D'origine britto-romaine,
Patrick (de naissance Maewyn Succat) serait né aux environs de 389
en Bretagne insulaire, région qui correspond à l'actuel Pays de
Galles, à Bannaven Taberniae : son père, Calpurnius, était
diacre et
employé e l'administration et son grand-père était prêtre (à
l’époque, le clergé occidental n’était pas encore soumis à
l’obligation de célibat). Sa grand-mère était de la Touraine, en
France. Son père, bien que diacre, n'était pas considéré comme un
homme très religieux, sa situation aisée provenant de la collecte de
taxes.
En 405, à l'âge de
seize ans, Maewyn Succat, plus tard, saint Patrick est enlevé par
des pirates irlandais, notamment Niall « aux neuf otages », qui le
vendent comme esclave. Durant ses six années de captivité (dans une
cage), près du bois de Fochoill, en Mayo, il est berger pour le
compte d'un chef de clan irlandais. Peu religieux avant sa capture,
il rencontre Dieu et devient un chrétien dévot.
En 411, il parvient à
s'échapper après que Dieu lui ait dit, dans un de ses rêves, de
rejoindre le rivage et de s'embarquer sur un bateau, supposé de 200
km Waterford ou Wexford. Après trois jours de mer, il débarque sur
les côtes anglaises, et peu après les côtes françaises, où il
devient prêtre. À l’âge de vingt deux ou vingt trois ans, Maewyn
Succat, retrouva donc sa famille. Elle l’accueillit chaleureusement
et le supplia de ne plus la quitter. Mais un peu plus tard, pendant
la nuit, il eut des visions et entendit « les voix » de ceux qui
habitent à côté du bois de Focult à proximité de la mer occidentale,
qui criaient, d’une seule voix : « Nous t’implorons saint jeune
homme, de venir parmi nous. » « Rendons grâce à Dieu, ajouta-t-il,
qu’après plusieurs années le Seigneur ait répondu à leur appel ». Il
gagne ensuite les îles de Lérins, près de Cannes en France, et
s'installe au monastère de Saint-Honorat où il se consacre à des
études théologiques pendant deux années. Puis, auprès de saint
Germain d'Auxerre, il devint diacre puis évêque.
En 432, il retourne en
Irlande qu'il commence à évangéliser. Il sillonna tout l'Irlande
prêchant, enseignant, construisant églises, monastères et écoles. Il
fut réputé pour son courage héroïque, son humilité et sa bonté.
Au Rock de Cashel, lors
d'un sermon, il montre une feuille de trèfle : — Voilà la figure de
la Trinité sainte. Les figures de triades étaient familières à la
religion celtique : le trèfle deviendra ainsi le symbole de
l'Irlande, grâce à Maewyn Succat. Selon certaines sources (les
moines de Lérins en particulier), St Patrick aurait représenté la
chapelle de la Sainte Trinité de l'île de Saint Honorat, qui
présentait une forme architecturale proche du trèfle (une nef et
trois chapelles circulaires), afin de représenter la Trinité. Il est
ordonné évêque et prend le nom de Patricius (Patrice ou
Patrick en latin). En langue gaélique, Patrick s’écrit : Pãdraig.
La légende raconte que
c'est à ce moment-là qu'il chasse tous les serpents du pays, action
qui symbolise la conversion du peuple irlandais : les serpents
représentent l'« antique ennemi », c'est-à-dire Satan, rendu
responsable de l'ignorance du Dieu véritable.
On pense que la minorité des druides
(c'est-à-dire les membres de la classe sacerdotale de la religion
des Celtes) devint moines, adoptant la religion chrétienne présentée
avec tant de finesse et de conviction. Après de
longues années d'évangélisation, il se retire à Downpatrick où il
meurt le 17 mars 461. Il y est enterré aux côtés de sainte Brigitte
et de saint Columcille, tous deux également patrons de l'Irlande.
Lorsque meurt Maewyn
Succat, en 461 ou 462, l'Irlande est chrétienne sans avoir compté un
seul martyr, et les monastères y sont très nombreux. |