtres vivants qui vont et
viennent et qui foisonnent dans les eaux, et aussi, selon leur espèce,
tous les oiseaux qui volent. Et Dieu vit que cela était bon.
Dieu les bénit par ces
paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que
les oiseaux se multiplient sur la terre. »
Il y eut un soir, il y eut
un matin : ce fut le cinquième jour.
Et Dieu dit : « Que la
terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bestiaux, bestioles
et bêtes sauvages selon leur espèce. » Et ce fut ainsi.
Dieu fit les bêtes sauvages
selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce, et toutes les
bestioles de la terre selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon.
Ainsi furent achevés le
ciel et la terre, et tout leur déploiement.
Dieu dit : « Faisons
l'homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu'il soit le maître
des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les
bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la
terre. »
Dieu créa l'homme à son
image,
à l'image de Dieu il le créa,
il les créa homme et femme.
Dieu les bénit et leur dit
: « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et
soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du
ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. »
Dieu dit encore : « Je vous
donne toute plante qui porte sa semence sur toute la surface de la
terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre
nourriture.
Aux bêtes sauvages, aux
oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle
de vie, je donne comme nourriture toute herbe verte. » Et ce fut ainsi.
Le septième jour, Dieu
avait achevé l'œuvre qu'il avait faite. Il se reposa, le septième jour,
de toute l'œuvre qu'il avait faite.
Et Dieu vit tout ce qu'il
avait fait : c'était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : ce
fut le sixième jour. |

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Psaume : 103,
(1-2a, 5-6, 10.12, 13-14ab, 24.35c)
Bénis le Seigneur, ô mon
âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière !
Tu as donné son assise à la terre :
qu'elle reste inébranlable au cours des temps.
Tu l'as vêtue de l'abîme des mers :
les eaux couvraient même les montagnes.
Dans les ravins tu fais jaillir des sources
et l'eau chemine au creux des montagnes ;
les oiseaux séjournent près d'elle :
dans le feuillage on entend leurs cris.
De tes demeures tu abreuves les montagnes,
et la terre se rassasie du fruit de tes œuvres ;
tu fais pousser les prairies pour les troupeaux,
et les champs pour l'homme qui travaille.
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
Tout cela, ta sagesse l'a fait ;
la terre s'emplit de tes biens.
Bénis le Seigneur, ô mon âme ! |

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Lecture du livre de la Genèse (Gn. 22,
1-13. 15-18)
Dieu mit Abraham à
l'épreuve. Il lui dit : « Abraham ! » Celui-ci répondit : « Me voici ! »
Dieu dit : « Prends ton
fils, ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah,
et là tu l'offriras en sacrifice sur la montagne que je t'indiquerai. »
Abraham se leva de bon
matin, sella son âne, et prit avec lui deux de ses serviteurs et son
fils Isaac. Il fendit le bois pour le sacrifice, et se mit en route vers
l'endroit que Dieu lui avait indiqué.
Le troisième jour, Abraham,
levant les yeux, vit l'endroit de loin.
Abraham dit à ses
serviteurs : « Restez ici avec l'âne. Moi et l'enfant nous irons jusque
là-bas pour adorer, puis nous reviendrons vers vous. »
Abraham prit le bois pour
le sacrifice et le chargea sur son fils Isaac ; il prit le feu et le
couteau, et tous deux s'en allèrent ensemble.
Isaac interrogea son père
Abraham : « Mon père ! - Eh bien, mon fils ? » Isaac reprit : « Voilà le
feu et le bois, mais où est l'agneau pour l'holocauste ? »
Abraham répondit : « Dieu
saura bien trouver l'agneau pour l'holocauste, mon fils », et ils s'en
allaient tous les deux ensemble.
Ils arrivèrent à l'endroit
que Dieu avait indiqué. Abraham y éleva l'autel et disposa le bois, puis
il lia son fils Isaac et le mit sur l'autel, par-dessus le bois.
Quand ils arrivèrent à
l'endroit que Dieu lui avait indiqué, Abraham étendit la main et saisit
le couteau pour immoler son fils.
Mais l'ange du Seigneur
l'appela du haut du ciel et dit : « Abraham ! Abraham ! » Il répondit :
« Me voici ! »
L'ange lui dit : « Ne porte
pas la main sur l'enfant ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant
que tu crains Dieu : tu ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique. »
Abraham leva les yeux et
vit un bélier, qui s'était pris les cornes dans un buisson. Il alla
prendre le bélier et l'offrit en holocauste à la place de son fils.
Du ciel l'ange du Seigneur
appela une seconde fois Abraham :
« Je le jure par moi-même,
déclare le Seigneur : parce que tu as fait cela, parce que tu ne m'as
pas refusé ton fils, ton fils unique, je te comblerai de bénédictions,
je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que
le sable au bord de la mer, et ta descendance tiendra les places fortes
de ses ennemis.
Puisque tu m'as obéi,
toutes les nations de la terre s'adresseront l'une à l'autre la
bénédiction par le nom de ta descendance. » |

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Psaume : 15 (5.8, 9-10, 1b.11)
Seigneur, mon partage et ma
coupe :
de toi dépend mon sort.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.
Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m'abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.
Mon Dieu, j'ai fait de toi mon refuge.
Tu m'apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
A ta droite, éternité de délices ! |

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Lecture du livre de l'Exode (Ex 14,
15-15, 1)
Les fils d'Israël, voyant
les Egyptiens lancé à leur poursuite, étaient effrayés.
Le Seigneur dit à Moïse : «
Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d'Israël de se mettre en
route !
Toi, lève ton bâton, étends
le bras contre la mer, fends-la en deux, et que les fils d'Israël
pénètrent dans la mer à pied sec.
Et moi, je vais endurcir le
cœur des Égyptiens : ils pénétreront derrière eux dans la mer ; je
triompherai, pour ma gloire, de Pharaon et de toute son armée, de ses
chars et de ses guerriers.
Les Égyptiens sauront que
je suis le Seigneur, quand j'aurai triomphé, pour ma gloire, de Pharaon,
de ses chars et de ses guerriers. »
L'ange de Dieu, qui
marchait en avant d'Israël, changea de place et se porta à l'arrière. La
colonne de nuée quitta l'avant-garde et vint se placer à l'arrière,
entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël. Cette nuée était à la
fois ténèbres et lumière dans la nuit, si bien que, de toute la nuit,
ils ne purent se rencontrer.
Moïse étendit le bras
contre la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent
d'est, et il mit la mer à sec. Les eaux se fendirent, et les fils
d'Israël pénétrèrent dans la mer à pied sec, les eaux formant une
muraille à leur droite et à leur gauche.
Les Égyptiens les
poursuivirent et pénétrèrent derrière eux - avec tous les chevaux de
Pharaon, ses chars et ses guerriers - jusqu'au milieu de la mer.
Aux dernières heures de la
nuit, le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée, l'armée
des Égyptiens, et il la mit en déroute.
Il faussa les roues de
leurs chars, et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les
Égyptiens s'écrièrent : « Fuyons devant Israël, car c'est le Seigneur
qui combat pour eux contre nous ! »
Le Seigneur dit à Moïse : «
Étends le bras contre la mer : que les eaux reviennent sur les
Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! »
Moïse étendit le bras
contre la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur
fuite, les Égyptiens s'y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au
milieu de la mer.
Les eaux refluèrent et
recouvrirent toute l'armée de Pharaon, ses chars et ses guerriers, qui
avaient pénétré dans la mer à la poursuite d'Israël. Il n'en resta pas
un seul.
Mais les fils d'Israël
avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une
muraille à leur droite et à leur gauche.
Ce jour-là, le Seigneur
sauva Israël de la main de l'Égypte, et Israël vit sur le bord de la mer
les cadavres des Égyptiens.
Israël vit avec quelle main
puissante le Seigneur avait agi contre l'Égypte. Le peuple craignit le
Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse.
Alors Moïse et les fils
d'Israël chantèrent ce cantique au Seigneur : |

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Cantique : (Ex
15, 2-3, 4-5, 6.10a11, 17)
Ma force et mon chant,
c'est le Seigneur :
il est pour moi le salut.
Il est mon Dieu, je le célèbre;
j'exalte le Dieu de mon père.
Le Seigneur est le guerrier des combats :
son nom est « Le Seigneur ».
Les chars du Pharaon et ses armées
il les lance dans la mer.
L'élite de leurs chefs
a sombré dans la mer Rouge.
L'abîme les recouvre :
ils descendent, comme la pierre, au fond des eaux.
Ta droite, Seigneur, magnifique en sa force,
ta droite, Seigneur, écrase l'ennemi.
Tu souffles ton haleine : la mer les recouvre.
Qui est comme toi, Seigneur, parmi les dieux ?
Qui est comme toi, magnifique en sainteté,
terrible en ses exploits, auteur de prodiges ?
Tu les amènes, tu les plantes
sur la montagne, ton héritage,
le lieu que tu as fait,
Seigneur, pour l'habiter,
le sanctuaire, Seigneur,
fondé par tes mains. |

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Lecture du livre d'Isaïe (Is 54, 5-14)
Parole du Seigneur adressée
à Jérusalem : Ton époux, c'est ton Créateur,« Seigneur de l'univers »
est son nom. Ton Rédempteur, c'est le Dieu Saint d'Israël, il se nomme «
Dieu de toute la terre ».
Oui, comme une femme
abandonnée et désolée, le Seigneur te rappelle. Est-ce qu'on rejette la
femme de sa jeunesse ?dit le Seigneur ton Dieu.
Un moment je t'avais
abandonnée, mais dans ma grande tendresse je te rassemblerai.
Ma colère avait débordé, et
un moment je t'avais caché ma face. Mais dans mon amour éternel j'ai
pitié de toi, dit le Seigneur, ton Rédempteur.
C'est ainsi qu'au temps de
Noé, j'ai juré que les eaux ne submergeraient plus la terre. De même, je
jure de ne plus me mettre en colère contre toi, et de ne plus te
menacer.
Quand les montagnes
changeraient de place, quand les collines s'ébranleraient, mon amour
pour toi ne changera pas, et mon Alliance de paix ne sera pas ébranlée,
a déclaré le Seigneur, dans sa tendresse pour toi.
Jérusalem, malheureuse,
battue par la tempête, inconsolée, voici que je vais sertir tes pierres
et poser tes fondations sur des saphirs.
Je ferai tes créneaux avec
des rubis, tes portes en cristal de roche, et tous tes remparts avec des
pierres précieuses.
Tes fils seront tous
instruits par le Seigneur, ils goûteront un bonheur sans limites.
Tu seras établie sur la
justice, délivrée de l'oppression, que tu ne craindras plus, délivrée de
la terreur, qui ne viendra plus jusqu'à toi. |

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Psaume : 29 (3-4, 5-6ab, cd.12,13)
Quand j'ai crié vers toi,
Seigneur,
mon Dieu, tu m'as guéri ; *
Seigneur, tu m'as fait remonter de l'abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.
Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu'un instant,
sa bonté, toute la vie.
Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie.
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie.
Que mon cœur ne se taise pas,
qu'il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce ! |

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Lecture du livre d'Isaïe (Is 55, 1-11)
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l'eau !
Même si vous n'avez pas
d'argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait
sans argent et sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre
argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie
pas ? Écoutez-moi donc : mangez de bonnes choses, régalez-vous de
viandes savoureuses !
Prêtez l'oreille ! Venez à
moi ! Écoutez, et vous vivrez. Je ferai avec vous une Alliance
éternelle, qui confirmera ma bienveillance envers David.
Lui, j'en ai fait un témoin
pour les nations, un guide et un chef pour les peuples.
Et toi, tu appelleras une
nation que tu ne connais pas, et une nation qui t'ignore accourra vers
toi, à cause du Seigneur ton Dieu, à cause de Dieu, le Saint d'Israël,
qui fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant
qu'il se laisse trouver. Invoquez-le tant qu'il est proche.
Que le méchant abandonne
son chemin, et l'homme pervers, ses pensées !
Qu'il revienne vers le
Seigneur qui aura pitié de lui, vers notre Dieu qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas
vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le
Seigneur.
Autant le ciel est élevé
au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des
vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui
descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au
semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma
bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je
veux, sans avoir accompli sa mission. |

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Cantique : (Is
12, 2, 4 bcde, 5bc-6ac)
Voici le Dieu qui me sauve
:
j'ai confiance ;je n'ai plus de crainte.
Ma force et mon chant c'est le Seigneur,
Il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : "sublime est son nom!"
Car il a fait les prodiges
que toute la terre connaît.
Jubilez, criez de joie :
car Dieu est grand au milieu de vous ! |

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Lecture du livre de Baruch (Ba 3,
9-15.32-4,4)
Écoute, Israël, les préceptes
de vie, prête l'oreille pour acquérir la connaissance.
Pourquoi donc, Israël,
pourquoi es-tu exilé chez tes ennemis, vieillissant sur une terre
étrangère, souillé par le contact des cadavres, inscrit parmi les
habitants du séjour des morts ?
– Parce que tu as abandonné la
Source de la Sagesse !
Si tu avais suivi les chemins
de Dieu, tu vivrais dans la paix pour toujours.
Apprends où se trouvent et la
connaissance, et la force, et l'intelligence ; apprends en même temps où
se trouvent de longues années de vie, la lumière de tes yeux, et la
paix.
Mais qui donc a découvert la
demeure de la Sagesse, qui a pénétré jusqu'à ses trésors ?
Celui qui sait tout en connaît
le chemin, il l'a découvert par son intelligence. Il a pour toujours
aménagé la terre, et l'a peuplée de troupeaux.
Il lance la lumière, et elle
prend sa course ; il la rappelle, et elle obéit en tremblant.
Les étoiles brillent,
joyeuses, à leur poste de veille ; il les appelle, et elles répondent :
« Nous voici ! »Elles brillent avec joie pour celui qui les a faites.
C'est lui qui est notre Dieu :
aucun autre ne lui est comparable.
Il a découvert les chemins de
la connaissance, et il les a confiés à Jacob, son serviteur, à Israël,
son bien-aimé.
Ainsi la Sagesse est apparue
sur la terre, elle a vécu parmi les hommes.
Elle est le livre des
commandements de Dieu, la Loi qui demeure éternellement :tous ceux qui
l'observent vivront, ceux qui l'abandonnent mourront.
Reviens à elle, Jacob,
reçois-la ; à sa lumière, marche vers la splendeur : ne laisse pas ta
gloire à un autre, tes privilèges à un peuple étranger.
Heureux sommes-nous, Israël !
Car ce qui plaît à Dieu, nous le connaissons. |

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Psaume : 18 (8, 9, 10, 11)
La loi du Seigneur est
parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.
Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.
La crainte qu'il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables :
plus désirables que l'or,
qu'une masse d'or fin,
plus savoureuses que le miel
qui coule des rayons. |

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Lecture du livre d'Ezéchiel (Ez 36,
16-17a. 18-28)
La parole du Seigneur me
fut adressée :
« Fils d'homme, lorsque les
gens d'Israël habitaient leur pays, ils le souillaient par leur conduite
et par toutes leurs actions l'avaient profané.
Je les ai dispersés parmi
les nations païennes, ils ont été disséminés dans les pays étrangers. Je
les ai jugés selon leur conduite et selon leurs actions.
Dans les nations où ils
sont allés, ils ont profané mon saint nom, et l'on disait : 'C'est le
peuple du Seigneur, ils sont sortis de son pays.'
Mais j'ai voulu préserver
la sainteté de mon nom, que les gens d'Israël avaient profané dans les
nations où ils sont allés.
Eh bien ! tu diras à la
maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Ce n'est pas pour vous
que je vais agir, maison d'Israël, mais c'est pour mon saint nom que
vous avez profané dans les nations où vous êtes allés.
Je montrerai la sainteté de
mon grand nom, qui a été profané dans les nations, mon nom que vous avez
profané au milieu d'elles. Les nations apprendront que je suis le
Seigneur — déclare le Seigneur Dieu — quand par vous je me montrerai
saint à leurs yeux.
J'irai vous prendre dans
toutes les nations ; je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous
ramènerai sur votre terre.
Je verserai sur vous une
eau pure, et vous serez purifiés. De toutes vos souillures, de toutes
vos idoles je vous purifierai.
Je vous donnerai un cœur
nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J'enlèverai votre cœur de
pierre, et je vous donnerai un cœur de chair.
Je mettrai en vous mon
esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements
et vous y serez fidèles.
Vous habiterez le pays que
j'ai donné à vos pères. Vous serez mon peuple, et moi, je serai votre
Dieu. » |

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Psaume : 50
(12-13, 14-15, 18-19)
Crée en moi un cœur pur, ô
mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés.
Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas,
tu n'acceptes pas d'holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu,
c'est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu,
un cœur brisé et broyé. |

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Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre
aux Romains (Rm 6, 3b-11)
Frères,
nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort
que nous avons été baptisés.
Si, par le baptême dans sa
mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous
menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la
toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts.
Car, si nous sommes déjà en
communion avec lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le
serons encore par une résurrection qui ressemblera à la sienne.
Nous le savons : l'homme
ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que cet être
de péché soit réduit à l'impuissance, et qu'ainsi nous ne soyons plus
esclaves du péché.
Car celui qui est mort est
affranchi du péché.
Et si nous sommes passés
par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec
lui.
Nous le savons en effet :
ressuscité d'entre les morts, le Christ ne meurt plus ; sur lui la mort
n'a plus aucun pouvoir.
Car lui qui est mort, c'est
au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est
pour Dieu qu'il est vivant.
De même vous aussi : pensez
que vous êtes morts au péché, et vivants pour Dieu en Jésus Christ.
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Psaume : 117 (1.4, 16-17, 22-23)
Rendez grâce au Seigneur :
Il est bon !
Éternel est son amour !
Qu'ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort ! »
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d'angle :
c'est là l'œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux. |

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Evangile de Jésus Christ selon saint
Marc (Mc 16, 1-8)
Le sabbat terminé, Marie
Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour
aller embaumer le corps de Jésus.
De grand matin, le premier
jour de la semaine, elles se rendent au sépulcre au lever du soleil.
Elles se disaient entre
elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l'entrée du tombeau ?
»
Au premier regard, elles
s'aperçoivent qu'on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande.
En entrant dans le tombeau,
elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent
saisies de peur.
Mais il leur dit : « N'ayez
pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est
ressuscité : il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé.
Et maintenant, allez dire à
ses disciples et à Pierre : 'Il vous précède en Galilée. Là vous le
verrez, comme il vous l'a dit.' »
Elles sortirent et
s'enfuirent du tombeau, parce qu'elles étaient toutes tremblantes et
hors d'elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient
peur. |

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Rendez grâce au
Seigneur, car il est bon
En ce jour de Pâques, les
textes sont toujours les mêmes selon les années. L’an dernier, un
commentaire a été fait ici-même, qui vaut donc aussi pour cette année.
Durant la messe de minuit,
huit lectures sont proposées, avant l’évangile, dont particulièrement la
troisième et la huitième sont toujours lues : le récit du passage de la
Mer Rouge, et l’épître de saint Paul.
Des esprits rationalistes
ont objecté que ce “passage de la Mer Rouge” n’avait rien de très
spectaculaire puisque la région du nord de la Mer Rouge est marécageuse,
peu profonde, et qu’elle permettait certainement un passage facile vers
l’ouest ― mais ceci n’explique pas bien pourquoi les Hébreux seuls aient
pu passer, et pas les Égyptiens.
Il a aussi été fait
remarquer qu’on n’avait trouvé dans la Mer Rouge nulle trace de
tremblement de terre ou de glissement de terrain, qui eût pu expliquer
ce déplacement gigantesque des eaux ― à quoi on aura plaisir à répondre
que c’est justement la marque d’un miracle, de ne pas laisser de traces
après son passage ! Un tsunami opère quelque peu différemment…
On a aussi fait remarquer
que toute l’histoire du “peuple opprimé par l’esclavage en Égypte”
n’était qu’une fable épique, puisqu’on n’avait trouvé aucun texte
mentionnant une quelconque allusion à l’esclavagisme en ce pays, et donc
que les Hébreux n’ont jamais été opprimés en Égypte. Conclusion un peu
rapide d’une observation plutôt élémentaire. Les historiens d’un pays se
vanteront-ils jamais d’avoir réduit en esclavage tout un peuple étranger
? Les soldats de l’époque nazie ont-ils consigné minutieusement les
horreurs qu’ils ont accomplies dans leur folie ? Ou ceux de la
révolution espagnole de 1936 ? Ou ceux qui en 1794, ont “pacifié” (?) la
Vendée en rasant au sol des centaines de localités, tuant, brûlant des
centaines d’hommes, femmes, vieillards et enfants ?
Faisons aussi cette
supposition : dans vingt siècles, lira-t-on des textes de notre époque
racontant que les ouvriers étaient réduits à l’esclavage, qu’ils
travaillaient jour et nuit, pour un salaire dérisoire, et qu’en-dehors
de leurs impôts, ils devaient chaque mois restituer la moitié de leur
gain en taxes diverses ? Et que pour gagner un peu plus, ils devaient
travailler père et mère, laissant leurs enfants seuls à la maison ? Et
il ne manquera pas alors de “spécialistes” qui affirmeront haut et fort
que l’esclavage ayant été officiellement aboli en 1848, notre pays n’a
plus connu cette plaie depuis le XXe siècle ; ils diront aussi que tous
les programmes d’élections comportaient un souci marqué pour protéger la
famille et que - donc - les enfants recevaient certainement une
éducation exemplaire dans les familles. Voilà comment l’on fabrique
parfois l’histoire.
Il reste que, comme pour le
Déluge, cet épisode de la traversée des eaux anticipe le Baptême que
recevront les chrétiens à partir de Jésus-Christ. La célébration la plus
authentique de ce Sacrement devrait être l’immersion totale dans l’eau,
ce que firent les premiers chrétiens, ce que conservèrent nos frères de
l’Orthodoxie et quelques autres communautés chrétiennes ; par bonheur,
ce rite se fait jour à nouveau ici et là, à la fois réaliste et
impressionnant.
En s’immergeant par trois
fois dans l’eau, le néophyte “meurt” comme le Christ resta trois jours
dans les liens de la mort - certes, pas trois jours entiers, mais le
Vendredi soir, le Samedi, et le Dimanche matin ; immergé dans cette eau,
le baptisé ressort ressuscité, et purifié totalement. Cette purification
est tellement radicale que le Nouveau-né chrétien n’a pas besoin du
Sacrement de la Réconciliation pour recevoir l’Eucharistie.
Nous, qui sommes
malheureusement retombés quelques fois dans le péché depuis notre
baptême, nous avons le devoir de nous purifier, justement, au moins une
fois l’an, au moment de la fête de Pâques, pour participer pleinement à
la Résurrection du Christ, en ressuscitant dans Sa Vie. Ne restons pas
couchés dans la mort. Disons fermement NON au mal, à nos penchants
mauvais. Écoutons bien maintenant l’appel urgent de saint Paul :
“Si nous avons été mis au
tombeau avec Lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle”.
Prions aujourd’hui pour
tous ceux qui ont reçu le Baptême cette nuit, pour tous ces nouveaux
Chrétiens de toutes les nations, dans le monde entier.
Rendez grâce au Seigneur,
car il est bon (Ps 135).
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